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Femmes en noir du Faso : « Norbert nous revoilà ce dimanche devant toi »

Publié le mardi 22 août 2006 à 07h47min

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Veuve Norbert Zongo

Les femmes en noir du Faso se sont recueillies sur la tombe de Norbert Zongo, le dimanche 20 août 2006. Objectif : implorer Dieu pour que naisse la lumière sur le dossier de ce journaliste assassiné avec ses trois compagnons d’infortune le 13 décembre 1998.

Les femmes en noir du Faso, fidèles au rendez-vous hebdomadaire du cimetière de Gounghin (à Ouagadougou), ont livré un message de compassion à Norbert Zongo (N.Z.) en cette matinée dominicale du 20 août 2006.

« Norbert, nous revoilà ce dimanche devant toi, désolées d’apprendre que la Chambre d’accusation a maintenu le non-lieu à Marcel Kafando et à X.

Avec ces nombreuses plaintes venant de partout, nous avions pensé que la justice allait corriger les choses mais ça n’a pas été le cas. Nous sommes bouleversées car c’est le signe que l’on ne veut pas qu’il y ait la vérité et la justice dans ton dossier ni dans les autres dossiers pendants. Ça veut dire que personne n’est à l’abri au Burkina Faso et qu’on peut tuer et brûler sans conséquences. C’est ça la triste réalité aujourd’hui dans notre pays », a dit Fatoumata Ilboudo, secrétaire du Réseau des femmes en noir du Faso dans le message.

Ces femmes en noir du Faso à travers leur deuxième sortie sur la tombe de Norbert Zongo, ont laissé entendre qu’elles demeurent convaincues de la modicité de leurs moyens mais persuadées de leur ténacité combative contre les crimes impunis. « Nous continuerons avec nos faibles moyens, avec nos prières, notre détermination sur le terrain à défendre ta cause et à dire non au règne de l’impunité car en le faisant, nous te défendons aussi nos maris..., nos enfants et petits enfants », a déclaré la messagère.

En outre, ces femmes projettent élargir leur réseau de lutte pour la justice au Faso (né pour dire non au non-lieu prononcé dans l’affaire Norbert Zongo) aux femmes de toutes les régions du Burkina, le faire connaître par des structures (ambassades, ONG, partenaires) et envisagent également frapper à toutes les portes au plan international afin d’éviter que le dossier Norbert Zongo soit enterré définitivement. Par ailleurs, les femmes en noir du Faso (estimées à trente personnes environ lors de la prière du dimanche 20 août) ont été soutenues par la présence remarquée du député écologiste Ram Ouédraogo.

M. Ouédraogo dit « livrer ce message à l’intention de Norbert Zongo, de ses compagnons et à l’ensemble de notre peuple, réaffirmer solennellement ici que le combat pour la vérité et la justice se poursuivra jusqu’à ce que jaillisse la lumière sur cette tragique journée du 13 décembre 1998 ». Mieux, elles ont été galvanisées par le député Vert qui reconnaît leur combat et les encourage.

« Femmes du Burkina, mères, filles, séchez vos larmes, votre combat est noble. Le mensonge a beau courir, la vérité finit toujours par le rattraper. Gardez courage, les hommes, vos maris et vos enfants sont à vos côtés pour le triomphe de la justice pour que cela ne se reproduise plus jamais dans notre pays. Ce dossier ne peut être classé dans un tiroir en attendant que des éléments nouveaux interviennent comme par enchantement », a rappelé M. le député. Pour ce faire, « étant dans un Etat de droit, la justice doit jouer pleinement son rôle ».

« Le citoyen lui dans sa quête de justice, doit mobiliser toutes les énergies pour la recherche de la justice et la vérité à travers la lutte citoyenne », a ajouté M. Ouédraogo. Le député écologiste a conclu sa déclaration en affirmant : « Nous devons en toute responsabilité et sans complaisance faire le point de la situation, relever les acquis et les insuffisances afin de sauvegarder la paix sociale et de renforcer la cohésion nationale.

Pour notre part, nous allons revenir très bientôt sur le rapport du Collège de sages dont les acquis sont bradés aujourd’hui au profit d’intérêts égoïstes ». Les femmes en noir du Faso avant de se quitter pour dimanche 27 août 2006, ont formulé un vœu à Norbert Zongo « sois sûr, nous ferons tout pour qu’on ne t’oublie pas car nous sommes ces femmes en noir qui refusent la fatalité ! ».

Abdoul Rasmané ZONGO (Stagiaire)

Sidwaya

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