LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Souleymane.BF, ex-comédien dans la série Bobodiouf : "Après mon départ, le réalisateur a dû arrêter le tournage"

Publié le vendredi 11 août 2006 à 07h31min

PARTAGER :                          

Souleymane.BF

La série télévisée "les Bobodiouf" doit incontestablement sa célébrité à ce marabout qui consulte avec un ordinateur : Souleymane.BF. Après avoir quitté les autres membres, Souleymane.BF dirige aujourd’hui un centre culturel. C’est d’ailleurs dans ce cadre que nous avons rencontré Souleymane.BF lors d’un stage de perfectionnement organisé par l’Association jeunesse sans frontière pour la culture et le tourisme (JFCT) de Brahima BARRO. Lisez plutôt les propos de Souleymane.BF.

Présentez-vous

Souleymane.BF : Je me nomme à l’état civil Souleymane KOUMARE, surnommé Souleymane. BF dans la série les "Bobodiouf". Je suis comédien, metteur en scène d’une troupe appelée "Ensemble Badénia". Je suis aussi secrétaire général d’une association appelée SIRABA qui est un centre de formation artistique et artisanal basé à Bobo-Dioulasso. Ce centre œuvre aussi pour la promotion de la culture, des arts et du spectacle.

Que devient Souleymane.BF après votre départ de Bobodioufs ?

S.BF : Je suis toujours Souleymane KOUMARE artiste comédien. Je l’étais avant et pendant la série Bobodiouf et je le serai toujours. Je me suis engagé dans cette voie et je vais y demeurer toute ma vie.

Vous avez été révélé au publique d’ici et d’ailleurs grâce à la série les Bobodiouf. Quels souvenirs gardez -vous de ce passage ?

S.BF : Mon passage à la série Bobodiouf a été une très grande expérience pour ma carrière et je ne pourrais l’oublier. En effet cela m’a permis de rencontrer beaucoup d’artistes et participer à beaucoup d’évènements culturels au niveau national et international. Aussi avec ma troupe de théâtre j’ai fait beaucoup de spectacles et de tournées.

Je reconnais qu’à travers Bobodiouf beaucoup de gens m’ont découvert, mais comme je l’ai dit, j’étais comédien bien avant la série Bobodiouf qui m’a offert beaucoup d’opportunités. C’est ainsi par exemple que lors de mes voyages, j’ai pu bénéficier de faveurs pour la simple raison que ma réputation de Souleymane.BF m’avait précédé. C’est donc un avantage certain que j’ai pu avoir de mon passage à la série Bobodiouf.

Quels sont vos rapports avec les autres membres de la série Bobodiouf ?

S.BF : Je garde de très bons rapports avec eux et nous nous voyons constamment pour échanger. Je me dis que la vie d’artiste c’est aussi comme cela, on travaille ensemble un jour et demain on n’est plus sur la même affaire. Tout dépend du contrat sur la base duquel on s’est engagé, si ça ne nous convient plus on est obligé de se séparer. Mais ce n’est pas la fin du monde. La collaboration continue surtout avec mes autres camarades avec lesquels je suis parti de la série. Nous avons beaucoup de projets que nous faisons ensemble.

Même en ce qui concerne le réalisateur, nous avons toujours des motifs de collaboration. Mais ce n’est pas dans le cadre de la série Bobodiouf, c’est sur d’autres projets. Même à propos de Bobodiouf, après que je sois parti, mon rôle de marabout que je jouais est assuré aujourd’hui par un comédien de ma troupe de théâtre. Il s’appelle Issa TRAORE c’est moi qui l’ai formé et je ne vois pas d’inconvénients à ce qu’il joue dans la série. Il n’y a pas de problèmes entre nous il est toujours dans ma troupe.

En son temps le réalisateur m’avait vu sur scène et il m’a sollicité pour jouer dans son film, si plus tard on ne s’est pas entendu et je suis parti, il n’y a pas de quoi s’en plaindre qu’il désigne quelqu’un d’autre pour me remplacer. Lorsqu’il a contacté mes comédiens ils sont venus m’expliquer et je leur ai dit que c’était moi qui ne voulais plus continuer avec ces conditions, mais eux pouvaient les accepter il n’y avait pas de problème. C’est ainsi que celui qui joue mon rôle, celui qui joue le rôle de Souké (Olivier SOME) et la fille qui joue le rôle de Penda (Bintou OUATTARA) qui sont toujours dans ma troupe sont allés jouer avec lui. Malgré cela ils demeurent mes comédiens et nous n’avons pas de problèmes particuliers de collaboration.

Mais la situation ainsi présente a fait dire aux gens beaucoup de choses dans un sens comme dans l’autre. Il faut que les gens sachent que ces comédiens sont allés jouer avec mon accord. Comme je le dis toujours, j’étais comédien avant Bobodiouf et je le serai après et toujours. D’ailleurs je ne regrette rien parce que je crois avoir pris la bonne décision dans la mesure où être un homme c’est s’accorder sur quelque chose et lorsque ça ne respecte plus les conditions de départ, il faut laisser tomber.

Aujourd’hui, le comédien qui a pris ma place porte toujours le nom de Souleymane.BF, le nom Souleymane c’est mon nom à moi et je pense que s’il a décidé de garder le nom du personnage c’est parce que j’ai créé la renommée autour de ce personnage. Je prends cela comme une fierté personnelle et c’est un motif d’autosatisfaction. Aussi c’est un honneur pour moi de savoir que c’est un artiste que j’ai formé qui joue le rôle, même s’il arrive qu’il joue mieux que moi j’en serai ravi et fier. Dans la mesure où lorsqu’on forme quelqu’un c’est pour qu’il devienne grand et peut-être meilleur que soi demain et non le contraire. Par rapport à la série, lorsque le réalisateur a refait peau neuve avec le changement de comédiens, il a réalisé que la série n’avait plus le même succès et il a dû arrêter. Je ne veux pas dire que nous étions meilleurs mais le résultat est là. Et jugez-en vous-même.

Quelles sont vos ambitions maintenant ?

S.BF : J’ai toujours dit que je suis venu au théâtre et dans l’art par passion et mon ambition aujourd’hui c’est que l’objet de ma passion me conduise loin au sommet de la gloire et du succès. J’ai engagé ma vie entière dans le théâtre et je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin. Pour ma part, je suis convaincu que j’atteindrai mon objectif, en cela je suis confiant. Pourquoi pas déboucher un jour au cinéma dans la mesure où entre le théâtre et le cinéma il n’y a qu’un pas. Aussi j’ajoute que je suis prêt aujourd’hui à travailler avec tout le monde pourvu que les engagements soient tenus.

Présentez-nous votre troupe

S.BF : En effet, je suis metteur en scène d’une troupe de théâtre ensemble Badénia. La troupe est membre fondateur d’une association de formation artistique dénommée centre de formation artistique "Désiré SOME" basé à Bobo-Dioulasso. J’ai d’abord commencé avec la troupe Badenia et dans la collaboration avec d’autres structures, nous avons eu l’initiative de créer une structure qui œuvre dans le domaine de la formation.

C’est ce qui a abouti à la création de ce centre qui fait la formation et la promotion artistique et artisanale. Les autres m’ont fait confiance et ils m’ont confié la gestion du centre qui accueille beaucoup de troupes et Dieu merci il se porte très bien aujourd’hui.

Quelle est votre appréciation de la promotion culturelle au Burkina Faso

S.BF : J’ai une vision très positive de la culture au Burkina aujourd’hui dans la mesure où beaucoup d’efforts sont consentis pour sa promotion. Les années passées les choses étaient différentes aussi bien au niveau des mentalités que des moyens mis en place. Le théâtre par exemple était perçu comme un travail de paresseux et de fainéant. Mais maintenant les mentalités ont évolué et le métier de comédien est vu comme tout autre métier. Mes parents au début n’étaient pas pour que je fasse du théâtre mais présentement c’est grâce à ça que je subviens à leurs besoins.

Au niveau politique on sent une volonté de faire du domaine de l’art un domaine d’avenir. C’est la preuve que les gens ont compris aujourd’hui le rôle combien important du domaine artistique. En témoignent les différents évènements culturels et artistiques comme le SIAO, le FESPACO, la Semaine nationale de la culture qui ont lieu dans notre pays. Il est évident aujourd’hui que le développement d’un pays passe ainsi par la culture. Le budget de l’Etat qui est consacré à la culture en général ne fait qu’augmenter chaque année, ce qui veut dire qu’avec le temps nous connaîtrons une situation meilleure.

Votre dernier mot ?

S.BF : Mon mot de la fin est d’abord un appel que je lance à l’endroit des pouvoirs publics pour qu’ils continuent de nous soutenir et nous faire confiance. Nous qui sommes engagés corps et âme dans la promotion de l’art. Il faut qu’ils mettent des moyens idoines à notre disposition pour la promotion culturelle et artistique. Ensuite, je remercié la presse nationale et internationale pour leur effort de promotion des artistes que nous sommes. Enfin merci à tous ceux qui m’ont soutenu jusqu’à présent dans la réalisation de mon rêve qui est d’être comédien et devenir un jour un acteur de renom.

Par S. Daouda (stagiaire)

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Dédougou : Le festival des masques signe son retour
Burkina / Musique : Patrick Kabré chante Francis Cabrel