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Dialogue inter-togolais : Victoire du Burkina et de la sous-région

Publié le jeudi 24 août 2006 à 07h27min

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Youssouf Ouédraogo, chef de la diplomatie burkinabè

Dimanche 20 août, après moult pourparlers et tractations, l’Accord politique global issu du dialogue inter-togolais a été signé à Lomé.
Un Accord politique global qui consacre la sortie du Togo de l’impasse sociopolitique dans laquelle il se trouvait depuis quinze ans et qui constitue une victoire pour le Burkina Faso tout en magnifiant l’amitié et la solidarité entre les peuples. Le triomphe du panafricanisme en somme.

Parlant de l’acte de Lomé, le principal facilitateur du dialogue inter-togolais, le président du Faso, Blaise COMPAORE a indiqué que « dans sa raison comme dans son cœur, le Togo engage ses fils et ses filles dans l’écriture d’une nouvelle page de son histoire ».

Un accord donc qui donne « des assurances pour l’avenir d’un grand peuple », pour peu que « le sens de la responsabilité de chance » se manifeste dans sa phase d’application.
Le Togo entrevoit donc le bout du tunnel d’une longue crise qui avait paupérisé les populations au point que la « Suisse de l’Afrique » était devenue un champ de désolation.

Dans ses grandes lignes, l’Accord consacre le retour du Togo dans la normalité en prônant surtout « la mise en place d’une nouvelle Assemblée nationale à l’issue d’un processus électoral transparent, juste et démocratique » et « la formation d’un gouvernement d’union nationale ». Le contentieux des droits humains et électoral n’est pas non plus occulté avec notamment la demande d’une clarification du rôle de l’armée trop souvent commise aux tâches de sécurité, alors que son rôle premier est la défense de l’intégrité territoriale.

On touche là au nœud gordien de la crise togolaise, car, malgré la bonne volonté des acteurs politiques togolais, rien de concret ne pourra se faire, si l’armée restait « inerte ». Or, elle n’a jusque-là pas montré sa volonté de changement confinée dans ses certitudes et sûre de sa force.

On a vu lors de la « transition » de février 2005, comment son rôle a été déterminant dans la prise de pouvoir de Faure GNASSINGBE.
Depuis elle observe un silence de cathédrale. Pour autant, on ne saurait faire la fine bouche après cet accord inespéré qui consacre donc la victoire de la diplomatie burkinabè dont les mérites ont été reconnus lors de la journée « historique » du 20 août 2006.

Blaise COMPAORE, « une tête au vaste dessein »

C’est ainsi que le Premier ministre togolais, Edem KODJO a indiqué que le Burkina Faso à travers son président Blaise COMPAORE avait mené sa mission « avec détermination, au pas de charge mais avec lucidité et un rare esprit de décision ». Après l’avoir qualifié de tête au « vaste dessein », il a demandé aux uns et aux autres d’aborder la mise en œuvre de l’Accord avec « humilité » afin de ne pas vendanger les fruits de « l’immense tâche accomplie par Blaise COMPAORE ». Un aboutissement qui aborde les problèmes fondamentaux qui affectent la « société togolaise ».

La normalisation de la vie politique togolaise et l’enracinement de la démocratie naissante sont en marche ce qui fait de l’Accord un événement de taille « historique » et un « signe de l’intervention divine ». La patience et la sagesse du peuple togolais sont ainsi récompensées tout comme « le rôle décisif » des pays amis selon le président togolais Faure GNASSINGBE.

L’édification de la nouvelle Afrique « digne, tolérante, paisible et prospère » est en marche et il est « important de garder le cap » en respectant l’esprit et la lettre de cet Accord, malgré les difficultés à venir.
C’est la preuve que les problèmes africains peuvent être réglés par les Africains eux-mêmes, pour peu que l’on ait recours aux personnes idoines.

Blaise COMPAORE qui connaît bien le lendemain politique togolais qu’il fréquente depuis 1993 avec les pourparlers de Ouaga I, II et III ne pouvait que réussir cette médiation.

L’Afrique entend abolir ainsi les germes du pessimisme qu’on veut lui inoculer et la hauteur de vue de ses leaders sera pour beaucoup. C’est en cela que cet Accord politique global doit éclairer l’avenir et poser les bases d’une Afrique qui gagne.

Par Alpha YAYA

L’Opinion

P.-S.

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