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Policiers tués à Koupéla : L’hommage de la Nation, la consternation de la Police

Publié le lundi 23 février 2004 à 05h53min

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Les deux policiers, fauchés le 18 février par des criminels dans
les environs de Koupèla, reposent désormais au cimetière de
Gounghin. Avant d’être conduits à leur dernière demeure
vendredi dernier, ils ont été faits, à titre posthume, chevaliers de
l’ordre national par le Premier ministre en présence du ministre
de la Sécurité et des représentants des différents corps de
sécurité et des forces armées.

Comme une traînée de poudre, la mauvaise nouvelle a plongé
l’ensemble des forces de sécurité dans l’émoi. En témoigne
leur grande mobilisation devant la direction générale de la
Police nationale vendredi dernier. L’indignation, voire la
consternation, étaient assez lisibles sur le visage des chefs,
des simples agents et même des élèves de l’école nationale de
Police qui ont tenu à rendre un dernier hommage à leurs
camarades "fauchés par des criminels sans foi ni loi", ainsi que
l’a martelé le directeur général de la Police nationale.

En
présence du Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli et du
ministre de la Sécurité, Djibril Bassolet venus remettre
officiellement la distinction honorifique de chevaliers de l’ordre
national aux illustres disparus, Palguim Sambaré n’a pas
mâché son courroux. "Nous avons perdu la bataille du 18 février
mais, à coup sûr, la victoire finale contre la criminalité violente
appartient aux forces de sécurité".

En attendant cette victoire que les populations des villes et des
campagnes appellent de tous leurs vœux, c’est dans le
recueillement que les parents, amis, collègues et supérieurs de
l’Assistant de Police Issa Ouédraogo et de l’Agent de Police
Yamtarba Cyprien Ouédraogo sont allés les accompagner à leur
dernière demeure. Le long cortège funèbre a rallié le cimetière
de Gounghin à 10h 15 mn. Là également, l’émotion était à son
comble. Après la lecture de l’oraison funèbre qui a retracé
l’itinéraire des deux policiers, leurs veuves et orphelins n’ont
pas pu contenir leurs larmes.

En guise de consolation à la foule
bigarrée qui a pris d’assaut le cimetière, l’officiant en a appelé à
l’admiration du courage qui les a motivés à accomplir leur
mission jusqu’à l’ultime sacrifice. "Ils ont consacré le meilleur
d’eux-mêmes au risque de leur propre vie, puisqu’ils sont
tombés sur le champ de bataille les armes à la main. Leur mort
tragique nous afflige certes, mais leur probité et leur courage de
vaincre la criminalité même au prix du sacrifice suprême
resteront à jamais gravés dans nos mémoires", a-t-il conclu.

24 et 30 ans de combat

Le Policier Issa Ouédraogo, âgé de 46 ans, a été tragiquement
arraché à l’affection d’une femme et trois enfants. Il était
Assistant de Police de 1ère classe, 8e échelon. Après ses
études primaires dans son Yatenga natal (Omsoum), il a
d’abord été appelé sous le drapeau comme Garde républicain
le 1er novembre 1979. Titularisé une année après, il a été
reversé à la Police nationale, le 1er janvier 1985 en qualité
d’agent de Police. Son dynamisme et son ardeur au travail lui
ont valu d’être nommé Assistant de Police le 1er juillet 1989.

Il a
successivement fait carrière de 1979 à 1982 à la Compagnie
centrale de Corps et dans le département de Niou en février
1982. Après un passage à l’école nationale Police de 1987 à
1989 d’où il sort Assistant, il fut successivement affecté à
Diébougou en novembre 1989, à la Police spéciale des
chemins de fer de Bobo-Dioulasso en septembre 1992 puis à
celle de Banfora en novembre 1993. En septembre 1995, il fut
appelé au Commissariat central de Ougadougou, avant d’aller
prêter main forte aux arrondissements de Baskuy en octobre
1995 et de Sig-Nonghin en janvier 2000.

Depuis le 27 novembre
de la même année, le devoir l’a appelé au commissariat de
Police de Koupèla. Pour ces bons et loyaux services rendus à la
Nation, il a été à la dernière commémoration de l’Indépendance
du Burkina, c’est-à-dire le 11 décembre 2003, distingué de la
médaille d’honneur de la Police. A la date fatale du 18 février
2004, il a exactement accompli 24 ans, 3 mois et 17 jours de
service au sein de la Police nationale.

Quant à son collègue Yamtarba Cyprien Ouédraogo, il laisse
derrière lui une veuve et sept enfants. Il était Agent de Police de
1ère classe, 15e échelon. Né en 1952 à Tangaye dans le
Yatenga, il a également fait ses premiers pas au sein de la
Garde républicaine le 1er mars 1973. Une année après, il fut
titularisé puis reversé à la Police nationale en qualité d’Agent de
Police.

Sa longue carrière de trois décennies l’a
successivement conduit à Ouagadougou en 1973, à Kantchari
en 1975, de nouveau à Ouagadougou en 1981 comme garde
républicain jusqu’en 1984, date à laquelle il passa au service de
la Sécurité pénitentiaire. En 1985, il est envoyé à Tenkodogo et à
Beguedo en 1992. Appelé au commissariat de Police de
Koupèla en 1996, il a été muté à Pouytenga en 1999 avant de
regagner la capitale du Kouritenga en janvier 2000.

Au cours de
ses 30 ans, 11 mois et 17 jours de service, ses supérieurs
hiérarchiques ont dit retenir de lui, les qualités d’un "élément
ayant le sens du devoir, dynamique, discipliné, courtois et
travailleur".

(Source : Oraison funèbre de la Police)

Par Félix Koffi AMETEPE

Le Pays

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