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Affaire Norbert Zongo : Des enquêtes de Reporters sans frontières (RSF) à l’ordonnance de non lieu

Publié le mercredi 26 juillet 2006 à 07h30min

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Robert Ménard de RSF

A propos de l’affaire Norbert Zongo beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Avec le temps qui passe les souvenirs des uns et des autres sont de moins en moins précis.

On retiendra néanmoins et pour l’histoire que le drame de Sapouy a vu un déploiement de moyens exceptionnels de la part de l’Etat pour retrouver les meurtriers de Norbert Zongo.

Trois rapports suite à des enquêtes indépendantes ont conduit les autorités burkinabè à désigner un juge spécial, le magistrat Wenceslas Ilboudo, déchargé de tout autre travail avec des moyens spéciaux, matériels, financiers et administratifs pour mener à bien l’instruction du dossier.

Mais avant la désignation de ce juge spécial, Reporters Sans Frontière avaient dépêché à Ouagadougou deux enquêteurs dont son président, Robert Ménard. Dans une enquête trop rapidement menée en une semaine, ils avaient déclarés que les meurtres de Sapouy étaient le fait de soldats de la garde présidentielle. Sans aucune preuve pour étayer cette affirmation grave, leur rapport était plus une compilation de rumeurs et de tracts.

Après RSF, le Mouvement Burkinabè pour les Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) fit aussi sa petite enquête. Elle fut bouclée en trois semaines. Elle reprenait presque mot pour mot, la thèse de RSF sans davantage de preuves.

Le gouvernement d’alors comme pour montrer patte blanche et devant les insuffisances des deux premières enquêtes qui de surcroît n’avait aucune base juridique, accepta la mise sur pied d’une Commission d’enquête indépendante (CEI) au sein duquel les représentants de l’Etat étaient très minoritaires : 3 personnes sur 12 membres. Cette Commission devait faire un travail de police judiciaire. Elle était dirigée par un magistrat, Kassoum Kambou, alors secrétaire aux relations extérieures du MBDHP. Mais Robert Ménard représentant de RSF dans la CEI en était l’âme et le porte - parole virulent.

L’enquête de la CEI dura six mois et coûta 122 millions de FCFA à l’Etat burkinabè. Au rendu, rien de juridiquement consistant mais beaucoup d’allégations qui épousèrent les thèses de l’opposition politique radicale qui poussait la rue à la révolte.

C’est dans ce contexte que certains témoins furent instrumentalisés et la thèse de l’assassinat de Norbert Zongo par des éléments de la garde rapprochée du président fut mise en avant.

Pendant près de 6 ans, le juge d’instruction, Wenceslas Ilboudo, s’est montré très professionnel auditionnant plus d’une centaine de personnes dans tous les milieux.

L’ordonnance de non lieu qu’il vient de signer réfute totalement la piste de l’assassinat de Norbert Zongo par des soldats de la garde présidentielle.

Un appel à témoin a été lancé par le procureur général comme pour dire que l’enquête recommence à zéro. Il a raison. Pourquoi ne pas explorer d’autres pistes ?

D. T

L’Hebdo

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