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Rolia : L’amour pour tout ce qui est provocateur

Publié le vendredi 21 juillet 2006 à 09h50min

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Tatouages au niveau des reins, sexy de par sa tenue, Rokia Kaboré dite Rolia, à 27 ans, est une jeune artiste burkinabè qui aime tout ce qui provoque les gens. Notre confidente, alors qu’elle prépare la sortie de son premier album, a fait une belle sensation lors de la première partie du dernier concert de Bétika à Ouaga le 1er juillet 2006. Nous l’avons reçue à notre rédaction le 6 juillet 2006. Découverte !

Son histoire est rocambolesque, émouvante : elle a en effet été contrainte au mariage à l’âge de 15 ans alors qu’elle était en classe de 4e en Côte d’Ivoire où elle est née. Elle accouchera d’ailleurs à 16 ans une fillette qui a aujourd’hui 11 ans. « Le jour qu’on m’a donnée au père de ma fille, raconte-t-elle, on m’avait parlé d’un baptême ; et lorsque nous nous y sommes rendus, c’était mon mariage.

Ça m’a traumatisée. Et comme si cela ne suffisait pas, mon homme me battait régulièrement ; j’ai dû fuir du domicile conjugal ». C’est donc une femme meurtrie qui garde jusqu’aujourd’hui un mauvais souvenir de cette situation déplorable. Depuis 1999, Rolia, managée par Adama Sana, a décidé de faire carrière dans la musique en enregistrant une prémaquette en 2000 après un passage, un an auparavant, dans un groupe musical à Marcory (Abidjan).

Fille d’un père qui travaille au port d’Abidjan et d’une mère commerçante, elle fera un tour au Burkina Faso à la recherche de producteur. Mais avant de mettre le cap sur le Pays des hommes intègres, elle dut s’armer de courage puisque ses parents, pour la dissuader, parlaient de ce pays comme d’un enfer sur terre. « Mais quand je suis arrivée, je me suis écriée "c’est Burkina là comme ça alors qu’on nous défend de venir". J’étais plus qu’émerveillée par les belles choses que j’ai vues. J’ai décidé donc de refaire ma vie ici. Vraiment j’aime le Burkina », martèle-t-elle.

Elle ira vainement à la recherche d’un producteur. « Ta musique est 100% ivoirienne », lui fredonnait-on lorsqu’elle arrivait à décrocher un rendez-vous. Finalement, elle essaya de rectifier le tir en faisant recours au Tacborsé. A défaut d’avoir un producteur, elle opta de s’essayer au petit commerce sur l’axe Ouaga-Abidjan afin de pouvoir disposer de ressourcer pour boucler son album. Chose qu’elle réussit en achevant l’œuvre baptisée « Enfin ! » pour marquer les différentes péripéties rencontrées par sa génitrice de Rolia pour sa production. Présentement, il reste à la jeune artiste à signer avec une structure de la place pour la distribution de son chef-d’œuvre qui se laisse bien écouter.

Un des titres « Ce jour-là » vient d’être clipé et sa sortie est annoncée pour bientôt. Rolia, qui rêve de faire une école de musique et d’apprendre à jouer d’un instrument comme la guitare a, en plus du concert de Bétika, évolué lors des spectacles d’Alif Naaba ; à l’émission « Cocktail » de Mascotte ; au plateau Nescafé, au niveau du rond-point de la Patte-d’Oie ; et à la dernière prestation des humoristes Zongo et Tao le samedi 8 juillet dernier à Ouagadougou. La protégée d’Adama Sana est vraiment une artiste qui déménage et dérange sur scène.

Observateur Paalga

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