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Rapport 2006 de la CNUCED sur les pays les moins avancés : le Burkina Faso classé « intermédiaire »

Publié le lundi 24 juillet 2006 à 10h21min

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La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a rendu public, jeudi 20 juillet dans la soirée son rapport annuel sur les pays les moins avancés (PMA). Le Burkina Faso y est classé dans la catégorie des économies à faible croissance.

Dans son rapport 2006 publié, jeudi 20 juillet à Ouagadougou, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) estime que la plupart des 50 pays les moins avancés (PMA) ont enregistré une croissance économique plus forte.

Celle-ci distingue trois groupes de PMA : les économies convergentes, les économies à faible croissance et les économies en régression.

Le Burkina Faso pour sa part est classé comme « pays intermédiaire », c’est-à-dire pays à économie à faible croissance. En outre, le rapport 2006 met en évidence le contraste entre les progrès accomplis par les PMA (taux de croissance moyen de 5,9% en 2004) et la persistance de la misère. En effet, la croissance économique des PMA n’a pas été suivie par une réduction de la pauvreté ni par une amélioration des conditions de vie des populations, fustige la CNUCED. La croissance au sein des PMA fait ressortir des contrastes vu qu’elle est axée sur des indicateurs humains.

Entre 2001 et 2004, seulement 6 des 46 PMA pour lesquels les données sont disponibles ont atteint ou dépassé l’objectif de croissance de 7%. Dans l’ensemble, indique le rapport 2006, les PMA peuvent atteindre un taux de croissance très élevé et réduire par ricochet la pauvreté à condition que les obstacles au développement de leurs capacités productives soient levés.

Le rapport 2006 de la CNUCED intitulé « Développer les capacités productives » a été présenté à la presse nationale par Mme Célestine Béré Lompo, économiste consultante indépendante, M. Idrissa Fofana, représentant le ministre de l’Economie et du Développement et Mme Annalisa Conté, coordonnatrice résidente par intérim de la CNUCED. Le document comprend trois parties. La première examine l’évolution économique récente des PMA et les progrès accomplis vers la réalisation des objectifs de développement énoncés par le Programme d’action en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010. La deuxième partie est consacrée au développement des capacités productives de ces pays.

Enfin, l’aperçu général fait le point des grandes lignes de l’argumentation. D’après le rapport, la clé du développement des PMA passe par le renforcement des capacités productives. Il s’agit en fait pour ces pays de développer des initiatives pour donner des emplois à leurs citoyens. Car pour le Burkinabé ou le Bengladi moyen, l’important, loin d’être la croissance du produit intérieur brut, est d’avoir un emploi stable, en dehors du secteur agricole, qui peut lui permettre de vivre décemment, avertit le rapport 2006 de la CNUCED.

D’environ 352 pages, il attire l’attention des gouvernements des PMA et des partenaires au développement sur la nécessité de réaffecter une plus forte proportion de l’aide pour accroître les investissements dans les secteurs productifs et dans l’amélioration des infrastructures. Il faut, d’après le rapport 2006, améliorer les systèmes financiers intérieurs, moderniser les capacités technologiques et promouvoir le développement des entreprises locales. En effet, les PMA sont confrontés à la hausse de leur dette malgré les mesures d’allègement.

De même, leur taux d’épargne intérieur demeure faible. Les PMA se caractérisent par une pauvreté généralisée et une forte vulnérabilité face aux chocs exogènes. Pour réduire cette vulnérabilité, la CNUCED pense qu’il est utile de développer la base productive de l’économie en élargissant la gamme des produits et en créant un éventail plus large d’emplois. Le rapport 2006 de la CNUCED fait ressortir que l’aide aux PMA augmente, mais, celle-ci est de plus en plus affectée à l’allègement de la dette et aux situations d’urgence, précise-t-il.

Face à cette situation, la CNUCED estime qu’il faut davantage aider les 50 nations les plus pauvres à renforcer leurs capacités productives et à créer des emplois. Le rapport 2006 insiste sur la nécessité de résoudre le problème de l’emploi dans les PMA. « Si le problème de l’emploi n’est pas abordé avec la détermination et l’efficacité voulues, la pression de la migration internationale vers les pays industrialisés ira en s’intensifiant ». Pour Mme Célestine Béré Lompo, les PMA devraient élargir leur gamme de produits à l’exportation.

Elle a indiqué que les critères et seuils de classification appliqués par la CNUCED portent sur la faiblesse du revenu et du capital humain, la vulnérabilité économique. Toutefois, elle a souligné que la liste des PMA est révisée tous les trois ans. Le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Bénin, le Togo, la Guinée, la Guinée Bissau et la Gambie en Afrique de l’Ouest font partie des PMA.

S. Nadoun COULIBALY (coulinad@hotmail.com)

Sidwaya

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