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Port d’Abidjan : Le groupe Bolloré accusé d’abus de « position dominante »

Publié le mercredi 26 juillet 2006 à 06h59min

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Des opérateurs du secteur maritime ivoirien ont annoncé samedi leur intention de porter plainte devant la justice ivoirienne contre l’abus de « position dominante » du groupe français Bolloré dans la gestion du Port autonome d’Abidjan (PAA).

Dans un communiqué, le Groupement ivoirien du secteur maritime relève la « fermeture de nombreuses sociétés nationales de transit et de manutention, en raison de cette position de monopole » et affirme que « l’Etat ivoirien, contacté, est resté impuissant face à cette situation ».

En conséquence, le Groupement « a décidé de poursuivre le groupe Bolloré pour position dominante dans la gestion du PAA en contradiction avec les règles commerciales de l’Union Européenne et de la Banque Mondiale », selon le communiqué.

Le groupe Bolloré assure depuis 2004 la gestion et l’exploitation du terminal à contenairs pour une durée de 15 ans renouvelable une fois pour 10 ans, suite à l’obtention d’une concession de « gré à gré » à travers sa filiale SETV, pour un coût de 5,5 milliards de CFA (environ 8,4 millions d’euros) et une promesse d’investissement de 23 milliards de CFA.

La procédure de gré à gré avait suscité à l’époque une vive controverse dans les milieux politiques et économiques ivoiriens. Le PAA, premier port d’Afrique de l’Ouest d’une capacité d’accostage de 30 cargos, a connu en trois ans de crise politico-militaire une baisse régulière du trafic, aggravée par la concurrence des ports ghanéens et togolais.

Selon les autorités portuaires, le trafic global de marchandises a augmenté de 5% en 2005 avec 18,6 millions de tonnes, contre 17 ,6 millions en 2004, notamment grâce aux trafics de produits pétroliers bruts et raffinés. L’objectif du PAA est d’accroître jusqu’à 6% le trafic de marchandises en 2006, avec des avantages fiscaux et des procédures douanières simplifiées.


Pourquoi la libéralisation des échanges est incontournable ?

La plupart des économistes s’accordent à dire que l’économie mondiale a enregistré une croissance rapide au cours des dernières décennies.

Le commerce international y a joué une grande part. En effet, la croissance du commerce découle à la fois de progrès technologiques et d’efforts concertés pour réduire les obstacles aux échanges.

Si certains pays en développement ont ouvert leurs économies afin de tirer pleinement parti des chances de développement économique offertes par le commerce, d’autres par contre se sont abstenus. Dans ce climat, la poursuite de la libéralisation des échanges s’avère nécessaire. Celle-ci aiderait les plus pauvres à sortir de l’extrême précarité. Une libéralisation plus poussée sera profitable aussi bien aux riches qu’aux pauvres.

Elle devrait s’accélérer dans le textile, l’habillement et l’agriculture.


La « bonne gouvernance » à la mode !

Que désigne-t-elle vraiment ? Les Nations unies définissent la gouvernance comme un contrat social entre l’Etat, le secteur privé et la société civile.

Le terme gouvernance fait désormais partie du vocabulaire usuel des institutions internationales (FMI, PNUD, etc).

A l’origine, synonyme de « gouvernement », ce concept a été repris depuis les années 80 par les institutions financières et les bailleurs de fonds. La « bonne gouvernance » signifie donc une sorte de contrepartie de l’aide internationale.

Elle suppose que le pouvoir en exercice gère les ressources économiques et sociales d’un pays en faveur de son développement. En réalité, cette notion recouvre un ensemble de principes plutôt louables, comme le respect de la primauté du droit, la lutte contre la pauvreté, la bonne gestion des affaires publiques, etc.

Mais la « bonne gouvernance » est également perçue comme un nouvel outil idéologique visant à détruire l’Etat providence.

L’idée même de « bonne gouvernance » est inhérente au monde des affaires, où elle désigne l’exigence de transparence dans la gestion des grandes entreprises.


La pauvreté, première maladie au monde

L’organisation mondiale de la santé, l’a dénommée »Z 59.5 ». Cette maladie est la pauvreté extrême.

Elle est la plus grave et la plus répandue.

La pauvreté frappe plus d’un milliard d’âmes, soit un habitant de la planète sur six. Son ampleur est telle que le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à fixer pour objectif prioritaire l’éradication de la pauvreté dans le monde. Pour le PNUD, cela est un impératif éthique, social, politique et économique. « La persistance de la pauvreté (...) constitue la plus grave crise des droits humains de notre époque », a souligné Amnesty International dans un communiqué.

Car les personnes vivant dans des conditions précaires, souffrent par ailleurs de violations de leurs droits fondamentaux. Les pauvres sont laissés à la merci de l’arbitraire du pouvoir de l’Etat. Cette situation provoque des atteintes aux droits fondamentaux.

S. Nadoun COULIBALY (coulinad@hotmail.com)
Source : Net/FMI

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 27 juillet 2006 à 20:30, par Madi En réponse à : La pauvreté première maladie

    A dire vrai et en voyant la situation actuelle dans le monde et telle qu’elle se profile dans le future, ce serait plutôt la richesse qui serait la plus grave maladie du monde. La pauvreté n’étant qu’un des symptômes parmit tant d’autres (dérèglement climatique, guerres, déplacements de populations, etc.). Pourquoi continuer à lutter contre certains symptômes quand la maladie est elle promue ?! C’est un peu naif et politiquement incorrecte mais il est important de poser la question pour ne pas trop simplifier la situation.

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