D’une manière générale, les communautés de pêche sont les plus frappées par l’analphabétisme. Les diagnostics révèlent que le taux d’alphabétisation, dans ces communautés, est encore plus faible que dans le reste du monde rural. Cette situation est surtout due à la mobilité des pêcheurs ou à leur éloignement des villages administratifs dont ils dépendent et donc, des écoles.

C’est dans l’optique de réduire les effets pervers de ce phénomène que le projet pilote de cogestion des pêcheurs de Bagré et de Kompienga a initié un volet alphabétisation qui s’est avéré très positif. Cependant, le projet arrive à sa fin le 30 juin prochain, tandis que le processus d’alphabétisation n’est pas achevé et les besoins se font de plus en plus croissants.

L’organisation d’une table ronde des partenaires techniques et financiers sur la question, vise à trouver les voix et moyens pour non seulement pérenniser les acquis mais aussi, poursuivre l’œuvre déjà entreprise. En effet, grâce au projet plus de 570 pêcheurs et femmes transformatrices des produits de pêche ont bénéficié de la formation. Une formation qui a permis une meilleure participation des acteurs- clés au processus de gestion des ressources au niveau des différentes pêcheries.

Des modules spécifiques élaborés en langues nationales bissa, dioula, gulmacéma et mooré ont permis aux communautés de pêche d’avoir une formation sur l’aménagement et la gestion des pêcheries, la légalisation des pêches, la gestion d’une unité de pêche etc. Au regard de tous les résultats obtenus, le chef du projet, Henri Zerbo, a souhaité que ces communautés de pêche soient désormais prises en compte et intégrées dans les politiques nationales d’éducation non formelle. Afin de consolider les acquis, il a été également encouragé une collaboration étroite entre les ministères en charge des Ressources halieutiques et de l’Alphabétisation.

En plus de Bagré et de Kompienga, l’initiative devra s’étendre à d’autres régions du pays.

Fatouma G. OUATTARA

Sidwaya