LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Bâtiments et travaux publics : Sus aux plaisantins et autres sous-traiteurs

Publié le samedi 24 juin 2006 à 09h28min

PARTAGER :                          

Deux événements presque concomitants se sont déroulés la semaine dernière qui interpellent l’autorité publique sur son devoir de fixer des règles claires dans le secteur des travaux publics et du bâtiment. Un immeuble en construction de la société TAN ALIZ s’est effondré en partie faisant deux (2) morts et six (6) blessés plus ou moins graves.

C’était le 15 juin à la veille de la tenue de l’assemblée générale du Syndicat national des entrepreneurs des travaux publics et du bâtiment (SYNETPB).

Le principal point à l’ordre du jour de cette assemblée survenue le lendemain du drame a été le renouvellement de la structure dirigeante du syndicat. Le choix d’El hadj Oumarou Kanazoé comme président de la SYNETPB, n’est pas passé inaperçu. C’est un homme pondéré et à la fois écouté et respecté.

En outre son expérience dans le secteur des travaux publics et du bâtiment ne date pas d’hier. Il a exercé un quasi monopole sur le secteur avant que la profession ne connaisse une croissance exponentielle ces quinze (15) dernières années. Combien sont-ils au Burkina à se réclamer entrepreneur de travaux publics et du bâtiment ? A voir le grand monde qui a été réuni lors de la dernière assemblée, on peut se risquer à dire qu’ils sont un demi-millier au moins. Sont-ils tous en règle en matière de compétences techniques, capacité financière et rigueur professionnelle ?

Il faut craindre que non ! Les bâtiments, les routes, les ponts qui ne tiennent pas la durée d’une saison pluvieuse sont nombreux à travers le pays. On n’en parle pas ou on en parle peu parce que les dommages collatéraux n’affectent pas grand monde. Quelques rares exceptions ont fait la Une de l’actualité et les commentaires et autres rumeurs mensongères en ont aggravé les conséquences réelles. On rappellera à bon escient le pont entre Fada et Diapaga qui avait été emporté par les eaux de pluies moins de six (06) mois après sa construction. Le tronçon de la route Boromo - Bobo-Dioulasso a fait des gorges chaudes après sa rapide détérioration.

Pourtant tout semblait indiquer, des études de faisabilité au choix de l’entreprise et du cabinet de contrôles techniques des travaux, que toute la rigueur professionnelle y avait été mise pour un ouvrage de qualité. Mais hélas, il y a toujours ce petit quelque chose qui a échappé à tout le monde. C’est le petit grain de sable qui grippe la machine et nous fait dire que dans ce domaine et bien d’autres, il y a toujours des impondérables qui échappent à l’homme.

Combien de bâtiments la société TAN ALIZ a-t-elle construits à Ouagadougou et ailleurs ? Si l’on pense à sa société immobilière, rien que sur les deux sites à Ouagadougou (Ouaga 2000-Tampouy), ce sont des centaines, voire le millier de bâtiments, les uns plus beaux que les autres d’un point de vue architectural. L’accident du 15 juin dernier est à compter dans les parts de risques qui guettent tous les entrepreneurs du secteur. Et plus on est versé dans le métier, plus ces genres de risques sont inévitables.

Néanmoins ou plutôt à cause de cela, l’Etat doit ouvrir l’œil et le bon. Beaucoup ne sont entrepreneurs dans les travaux publics et le bâtiment que de nom. A peine ont-ils un burin, un marteau, une truelle, que des tâcherons se déclarent entrepreneurs avec tous les documents officiels possibles. Ils souscrivent à des marchés publics à des prix défiants toute concurrence. Une fois le marché acquis c’est la croix et la bannière pour l’exécuter. Les plus astucieux font de la sous-traitance sans aucune garantie quant à la bonne exécution du marché.

Quand on pense aux grands projets en chantier à Ouagadougou, il est temps que les entrepreneurs en bâtiment et travaux publics se donnent la main pour extirper de leurs rangs tous les plaisantins avec l’aide des structures compétentes de l’Etat. C’est à ce prix qu’on évitera les accidents comme celui du 15 juin dernier.

Mieux vaut prévenir que guérir, dit le proverbe.

Djibril TOURE

L’Hebdo

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 24 juin 2006 à 16:05 En réponse à : > Bâtiments et travaux publics : Sus aux plaisantins et autres sous-traiteurs

    C’est vraiment bien d’attirer l’attention de l’etat sur la question de la securite des grandes oeuvres. Il faut une enquete serieuse et transparente qui situe les responsabilites. En effet si l’entreprise qui a construit l’oeuvre qui s’est effonfree est la meme qui s’occupe des memes constructions de Dame Gando, il faut dire qu’elle aura roule beaucoup dans la farine. Mais attendons de voir les suites de l’enquete. Mr Toure, il faut suivre les resultats de l’enquete afin de nous informer davantage. Merci

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)