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Togo : Une Force Alternative d’Opposition

Publié le vendredi 7 juillet 2006 à 08h42min

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« ...Dès février 1992, la CDPA-BT avait ressenti la nécessité d’une réorientation de la lutte contre le régime despotique pour permettre à l’opposition d’atteindre son objectif.

La pratique politique de ceux qui avaient récupéré le mouvement populaire avait en effet commencé à s’écarter de cet objectif dès les accords de juin 1991. L’écart s’est accru pendant la conférence nationale.

Et la dérive n’a pas cessé de
s’accentuer depuis que la plupart des chefs des partis politiques
d’opposition avaient choisi la voie électoraliste et la concurrence
entre partis d’opposition pour régler le problème porté dans la rue par
les masses insurgées.

A partir de ce moment, on mit une sourdine à la pression populaire, qui
avait pourtant permis d’arracher au régime les premières libertés
démocratiques. Et l’on relégua la population dans le rôle d’une
clientèle électorale à conquérir chacun pour soi, et par tous les moyens
possibles.

A partir de ce moment, il ne s’agissait plus en réalité de
lutter pour l’abolition du régime de dictature, mais de composer avec
lui sur la base du principe de /l’alternance au pouvoir/, comme s’il
s’agissait déjà d’un régime démocratique. Et, si possible, de partager
le pouvoir avec les tenants de la dictature dans le cadre d’une
/cohabitation consensuelle/. Cette désorientation de la lutte avait créé
un divorce entre le peuple opprimé et les leaders ainsi engagés dans la
voie électoraliste et dans celle de la négociation au « sommet ».

Pour éviter une restauration du régime et permettre la démocratisation,
il était devenu nécessaire de recentrer la lutte sur ses objectifs
initiaux pour que la masse du peuple opprimé se reconnaisse dans la
politique d’opposition au régime. C’était une des conditions
essentielles de la participation active des masses populaires à la
lutte. A partir du moment où il s’agit d’abolir une dictature, la
participation active de la masse des opprimés est en effet une condition
indispensable au succès.

Ces préoccupations avaient ainsi conduit la CDPA-BT à proposer sa
/charte d’alliance/ <http://www.cdpa-bt.org/c_fra/c_cdpa...> dès
1992, avant même l’attentat de Soudou.

Puis, en 1995, quand la dérive
n’arrêtait pas d’écarter la politique d’opposition des aspirations
populaires et d’accentuer le divorce entre le peuple et les leaders des
partis d’opposition, le parti avait lancé l’idée d’une /nouvelle
opposition démocratique/, mais sans échos auprès des autres partis. Il
devenait cependant de plus en plus dangereux de poursuivre l’exclusion
des masses populaires de la lutte, et donc de la vie politique, et de
laisser une minorité d’hommes parler au nom du peuple sans demander son
avis et sans tenir compte de ses aspirations politiques.

La manière dont on avait engagé la lutte dans l’impasse du "dialogue
intertogolais" et liquidé le contentieux électoral a singulièrement
aggravé la situation. On donna le sentiment que plus rien n’est
possible, que le retour à la case de départ était devenu une fatalité,
que la cohabitation était inévitable.

La CDPA-BT avait alors lancé
l’idée de l’émergence nécessaire /d’une force alternative d’opposition/
au moment où tout le monde se préparait pour les élections anticipées
pourtant si hypothétiques. Et il avait proposé la création d’une telle
force comme moyen incontournable pour remonter la pente et faire
progresser la lutte contre le régime.

La proposition souleva encore de
fortes résistances dans les milieux dirigeants de l’opposition. On n’y
vit qu’une façon de dénigrer les leaders au premier plan de la scène
politique, et une tentative de diviser l’opposition, comme si celle-ci
n’était pas déjà fortement divisée par des rivalités féroces de
leadership pour le pouvoir.

Le présent document se propose de clarifier davantage l’idée de /la
force alternative d’opposition/ afin de lever, autant que possible, les
malentendus et les réticences auxquels elle a inutilement donné lieu. Il
ne s’agit pas de diviser. Il s’agit au contraire de rassembler autour
d’un nouveau projet afin de tirer le meilleur parti possible de tout le
potentiel d’opposition qui existe encore dans le pays, afin d’abolir le
régime et instaurer la démocratie.

Dès février 1992, la CDPA-BT avait ressenti la nécessité d’une
réorientation de la lutte contre le régime despotique pour permettre à
l’opposition d’atteindre son objectif. La pratique politique de ceux qui
avaient récupéré le mouvement populaire avait en effet commencé à
s’écarter de cet objectif dès les accords de juin 1991.

L’écart s’est
accru pendant la conférence nationale. Et la dérive n’a pas cessé de
s’accentuer depuis que la plupart des chefs des partis politiques
d’opposition avaient choisi la voie électoraliste et la concurrence
entre partis d’opposition pour régler le problème porté dans la rue par
les masses insurgées.

A partir de ce moment, on mit une sourdine à la pression populaire, qui
avait pourtant permis d’arracher au régime les premières libertés
démocratiques. Et l’on relégua la population dans le rôle d’une
clientèle électorale à conquérir chacun pour soi, et par tous les moyens
possibles.

A partir de ce moment, il ne s’agissait plus en réalité de
lutter pour l’abolition du régime de dictature, mais de composer avec
lui sur la base du principe de /l’alternance au pouvoir/, comme s’il
s’agissait déjà d’un régime démocratique. Et, si possible, de partager
le pouvoir avec les tenants de la dictature dans le cadre d’une
/cohabitation consensuelle. /Cette désorientation de la lutte avait créé
un divorce entre le peuple opprimé et les leaders ainsi engagés dans la
voie électoraliste et dans celle de la négociation au « sommet ».

Pour éviter une restauration du régime et permettre la démocratisation,
il était devenu nécessaire de recentrer la lutte sur ses objectifs
initiaux pour que la masse du peuple opprimé se reconnaisse dans la
politique d’opposition au régime. C’était une des conditions
essentielles de la participation active des masses populaires à la
lutte. A partir du moment où il s’agit d’abolir une dictature, la
participation active de la masse des opprimés est en effet une condition
indispensable au succès.

Ces préoccupations avaient ainsi conduit la CDPA-BT à proposer sa
/charte d’alliance/ dès 1992, avant même l’attentat de Soudou. Puis, en
1995, quand la dérive n’arrêtait pas d’écarter la politique d’opposition
des aspirations populaires et d’accentuer le divorce entre le peuple et
les leaders des partis d’opposition, le parti avait lancé l’idée d’une
/nouvelle opposition démocratique/, mais sans échos auprès des autres
partis.

Il devenait cependant de plus en plus dangereux de poursuivre
l’exclusion des masses populaires de la lutte, et donc de la vie
politique, et de laisser une minorité d’hommes parler au nom du peuple
sans demander son avis et sans tenir compte de ses aspirations politiques.

La manière dont on avait engagé la lutte dans l’impasse du "dialogue
intertogolais" et liquidé le contentieux électoral a singulièrement
aggravé la situation. On donna le sentiment que plus rien n’est
possible, que le retour à la case de départ était devenu une fatalité,
que la cohabitation était inévitable. La CDPA-BT avait alors lancé
l’idée de l’émergence nécessaire /d’une force alternative d’opposition/
au moment où tout le monde se préparait pour les élections anticipées
pourtant si hypothétiques.

Et il avait proposé la création d’une telle
force comme moyen incontournable pour remonter la pente et faire
progresser la lutte contre le régime. La proposition souleva encore de
fortes résistances dans les milieux dirigeants de l’opposition. On n’y
vit qu’une façon de dénigrer les leaders au premier plan de la scène
politique, et une tentative de diviser l’opposition, comme si celle-ci
n’était pas déjà fortement divisée par des rivalités féroces de
leadership pour le pouvoir.

Le présent document se propose de clarifier davantage l’idée de /la
force alternative d’opposition /afin de lever, autant que possible, les
malentendus et les réticences auxquels elle a inutilement donné lieu. Il
ne s’agit pas de diviser. Il s’agit au contraire de rassembler autour
d’un nouveau projet afin de tirer le meilleur parti possible de tout le
potentiel d’opposition qui existe encore dans le pays, afin d’abolir le
régime et instaurer la démocratie... »

/(Une force alternative d’opposition pour mettre fin à la dictature et
instaurer la démocratie au Togo,/ décembre 2002, pp. 13-15)

à suivre

* <http://www.cdpa-bt.org/c_fra/FAO_Ex...> La charte d’alliance
proposée par la CDPA-BT en 1991
<http://www.cdpa-bt.org/c_fra/c_cdpa...>

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