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Electricité : Les tarifs de la SONABEL revus à la hausse

Publié le vendredi 25 août 2006 à 07h19min

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Salif Kaboré, DG de la SONABEL

A compter du 1er septembre prochain, les tarifs de l’électricité sont revus à la hausse, d’ordre de 12,5%. C’est l’information qu’a donnée la SONABEL, au cours d’une conférence de presse présidée par son directeur général, Salif Kaboré, hier 24 août 2006 dans l’après-midi à Ouagadougou.

La révision tarifaire décidée par la SONABEL varie suivant non seulement la catégorie des clients mais aussi de la tranche de consommation. Ainsi, à titre illustratif, selon que le client a un compteur de 3 ampères et que sa consommation se situe entre 0 à 50 kWh, 51 à 100 kWh et plus de 100, le tarif du kWh passera respectivement de 73 à 75 FCFA, de 120 à 128 FCFA et de 125 à 138 FCFA.

De 5 à 30 ampères, le kWh passe de 86 à 96 FCFA pour une consommation de 0 à 50 kWh, de 90 à 102 FCFA entre 51 à 200 kWh et de 95 à 109 FCFA pour une consommation excédant 200 kWh. Cette nouvelle tarification, contrairement à celle de 2004, n’épargne aucun type d’abonné de la SONABEL. Tous les consommateurs sont concernés.

Même les industriels qui n’avaient pas subi d’augmentation, depuis maintenant plus de 12 ans, sont cette fois-ci touchés de l’ordre de 7,5%.

Pour le Directeur général de la nationale d’électricité, Salif Kaboré, la société a essayé, « dans la mesure du possible, de faire de telle sorte que le taux d’augmentation au niveau de toutes les tranches soient de l’ordre de 2,5 à 12,74%, avec un taux moyen de 12,5 % pour l’ensemble des abonnés ».

Entre autres raisons d’un tel réajustement tarifaire, le coût du baril de pétrole (matière première entrant dans la production de l’électricité) qui est passé de 35 dollars en 2004 à 75 dollars cette année.

Selon M. Kaboré, il faut ajouter à cela des raisons de budget, qui ont amené le gouvernement à plafonner la subvention à 15 milliards alors que pour un baril à 75 dollars, la SONABEL avait besoin d’une subvention de l’ordre de 22 milliards pour la production d’électricité et le maintien du statu quo.

Une situation difficile pour la SONABEL, expliquera-t-il, qui se retrouvait avec un gap financier à supporter alors qu’elle devait aussi respecter les engagements pris avec les partenaires techniques et financiers.

Ce réajustement tarifaire, a-t-il argué, vise à permettre à la nationale d’électricité de pouvoir continuer son programme d’investissement afin d’améliorer le taux de couverture du Burkina Faso en énergie électrique.

Ce dossier, a-t-il indiqué, était d’actualité depuis novembre 2005. Si la société a été amenée à faire ces réajustements tarifaires, c’est, au dire du patron de la SONABEL, faute d’autres solutions pour amortir la foulée d’investissements très importants enregistrés ces deux dernières années.

Selon lui, il n’y avait pas d’autre alternative que cette décision dont l’objectif est d’éviter à la société de procéder à des délestages, comme ce fut le cas en 1997-1998, par manque d’investissements.

Pour M. Kaboré, si l’on gardait le statu quo, il y avait un certain nombre de projets qui allaient prendre du retard, ou être jetés aux calendes grecques. Toute chose, dit-il, qui allait avoir encore des répercussions sur la qualité du service de la SONABEL. « Le moindre mal pour nous, a-t-il conclu, c’était de faire ce réajustement, parce que vous savez que les Burkinabè sont trop exigeants ».

Salif Kaboré ne doute pas de la réaction ultérieure des partenaires sociaux à la suite de ce réajustement tarifaire. Tout en trouvant cela normal, il pense aussi que ceux-ci seront sensibles aux arguments ci-dessus évoqués. Il s’est dit prêt, pour le cas spécifique de la SONABEL, à donner l’ensemble des chiffres financiers de la société, pour les convaincre de la justesse de cette mesure.

Selon le D.G de la SONABEL, partout dans le monde, la réflexion est en train d’être menée pour voir comment amortir le choc pétrolier que nous subissons. De son point de vue, il n’y avait donc pas d’autre choix dans un pays comme le Burkina que de procéder à une augmentation tarifaire. Car même si l’Etat fait des efforts, dit-il, il a ses limites.

Hamidou Ouédraogo
Adama Barro (stagiaire)

Observateur Paalga

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