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Tournée du ministre Salif Diallo dans les Hauts-Bassins et le Mouhoun : Soutenir la petite irrigation villageoise

Publié le mardi 16 mars 2004 à 09h56min

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Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques M. Salif Diallo a effectué les 13 et 14 mars derniers, une tournée dans les régions des Hauts-Bassins et de la Boucle du Mouhoun. Une sortie de terrain qui a permis au ministre de s’imprégner de la campagne de production de saison sèche qui se présente plutôt bien.

Le périple du premier responsable du département de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques sur les sites des petites irrigations, s’est fait en marge du Conseil d’administration du secteur ministériel (CASEM) du MAHRH tenu le 12 mars à Bobo-Dioulasso. M. Salif Diallo était accompagné de son collègue des Ressources animales, M. Alphonse Bonou (pour l’étape des Hauts-Bassins) et d’une imposante délégation de techniciens de l’agriculture et d’ONG. Il s’agissait pour le MAHRH d’aller toucher du doigt l’évolution de la petite irrigation villageoise et d’encourager les productions à persévérer dans l’élan amorcé depuis quelques trois ans. A ce niveau, il faut préciser que par cette nouvelle expérience, les autorités en charge de l’agriculture au Burkina Faso se sont résolument engagées, à rompre avec la famine qui a longtemps sévi au Burkina Faso, mais aussi à soustraire les producteurs (80% de la population active) de l’oisiveté. Autrement dit la petite irrigation villageoise ou culture de contre-saison se positionne comme une alternative à l’autosuffisance alimentaire et à la lutte contre la pauvreté rurale. Pour ce faire un Programme de développement de la petite irrigation villageoise (PPIV) a été choisi comme option stratégique. Les actions pilotes conduites au cours des campagnes de saison sèche 2001-2002 ont enrégistré des acquis importants entre autres au niveau de l’implication de plus de 24 000 producteurs dont 40% de femmes, de l’obtention d’un surplus de 26 000 tonnes de produits vivriers représentant 11% du stock national de sécurité alimentaire et l’amorce d’une modernisation des équipements agricoles (pompes à pédales, motopompes...). La révolution agricole est simplement en marche avec la petite irrigation villageoise serait-on tenté de dire car auparavant, il était illusoire de croire que le Burkina pouvait relever le défi de l’autosuffisance agricole en une courte échéance. "Il n’y a de fatalité que celle que l’on accepte de subir. En votre nom, je puis vous affirmer que le Burkina Faso n’acceptera aucune fatalité...", disait le président du Faso dans son adresse à la nation le 31 décembre 2003. Depuis, ce message du Chef de l’Etat semble avoir reçu des échos favorables surtout au niveau des producteurs agricoles désormais prêts à refuser la fatalité et aptes à affronter toutes adversités en multipliant par deux ou trois les surfaces emblavées pour la culture de contre-saison.

Le week-end dernier donc Salif Diallo, le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques était en tournée sur une dizaine de sites dans le cadre du Programme de développement de la petite irrigation villageoise dans les régions des Hauts-Bassins et du Mouhoun. Le hameau de culture de Sonssogona à 25 km au Nord-Ouest du département de Bobo-Dioulasso a été la première étape de cette sortie dans les Hauts-Bassins. Sur ce site situé sur les berges du fleuve le Kou, 130 producteurs organisés dans huit groupements agricoles exploitent une centaine d’hectares sur un total de 800 hectares exploitables. Les spéculations sur ce site sont essentiellement le maïs et l’oignon. La spécificité de ce site a reconnu le Ministre Salif Diallo est l’ardeur du travail de ses exploitants et l’engagement des femmes regroupées dans trois structures villageoises. Vu les perspectives qui s’offrent à ce site, Salif Diallo a invité les producteurs à faire en sorte que leur expérience fasse école auprès des villages environnants. Il les invitera par ailleurs à diversifier leur production afin de mieux répondre aux besoins du marché et d’éviter certaines situations de mévente. En guise d’encouragements les producteurs de Sonssogona ont reçu une motopompe. Après Sonssogona, deux autres sites de Diarradougou et Bana dans les Hauts-Bassins recevront la délégation ministérielle avec le même constat d’engagement. Dans l’après-midi du 13 mars, c’est le groupement de producteurs de maïs de Wanbaha dans le Mouhoun qui avait l’honneur de recevoir la délégation. Très comblé par cette visite, ce groupement de 247 personnes n’a pas caché son enthousiasme par rapport aux acquis de la petite irrigation. Ce site, tout comme celui du groupement des producteurs de céréales de Wioloho de Noakuy dans les départements de Bondokuy et Dédougou tiennent leur particularité du fait qu’il sont parrainés par des femmes parlementaires de la Boucle du Mouhoun, Madeleine Bonzi et Suzanne Coulibaly. Ces sites exploitent respectivement 4 et 8 hectares pour cette campagne en maïs, niébé et culture maraîchère. A côté de ces femmes parlementaires, la présence féminine dans les structures de production est très visible. La femme est très présente et souvent leader sur les sites agricoles aussi bien sur le plan de l’encadrement que de la production et cela rassure. Dans la province des Banwa, les groupements Pinpissa de Darsalam, Darsalam et Lolonou de Kié ont eu l’honneur de recevoir la visite de la délégation le 14 mars 2004. Les producteurs exploitants ces sites ont mis en valeur l’expérience de la petite irrigation avec respectivement 15 hectares de maïs, 3 ha de culture maraîchère, 3 ha de manioc et 50 ha de maïs pour le groupement Darsalam. Non loin du site de Lolonou, la délégation est allée visiter le stock de maïs de 100 tonnes de Macaire Kiénou. Un exploitant agricole qui a épaté plus d’un avec une production de 200 tonnes de maïs et autant en céréales diverses rien que pour la culture de saison humide. La production de la saison sèche étant également attendue.

Pour ces prouesses Macaire Kiénou a reçu les félicitations du Ministre Salif Diallo. Partout sur son passage le ministre a prodigué des conseils notamment dans le domaine de la diversification des cultures et distribué des motopompes et des engrais aux producteurs. Salif Diallo a noté les difficultés des producteurs, notamment les problèmes de débouchés, l’aménagement des sites, l’acquisition des matériels d’exhaure, les difficultés d’accessibilité des sites, etc. De véritables goulots d’étranglement qui méritent une solution rapide. Sur la question de la mévente du maïs particulièrement, M. Salif Diallo a insisté sur la nécessité de la valorisation des produits locaux en invitant les opérateurs économiques et les industriels à investir dans ce secteur. Par rapport à la question de l’aménagement des sites, une solution serait trouvée avec le soutien de la FAO dans le cadre du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA). Par ailleurs, une mission de partenaires est prévue en ce sens dans les prochaines semaines sur certains sites. Aussi, le ministre a-t-il invité les producteurs à l’utilisation des pompes à pédales moins onéreuses et plus pratiques sur nos sols.

Faisant le bilan de sa tournée, il s’est dit satisfait de l’effort des producteurs. "Ce que nous avons constaté sur le terrain, c’est l’ardeur au travail des producteurs qui n’a pas baissé. Mieux, ce que nous avons remarqué de très important, c’est l’adaptation technique des pompes à pédales par rapport aux différentes situations de terrain.", a laissé entendre le ministre. La combinaison et la diversification des cultures et l’utilisation de la fumure organique dans les périmètres ont été également saluées.

Frédéric OUEDRAOGO
Sidwaya

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