LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Roland Zirinpigda Kaboré : Profession, conteur

Publié le lundi 3 juillet 2006 à 06h59min

PARTAGER :                          

Roland Kaboré a 25 ans, il est conteur de profession et a travaillé durant 3 ans aux côtés de Hippolyte Ouangrawa dit M’Ba Bonga. Aujourd’hui, il évolue en solo. Sur scène, on l’appelle "Saa-t’ouille". Lentement mais sûrement, l’homme est en train de se faire une place dans le milieu du conte. Evasion l’a rencontré.

Comment devient-on conteur ?

Le conte c’est de l’histoire. Il faut l’aimer pour pouvoir y évoluer. C’est de l’art, moi personnellement, je l’ai appris sur le tas avec des amis conteurs. Il y a plusieurs types de contes. Mes contes je les fais pour sensibiliser à travers des thèmes et aussi des histoires drôles. Il y a certains conteurs qui ont reçu une formation dans des écoles spécialisées ou qui ont bénéficié de stages. Il y a beaucoup de types de scènes.

Peut-on évoluer seul dans le conte ou faut-il forcément faire partie d’une troupe ?

On peut faire la maladie, en tapant son djembé ou sa guitare et faire son conte, c’est toujours mieux d’exercer seul pour permettre aux gens de voir le talent de l’artiste. Mais il y a des conteurs qui sont dans des troupes. Aujourd’hui, dans notre pays on trouve plus de gens qui sont des conteurs et cela fait la fierté du Burkina Faso.

Vivez-vous du conte ou faites-vous autre métier ?

Je vis un peu du conte, mais je fais du théâtre aussi. Jusqu’à présent nous conteurs n’avons pas beaucoup de contrats qui nous permettent de vivre uniquement du conte. Des manifestations comme la Semaine nationale de la culture sont une bonne chose, car cela permet aux conteurs de se frotter, d’échanger et de mieux se connaître. Je loue des initiatives de ce genre.

Avez-vous déjà eu la chance de faire une prestation à l’extérieur du pays, en Europe par exemple ?

Non, je n’ai jamais eu la chance de faire une prestation à l’extérieur du Burkina, n’en parlons pas de l’Europe. J’ai seulement produit dans quelques provinces, mais mon souhait le plus ardent c’est de jouer en Europe pour me faire une carrière internationale afin de porter haut le drapeau de notre chère patrie.

Quelles sont les qualités d’un bon conteur ?

Un bon conteur, c’est celui qui peut conter dans les 3 temps : le passé, le présent et le futur. Celui qui peut créer son propre conte, faire tirer une leçon de son propre conte. Ne pas être timide surtout, c’est la base. Une bonne diction est très capitale, de même qu’avoir le verbe facile. Savoir communiquer facilement avec son public est également important.

Est-ce que les Burkinabè aiment le conte, est-ce qu’ils viennent voir vos spectacles ?

Le conte, en général, a du mal à se faire une place au Faso. De ce fait, il est rare de voir des conteurs organiser une soirée payante. On profite souvent des manifestations pour nous faire découvrir. Dieu merci, grâce aux partenaires, ça commence à bouger positivement pour nous.

Avez-vous des projets ?

Oui, j’ai des grands projets. Par exemple, je compte rentrer en studio d’ici deux ans pour faire sortir une cassette audio. Ce serait une première au Burkina, ce projet me tiens beaucoup à coeur et je bouscule de gauche à droite pour que ça soit une réalité. De ce fait je travaille dur comme fer pour un bon produit final.

Interview réalisée par Evariste Télesphore NIKIEMA

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique