A cette occasion, les populations, ont massivement fait le déplacement pour être des témoins oculaires d’un événement qui fera date dans l’histoire de cette jeune commune. C’est un nouveau défi que se lance Kiembara avec l’espoir que la conjugaison des efforts permettra à la commune de se réaliser pleinement. Mme Joséphine Niamoukara et son conseil municipal ont la pleine conscience de l’immensité de leur tâche et entendent donner le meilleur d’eux-mêmes. Ils auront effectivement besoin d’une dose de courage et de détermination au regard de l’importance des attentes qui sont celles des 29 628 habitants qui peuplent les quatorze villages de la commune. En effet, la commune rurale a plusieurs priorités au nombre desquelles des infrastructures scolaires, sanitaires, routières, hydrauliques... A cela s’ajoutent des conditions climatiques difficiles occasionnant très souvent des difficultés alimentaires dans la zone.

Pour le nouveau maire de Kiembara, la création des communes rurales est un appel lancé par le gouvernement aux populations pour « prendre notre développement en main ». Cela requiert une mobilisation des forces productives, à commencer par Ies responsables de l’organe dirigeant du Conseil. Pour sa part, Joséphine Niamoukara veut jouer sa partition ; et pour montrer sa disponibilité à travailler sans sectarisme, elle a lancé un appel solennel à l’ensemble des couches socio professionnelles.

Aux opérateurs économiques, elle a demandé leur concours « pour que notre commune puisse exploiter ses potentialités au bénéfice de tous. Investissez pour rendre la commune attrayante et accueillante ». Les agents du secteur public ont été invités à « travailler avec persévérance comme ils le font déjà et à participer au développement de la commune ». A l’adresse des ressortissants de la commune installés ailleurs, elle a sollicité leur soutien et leurs conseils. Cependant, tout cela n’aura de sens que si les conseilleurs prennent à bras-le-corps leur responsabilité. Joséphine Niamoukoura a alors rappelé qu’il y a un temps à toute chose.

L’unité d’action

C’est pourquoi elle a annoncé que l’ère de la campagne électorale et des empoignades est maintenant révolue. Les conseillers, indifféremment à Ieur appartenance politique, doivent consacrer leur énergie à la construction de la Commune rurale de Kiembara. Le maître-mot de ce quinquennat sera donc l’unité d’action.Du reste, les conseillers n’auront pas droit à l’erreur car les populations sont déterminées à faire de la décentalisation le terreau du développpement économique et social de la zone. Les youyous des femmes, les pas de danse exécutés sont la preuve de l’adhésion des populalions à une décentralisation responsable.

Les grandes ambitions définies par Ie maire lors de son allocution d’installation permettent d’espérer que la commune de Kiembara sera bientôt un vaste chantier. Joséphine Niamoukara a énuméré pêle-mêle la réalisation de forages, les dispositions pour augmenter l’offre éducative et singulièrement celle des filles. Un accent particulier sera mis sur l’assainissement de la ville de Kiembara avec la poursuite des tracés des voies d’une part et d’autre part l’instauration d’un système de collectes des ordures ménagères.

Tout cela ne pourra être réalité qu’avec une implication effective de toutes Ies populations de la Commune. De la capacité de ce conseil municipal à être à l’écoute des habitants de la commune dépendra l’adhésion de toutes les couches sociales de la localité à ce programme d’action. On peut d’ores et déjà parier sur l’implication des femmes qui, mieux que quiconque, savent que ce premier mandat est le leur.

Les obstacles ne manqueront certainement pas mais puisque ce que (femme veut Dieu le veut), les conseillers municipaux de Kiembara ont été bien inspirés de mettre les clefs de la commune entre les mains d’une femme. Sur la base d’un tel capital de confiance, Joséphine Niamoukara saura se montrer à la hauteur de sa mission Elle a avec elle son expérience d’agent de l’administration territoriale qui lui sera d’un apport appréciable. Elle a inscrit son mandat sous le signe de la lutte contre la pauvreté en droite ligne du combat que mène le gouvernement burkinabè.

Djibril Kabem OUEDRAOGO
(Collaboration extérieur)