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7e édition du Festival : Des masques et des hommes en fête !

Publié le jeudi 11 mars 2004 à 10h12min

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7e édition du Festival : Des masques et des hommes en fête !

L’édition 2004 du Festival international des masques et des arts de Dédougou (Festima) s’est tenue du 5 au 7 mars dernier dans la capitale du Mouhoun.

L’édition 2004 du Festival international des masques et des arts de Dédougou (Festima) s’est tenue du 5 au 7 mars dernier dans la capitale du Mouhoun.

Représentatifs du patrimoine culturel d’une trentaine de sociétés de masques du Bénin, du Burkina et du Mali, ces "êtres africains" animés du souffle des forêts sacrées, ont montré aux milliers de festivaliers africains, européens et autres venus à Dédougou, que le masque est aussi symbole de réjouissances africaines.

Une trentaine de sociétés de masques ont répondu présent à la 7e édition de la biennale du masque africain de Dédougou, le Festima.

Venus du Bénin, du Mali, et de 18 villages du Burkina, ces sociétés africaines de masques ont donné à voir aux milliers de festivaliers toute la richesse du patrimoine culturel que représente le masque chez l’homme noir. Masques de feuilles, masques blancs, masques de fibres et masques de plumes. Entre le site principal et le site du secteur 6 de Dédougou, beaucoup plus "populaire", (au grand plaisir des enfants ravis de se voir pourchassés par les masques), le festivalier n’avait que l’embarras du choix ; pour découvrir ou redécouvrir, le masque, juger des prestations des différentes variétés de ce "être africain", et peut- être tomber amoureux du masque en tant que producteur de son, couleurs, sensations fortes. Si l’on considère que le masque ne va pas sans son cortège de chants, de cris, de sons de flûtes, de rythme exaltant des tambours, de pas de danse, de youyous des villageoises en fête dans le cortège. Toutes choses que le Festima a une fois de plus donné à voir.

L’édition de la maturité

Placée sous le signe de la maturité, la 7e édition du Festima s’est donné une ambition internationale, avec comme objectif "la promotion de la diversité culturelle et le dialogue entre les cultures, la sauvegarde et la revitalisation de la tradition du masque en renforçant l’ancrage, l’ouverture et l’intégration au niveau national et international des sociétés de masques".

La participation effective des masques Dogon du Jiguibomba du Mali et les masques Zangbéto et Nguêlêdê de Porto-Novo (Bénin) ont concrétisé l’ouverture du festival à l’international.

Outre la prestation des masques, une exposition présentant les masques emblématiques du Burkina, un marché des communautés, un forum des festivaliers avec deux grandes rencontres, étaient au programme. Si le colloque n’a pas connu l’affluence attendue (pour cause de retard nous dit-on) son thème était bien révélateur de l’ambition du 7e Festima : "Pluralisme et dialogue des cultures respectueux des identités propres dans un contexte de marché". Trois points sous-tendraient ce thème général : le masque africain comme valeur universelle et patrimoine intangible de l’humanité, les enjeux du marché sur les identités culturelles propres ; quelle stratégie de sauvegarde des sociétés de masques au Burkina Faso. L’éthique dans l’expression des sociétés de masques et la problématique du dialogue entre les cultures au niveau national et international. Il est dommage que pour une thématique aussi riche, les trois conférenciers venus de l’Université de Ouagadougou, se soient retrouvés devant un public essentiellement composé de quelques dizaines d’élèves... au point qu’ils ont dû recadrer leur thème, presque par improvisation.

N’empêche que le Festival dans son ensemble fut bien une réussite. Le groupe d’étudiants qui ont eu cette initiative culturelle en 1996 peuvent s’en féliciter, vu son influence grandissante dans l’univers foisonnant des activités culturelles au Burkina Faso.

Moderniser avec mesure

En tant que hôte de la manifestation, le maire de Dédougou Mme Elisabeth Kondé a exprimé son avis sur la finalité de cette biennale culturelle et artistique : pour elle, il ne s’agit ni de moderniser tous azimuts le masque en le dévalorisant, ni d’en cacher la modernité par la restauration nostagique de cadres traditionnels. "Il s’agit peut-être, pour trouver et exprimer notre identité propre, de préserver et d’adapter les dimensions initiatiques et ésotériques du masque au contexte des sociétés ésotériques et mercantiles qui tendent à reposer sur des bases universelles. C’est à ce prix et seulement à ce prix que le Festima évitera le piège de devenir, au fil

des éditions, un simple carnaval des temps modernes".

Tankien Dayo, secrétaire exécutif du Festival, y voit un défi à relever, en faisant de cette 7e édition, "une véritable plate-forme pour la valorisation de la dimension humaine de l’homme, celle de la connaissance des autres dans leur différence, celle de l’affirmation des identités culturelles plurielles, celle de la solidarité entre les hommes et la promotion de la paix entre les peuples".

En félicitant l’association organisatrice du Festival (l’Association pour la sauvegarde des masques-ASAMA), le parrain du 7e Festima, le président de l’Assemblée nationale, M. Roch Marc Christian Kaboré représenté par son premier vice-président, a insisté sur l’importance du masque en tant qu’élément de culture. A ce titre, le masque "occupe une place importante dans la société traditionnelle à travers ses fonctions de cohésion et d’intégration, de nostalgie et d’identité économique, environnementale, ludique et artistique". Toutes ces fonctions du masque africain étaient bien perceptibles à la 7e édition du Festima, une édition globalement réussie, avec ses faiblesses et imperfections, comme en comporte toute activité humaine.

Sibiri SANOU

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