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Route Bobo-Dioulasso - Boromo : Du grave bitume et du béton bitumineux pour plus d’efficacité

Publié le samedi 1er juillet 2006 à 09h07min

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Après la visite de la route Dédougou-Bobo-Dioulasso, le ministre Lingani et les hommes de médias ont visité celle de Bobo-Dioulasso-Boromo. On se rappelle des aventures de l’entreprise RAZEL qui a laissé quelques plumes sur cette route. L’état de la route ne permettait pas de supporter le trafic.

C’est pour cette raison que le gouvernement et ses partenaires ont opté pour le renforcement de la chaussée qui consiste à un recyclage généralisé de celle-ci, l’introduction du ciment, la réalisation d’un enduit superficiel de protection, la pose d’une couche de base en grave bitume, la mise en œuvre d’un revêtement en béton bitumineux.

D’un coût global de 44 071 421 448 F CFA (HT). Les travaux de cette route ont été confiés à trois entreprises qui se sont constituées en un groupement DTP terrassement composé de l’entreprise SOGEA-SATOM et la CSE. Les travaux ont débuté depuis le 1er septembre 2005 pour un délai d’exécution de 24 mois. C’est l’entreprise BCEOM qui est chargée du contrôle des travaux. La route a été financée par le Fonds européen de développement.

L’itinéraire concerné couvre la quasi-totalité de la RN1, Bobo-Dioulasso-Ouagadougou, hormis les 59 km entre Sakoinsé et Ouagadougou. Les fonds disponibles à ce jour permettront la réalisation du tronçon compris entre Bobo-Dioulasso et Boromo. La route nationale N°1, axe essentiel à l’économie du Burkina Faso, assure non seulement la liaison entre les deux principales villes du pays mais constitue également un tronc commun aux grandes voies de transit internationales qui traversent le territoire, dont notamment l’axe Bamako-Ouagadougou.

L’amélioration de cette voie de communication contribuera au développement des échanges économiques donc à l’amélioration des conditions de vie des populations directement désenclavées et participera à la préservation d’un axe de transit, essentiel pour le Mali voisin dont elle constitue actuellement le point de passage obligé pour atteindre les 3 corridors d’accès aux ports de l’Atlantique (Tema et Takoradi au Ghana, Lomé au Togo, Cotonou au Bénin).

La route nationale n°1 a fait l’objet d’un entretien périodique entre Sakoinsé et Bobo-Dioulasso entre 1998 et 2003, sur des fonds de la Communauté européenne pour la première partie : Bobo-Dioulasso-Boromo (180 km). Boromo-Sakoinsé (110 km). La structure de chaussée réalisée entre Bobo-Dioulasso et Boromo ne permettra pas de supporter durablement le trafic qui a considérablement augmenté à la suite notamment des événements politiques survenus en Côte d’Ivoire.

Cette chaussée doit donc faire l’objet d’un renforcement structurel dont les principales étapes sont les suivantes : le recyclage généralisé de la chaussée l’existante, l’ameublement et la mise en forme arithmétique de la plate-forme routière, sans apport de graveleux naturels, d’emprunt mais avec préhumidification des matériaux en place pour permettre son récompactage ultérieur.

L’introduction du ciment sur les 20 cm de la couche supérieure par un second malaxage, après épandage du liant hydraulique. Selon un dosage ; la réalisation d’un enduit superficiel de protection de type monocouche servant de cure à la latérite ciment, et d’étanchéité aux matériaux fins de fondation traités ; pose d’une couche de base en grave bitume sur 10 cm d’épaisseur et pleine largeur plate-forme, aux performances mécaniques largement supérieures à celles de la latérite même améliorée au ciment de la couche sous-jacente ; enfin, en couche de roulement, mise en œuvre d’un revêtement en béton bitumineux sur 5 cm d’épaisseur et 7 m de large.

Ce revêtement répond mieux aux agressivités du trafic qu’un enduit superficiel gravillonné, augmente sensiblement le confort de l’usager, participe à la structure et complète l’imperméabilisation. La durée de vie escomptée d’une telle structure égale à 10.106 essieux équivalents à 13 tonnes (environ 15 ans). Après 9 mois du début des travaux, 33 km de fondation en graveleux latéritique amélioré au ciment ont été déjà réalisés, 25 km de revêtement monocouche, 5 km de couche de grave bitume de béton bitumineux sur une épaisseur de 5 cm.

Les travaux avancent convenablement et l’entreprise compte doubler d’efforts avec l’installation de nouveaux matériaux. Rendez-vous est donc pris pour décembre pour une évaluation.

Kibsa KARIM


Hyppolite Lingani, inquiet

L’Hebdo du Burkina ( HB) : Qu’elle est votre appréciation par rapport à l’exécution des travaux.

Hyppolite Lingani (H.L) : Mon appréciation se situe sur deux plans. Le premier plan est la qualité des travaux. Ce que j’ai observé c’est que les travaux sont exécutés dans les règles de l’art. Il y a le Laboratoire qui vérifie la qualité des matériaux. Quand on regarde les travaux on sait que c’est bien exécuté. L’état d’exécution est satisfaisant. Les résultats des laboratoires donnent satisfaction. Mais là où il y a un problème, c’est au niveau de l’état d’avancement. Ce chantier a commencé depuis février 2004 et nous sommes à quelques mois seulement de la fin du délai contractuel.

Il est vrai que les terrassements sont avancés, les ouvrages aussi, l’entreprise affirme qu’elle va terminer les ouvrages courant octobre, mais il reste la couche de fondation et la couche de base qui sont des assises très importantes ainsi que le relèvement. Ce sont des travaux qui vont prendre du temps et je ne sais pas si à la fin de l’année qui correspond à la fin du délai contractuel l’entreprise pourra terminer les travaux. Elle rassure, mais nous allons observer. Donc sur le plan de la qualité on peut dire que les choses se passent bien, mais sur le plan du délai d’exécution qui constitue l’autre appréciation, il y a des inquiétudes.

HB : Si l’entreprise ne réussit pas à respecter les délais quelles seront les dispositions que le ministère prendra

H.L : Si l’entreprise ne termine pas les travaux dans le délai contractuel, le marché prévoit des pénalités de retard. Les pénalités de retard sont de un deux millième du montant du marché par mois. Ce qui veut dire que si nous ajoutons les travaux supplémentaires à Bobo qui prendront 3 mois cela nous conduira a fin mars. Si en fin mars l’entreprise n’a toujours pas fini, les pénalités de retard entreront en vigueur.

K.K


L’entreprise rassure

L’Hebdo du Burkina ( HB) : Est-ce que vous avez le sentiment d’être dans les délais ?

Le directeur des travaux Demba Sow (D.S) : Comme l’a dit le ministre, nous ne sommes pas dans les délais.

Le délai initial sans les avenants prenait fin en décembre 2006, mais avec les travaux supplémentaires ce délai est prolongé en mars 2007.

L’entreprise mettra les moyens qu’il faut pour être au rendez-vous pour ne pas tomber dans les pénalités.

L’Hebdo du Burkina ( HB) : Qu’est-ce qui justifie ce retard ?

D.S : La principale raison réside dans le matériel. On a eu quelques retards dans la mobilisation du matériel et on a également eu des soucis du point de vue efficience et fiabilité du matériel qu’on est en train de résorber. En un mot c’est des machines essentielles qui ont connu des pannes, ce qui a freiné l’avancée de l’entreprise. Mais on a misé sur la qualité, mieux vaut faire ce qui est bon que de se précipiter pour faire du mauvais travail. Maintenant il faut avancer et doubler les capacités pour qu’en mars 2007 la route soit livrée.

L’Hebdo du Burkina ( HB) : Il nous est revenu que vous n’avez pas assez de matériels pour exécuter les travaux

D.S : On a du matériel qui tombe quelquefois en pannes. Ce sont les camions, les bulldozers les matériaux essentiels du chantier et le matériel de mise en œuvre notamment les compacteurs. Mais l’entreprise est en train de tout mettre en œuvre en renforçant le parc de matériel pour respecter les termes du contrat.

K.K

L’Hebdo

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