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Saison agricole dans le Nord et le Sahel : 2 700 hectares sous les eaux au Nord

Publié le lundi 28 août 2006 à 08h09min

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Dans le but de toucher du doigt les réalités de la campagne agricole, le ministre délégué à l’Agriculture effectue une tournée nationale. Les 22 et 23 août derniers, il a parcouru les régions du Nord et du Sahel.

Les régions du Nord et du Sahel connaissent une hétérogénéité quant à la physionomie des plants et ce, en fonction de la répartition des pluies dans le temps et l’espace. Une situation due à l’installation tardive des pluies. C’est ce qu’a constaté le ministre Bonoudaba Dabiré lors de la tournée. Dans le Passoré, il ressort que les pluies se sont installées seulement en fin juillet.

Selon Fulbert Parou, le directeur de l’Agriculture de la province, le Passoré est la région la moins arrosée au Nord et il n’y pleut pas depuis huit jours (NDLR : période du 14 au 22 août). Ainsi, cinq zones où l’on suit l’évolution des pluies sont toutes déficitaires.

Selon M. Fulbert, ce déficit va de 107 mm dans le département de Bokin à 227 mm à Samba. Par contre dans le Zondoma, le Yatenga et le Loroum, les plants de sorgho, de maïs ou encore de niébé (haricot) connaissent une meilleure croissance. C’est le même constat au niveau de la ferme semencière de Pobé Mengao visitée par le ministre Bonoudaba.

Cependant, de l’avis des directeurs régionaux et provinciaux, seule une continuité des pluies jusqu’en fin septembre permettra d’obtenir de bonnes récoltes dans lesdites régions. Malgré cette situation, on constate d’énormes degâts causés par les pluies dans certaines localités des deux régions.

Selon le directeur régional de l’Agriculture du Nord, 2700 hectares cultivés sont inondés. Les principales victimes sont les cultivateurs installés tout au long du fleuve Nakambé. « Plus de 100 personnes et 31 villages sont concernés par la situation », a-t-il expliqué au ministre Bonoudaba en tournée dans cette partie du pays. Le Sahel a lui aussi connu d’énormes dégâts, à en croire le directeur régional de l’Agriculture du Sahel, Kader Kaboré.

Selon lui, des ruptures de digues ont été constatées au niveau de plusieurs barrages, notamment le Touro dans l’Oudalan, le Silgadji et le Tawremba dans le Soum et le Bami dans le Séno. D’ores et déjà, les cultivateurs s’activent aux cultures de contre-saison.

Plus de 40 000 tonnes de riz attendues

Le ministre Bonoudaba Dabiré a aussi visité les champs de riz de Ouahigouya (20 hectares) et la plaine rizicole de You (40 hectares) dans la province du Loroum. Selon le coordinateur régional du projet riz pluvial du Nord, Ousseni Ouédraogo, la mise en œuvre de ce projet a permis d’aménager neuf sites de 920 hectares du Passoré au Loroum. Les variétés cultivées sont le TS2, le FKR 19 et le Nerica-TCS. Au total, 41 400 tonnes de riz devraient être récoltées si les pluies se poursuivent jusqu’en fin septembre.

Au nombre des problèmes que rencontrent les cultivateurs, selon M. Ousseni Ouédraogo, s’ajoutent l’ensablement, le ravinement des sites, d’où l’érosion du sol et par moments, les attaques des termites. « L’insuffisance d’équipements agricoles perturbe aussi le travail », constate-t-il.

La récupération des terres dégradées

Le ministre délégué à l’Agriculture Bonoudaba Dabiré s’est aussi rendu sur le site de Bouro (une ancienne carrière dans le Yatenga où l’on achèterait du sable et des gravillons de construction) et de Toulfé dans le Loroum. Lesdits sites sont des terres dégradées ont été récupérées grâce aux techniques Delfino et du Zaï amélioré. Cette méthode consiste à creuser des micro- bassins dans le sol. L’infiltration de l’eau et l’apport du fumier organique rendent le sol fertile. Ladite méthode a porté ses fruits. A Bouro, 50 hectares dont 10 hectares de sorgho ont été cultivés. 4 000 arbres ont été plantés. A Toulfé, ce sont 60 hectares (contenant 16 000 plants) qui sont reboisés. La superficie aménagée pour l’agriculture est vaste de 50 hectares dont 43 hectares de sorgho.

Sur les deux sites, la production fourragère y est pratiquée facilitant ainsi l’élevage. La dernière étape de la tournée du ministre Bonoudaba l’a conduit à Djibo. Il a visité la base phytosanitaire PULCPA chargée de la lutte anti-acridienne dans la région. Tout comme dans toutes les autres provinces où est passé le ministre Bonoudaba, la situation est calme et aucun traitement phytosanitaire d’envergure n’a été nécessaire.

Au Nord tout comme au Sahel, la production de cultures contre-saison a permis selon le ministre Bonoudaba Dabiré de stabiliser les prix des céréales, notamment le riz, le sorgho et le maïs. « Les prix n’ont pas flambé comme l’année dernière », se réjouit-il.

Hamadou TOURE

Sidwaya

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