« Nous, habitants du village de Somouna, demandons le lotissement de notre village et sa reconstruction non loin de son site actuel. Aussi demandons-nous des moyens pour la réalisation de sacrifices avant le déménagement intégral des habitants du village et cela pour faciliter le déplacement des lieux sacrés et des fétiches ».

Ainsi s’est exprimé Adama Davou porte-parole du village de Somouna ce jeudi 15 juin 2006 à l’attention des premiers responsables de Bana Minéral venus les rencontrer. Mana minéral est une société d’exploration et d’exploitation minière Canadienne qui compte s’installer dans la zone de Bana, commune rurale des Balé située à environs 80 kms de Boromo et de Dédougou.

Après des travaux de recherche et d’exploration entamés depuis 1998 par la société Mana minéral il est ressorti que la zone de Bana est d’une rentabilité certaine. Alors, tout un processus est entamé afin d’obtenir un permis d’exploitation et l’installation de l’usine d’exploitation minière.

Pour y parvenir, les responsables de Mana minéral ont entamé une série de concertations pour recueillir les avis et préoccupations des populations des villages concernés par leur projet. Après les cadres de concertations techniques et provinciales des Balé et du Mouhoun, Mana minéral est allé rencontrer les autorités régionales à Dédougou pour leur soumettre le projet.

Ensuite les premiers responsables de la société minière ont organisé de multiples rencontres d’informations avec les populations à la base. Dans leurs tournées ils sont accompagnés par un cadre du ministère de l’Environnement et une équipe de tournage chargée de réaliser un film documentaire pour le projet.

Ainsi le jeudi 15 juin l’équipe de Mana minéral a rencontré les populations des villages de Wona, Yona, Dawouna et de Somouna. Les 16 , 17 et 18 c’était le tour des villages de Bana, Fabiri, Bissa, Fofina, Yaho, Maoula Wakara et Bankouma.

Tous ces villages cités sont concernés soit directement ou indirectement par la zone et le site du projet. Les populations de ces villages ont eu l’occasion d’exposer leurs doléances et leurs préoccupations aux responsables de Mana minéral quant aux dommages que l’installation de l’usine va causer dans la zone. Dans presque tous les villages parcourus les populations ont les mêmes soucis.

C’est l’accès aux soins de santé à l’eau potable et à l’éducation. Pour le cas particulier de Somouna, ce village doit déménager et pour cela il doit être reconstruit par Mana minéral pour les populations. Les populations sont prêtes et même pressées. Cependant les notables souhaitent que la société minière ait une attention particulière pour leurs fétiches qui vont être déplacés. Dans les autres villages, ce sont des champs et autres terrains d’exploitation qui seront engloutis par les réalisations de la mine c’est le cas du barrage de Wakara qui va s’étendre sur de multiples champs.

A tous les niveaux et à toutes les rencontres, les responsables du projet ont montré leur bonne volonté et leur bonne foi à dédommager les populations. Ainsi il sera construit des infrastructures sanitaires, le cas de Somouna, des pistes rurales seront construites dans les toutes prochaines semaines à Fofina par exemple. Les responsables de la Société d’exploitation minière en Afrique de l’Ouest dont Mana minéral est sa société de recherche au Burkina disent être prêts à accompagner les populations et même à appuyer des actions d’organismes et de services régionaux allant dans le sens du développement des populations.

« Nous allons élaborer dans quelques mois un plan d’actions concrètes selon des priorités. La circulation d’abord, ensuite nous allons régler le problème d’accès à l’eau potable. Nous comptons également améliorer les conditions d’instruction par l’augmentation des capacités d’écoles primaires, ainsi que l’amélioration des centres de santé pour faciliter l’accès aux soins de santé. Nous allons appuyer les actions des organismes et de directions régionales qui sont déjà en place et qui ont des plans d’actions.

Mais nous allons nous assurer que les populations que nous visons directement seront prises en considération » a confié Michel Cormier directeur de la géologie de Semafo. L’ensemble de toutes ces démarches auprès des populations sera suivi par des travaux d’enquête de l’impact du projet sur l’environnement avant que la société ne dispose de son permis d’exploitation.

Ousséini OUEDRAOGO
AIB/Dédougou

Quelques propos recueillis sur le terrain

Michel Cormier directeur de la géologie de la SEMAFO : « Nous devons établir un plan de localisation de ce village. Nous avons d’abord un plan très précis de la disposition du village actuel. Nous savons combien de résidences, d’habitations, de foyers existent actuellement. Nous avons une description et une localisation très précises de l’existence de ce village actuellement. Nous avons aussi une base de données démographiques sur la propriété de ces habitations. En collaboration avec un entrepreneur qui viendra probablement de Dédougou, nous voulons reconstruire le village. S’assurer d’abord que chaque résidence sera remplacée et que les gens pourront se déplace au fur et à mesure que les habitations seront reconstruites.

Donc, après avoir assuré un plan de lotissement du nouveau village on sera en mesure de rélocaliser les gens, famille par famille, concessio par concession, dans des conditions beaucoup supérieures à celle qu’elles ont actuellement. On construira à Somouna un poste de santé auquel ils ont déjà droit. Un projet de développement local sera attribué aux village et on s’assurera toujours que les désirs des populations ont été respectés ».

Davou Adama porte parole du village de Somouna : « Nous avons eu des concertations au niveau de notre village, et de ces concertations nous avons fait une liste de doléances qui ont pris en compte toutes les préoccupations majeures de l’ensemble du village. A l’issue de cette rencontre d’information avec les responsables du projet Mana minéral, je peux dire que je suis satisfait des réponses qu’ils ont apportées à nos préoccupations. Maintenant nous souhaitons qu’ils respectent leurs engagements ».

O.O

Sidwaya