C’est sous une grande pluie « digne » du mois d’août que le ministre délégué à l’Agriculture, Bonoudaba Dabiré a entamé le 8 août dernier, sa tournée dans les régions du Centre-Est et de l’Est. De Ouagadougou à Bagré en passant par Koupèla et de Pama à Zorgho en passant par Fada-N’Gourma, la pluie semblait se livrer une course effrénée contre la délégation du ministre.

Un signe qui augure dans la tradition africaine, une bonne nouvelle. Bonne nouvelle, c’en fut ! Partout où il est passé, le ministre délégué à l’Agriculture a constaté un bon déroulement de la campagne agricole 2005-2006. Il ressort en effet que malgré l’installation tardive de la saison pluvieuse, les récoltes seront bonnes dans les régions de l’Est et du Centre-Est. A condition bien sûr, que les pluies se poursuivent jusqu’en en octobre.

En matière de répartition spatio-temporelle des pluies, la région du Centre-Est, semble mieux tirer son épingle du jeu. Le poste de contrôle pluviométrique de Tenkodogo enregistre le plus fort taux avec 474,1 mm, tandis que le plus faible taux, à savoir 285,8 mm a été enregistré à Koupèla. A l’Est par contre, les pluies ont été non seulement plus tardives mais aussi très mal réparties.

Le seul poste de contrôle excédentaire par rapport à l’année dernière est celui de Diabo (avec un écart de 63,1 mm). La Komandjari et la Gnagna ont été les provinces les moins arrosées dans la région de l’Est. Cette répartition des pluies reflète du coup, l’état d’avancement de la campagne agricole des différentes zones visitées par le ministre. Par exemple au Centre-Est, le stade le plus avancé en ce qui concerne le maïs, est l’épiaison-floraison tandis qu’à l’Est, le maïs se trouve toujours au stade de montaison.

Toutefois, le directeur régional de l’Agriculture de la région de l’Est, Iroussa Ilboudo est très optimiste quant au déroulement de la campagne dans sa région. Selon lui, le taux de réalisation au stade actuel est de 95%. De plus, sa direction amène les paysans à produire des variétés (mil, maïs) précoces pour pallier le déficit pluviométrique. C’est ainsi que des producteurs de la Tapoa, pourront bientôt récolter du mil.
Une période de soudure assez tranquille

Le bon déroulement de la campagne se confirme également par la situation alimentaire qui prévaut. En effet, que ce soit au Centre-Est ou à l’Est, la situation alimentaire est très satisfaisante. Les marchés sont bien approvisionnés. Même si les prix des denrées connaissent une hausse en cette période hivernale, elle reste nettement plus accessible comparativement à la campagne dernière à la même période. Ceux qui s’apprêtaient à spéculer sur les céréales se sont mis le doigt dans l’œil. Car de l’avis des professionnels, les prix, à défaut d’une baisse progressive, resteront assez stables jusqu’à la récolte prochaine.

« La plupart des producteurs n’auraient pas encore vu le fond de leur grenier ». Toute chose qui joue positivement sur leur travail et la bonne marche de la campagne. Si cette tendance se poursuit encore quelques années, le Burkina Faso pourra gagner selon le ministre Bonoudaba, son pari de la sécurité alimentaire : « la crise des années précédentes ne sera plus qu’un lointain souvenir ». C’est pourquoi, partout où il est passé, il a encouragé les producteurs à mieux faire et surtout à s’orienter de plus en plus vers une production de marché.

Fatouma Sophie OUATTARA

Sidwaya