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Médicaments de la rue : Les pharmaciens haussent le ton

Publié le jeudi 13 juillet 2006 à 07h07min

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C’est en présence de plusieurs membres du gouvernement, des autorités politiques et administratives de la ville de Sya et des responsables des services de santé, qu’a eu lieu, le jeudi 06 juillet dernier à la place Tiéfo Amoro, le lancement des journées de sensibilisation aux dangers des médicaments de rue.

Parrainée par le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation monsieur Clément Sawadogo, cette cérémonie a été présidée par le ministre de la santé, monsieur Alain Bédouma Yoda.

Organisée par l’Ordre national des pharmaciens du Burkina, cette journée de sensibilisation, 5e du genre, était placée sous le thème « Les médicaments de la rue, la responsabilité des autorités, s’impliquer davantage ».

Le choix de ce thème, selon la présidente de l’Ordre, est qu’aucune lutte efficace contre le fléau des médicaments de la rue ne peut aboutir sans une implication effective des autorités. C’est dire toute l’inquiétude des professionnels de la santé de notre pays sur ce phénomène qui prend de l’ampleur et qui, à l’évidence, constitue un réel danger pour la santé de nos populations.

N’est pas pharmacien qui veut, mais celui qui aurait étudié 6 à 7 ans et mérite de faire la prise en charge médicale des populations soit dans les structures de soins soit dans les officines pharmaceutiques, a déclaré la présidente de l’Ordre.

La situation, telle que dépeinte par madame Victoire Bénao au cours de cette cérémonie, est tout simplement révoltante avec ces individus peu scrupuleux qui exploitent l’ignorance et l’analphabétisme des populations pour se faire une santé financière ; et cela, par le déversement, dans nos villes et nos campagnes, de médicaments d’origine douteuse ou contrefaits, sous- dosés ou sans principes actifs, contenant souvent des stupéfiants, vendus à la sauvette ou dans des concessions, en détail par comprimé et sans aucun contrôle.

Les résistances médicamenteuses, les intoxications aiguës diverses avec généralement des atteintes au niveau des organes vitaux tels que le foie, les reins, le cœur, le cerveau sont malheureusement les conséquences de ce phénomène qui ne cesse de se développer dans un contexte de pauvreté généralisée.

L’organisation de cette journée de sensibilisation se présente alors comme un appel à une prise de conscience des populations sur les dangers réels qu’elles encourent par la consommation de ces produits nocifs à leur santé, mais aussi des autorités, qui ont désormais un rôle important à jouer pour l’éradication de ce fléau.

C’est dans cet esprit, qu’un mémorandum sur le trafic des médicaments illicites au Burkina et leurs conséquences a été remis au maire de la commune de Bobo, monsieur Salia Sanou.

Ce document riche en informations sur l’origine des médicaments de la rue (Ghana, Nigeria, Chine, Inde), leurs conséquences et même les conditions de vente et d’importation vers le Burkina devra servir de guide aux autorités municipales dans le but de mieux orienter leurs actions et d’appuyer l’Ordre des pharmaciens dans sa quête inlassable d’un réel mieux-être des populations.

La bataille reste alors engagée pour l’Ordre des pharmaciens, qui entend maintenir la pression et ambitionne, avec l’appui des autorités, de travailler à bouter hors du Burkina ces médicaments de la rue.

Jonas Apollinaire Kaboré

Observateur Paalga

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