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Ouest : Plus de 100 pachydermes à Koumadara dans le Houet

Publié le jeudi 22 juin 2006 à 07h16min

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Plus de 100 éléphants ont fait leur apparition à la frontière entre le Houet et la Comoé le 19 juin 2006. Alertée, la direction de l’Environnement et du Cadre de vie de la Comoé a dépêché une mission qui est allée toucher du doigt la réalité.

Les éléphants font de plus en plus leur apparition d’une façon cyclique dans la province de la Comoé, notamment dans les zones de Tiéfora, Banfora, Mangodara. Cette année encore, ils ont fait leur apparition et en nombre impressionnant.

Le contrôleur des Eaux et forêts, Norbert Zoungrana, chef du poste de Tiéfora, a fait état de la présence d’un important nombre d’éléphants dans sa zone d’intervention et plus précisément à Tiéfora selon des informations à lui parvenues le dimanche 18 juin 2006 par l’Association des chasseurs traditionnels (dozos).

Après avoir quitté Banfora à 9 heures, la mission de la direction provinciale de l’Environnement et du Cadre de vie de la Comoé conduite par Haoua Fofana, renforce son dispositif à Tiéfora avec le chef de poste et le président des chasseurs du département, Soungalo Koné.

Le cap est mis sur Tiéfora II. Làbas, ils sont informés que les troupeaux d’éléphants ont été contraints par les populations, le dimanche aux environs de 15 heures, à rebrousser chemin.

A Tiéfora III, dernier village de la Comoé, les forestiers sont encore informés que les pachydermes sont passés la veille et se dirigeaient vers la province du Houet.

Pour voir ce troupeau décrit par les paysans, il fallait continuer le chemin. Cette envie des bérets verts de continuer le chemin était motivée par les différentes déclarations des producteurs qui évaluent le nombre du troupeau entre 100 et 200 éléphants.

Alors, il fallait aller dénicher les pachydermes dans le Houet. Après Niafogo et Koumadara, la mission abandonne la vieille Nissan 4x4, « le Phaco » et rentre dans la brousse à pied. Avec 5 guides embarqués dans chaque village traversé, les hommes foncent dans une savane très boisée. Un bouvier affirme avoir vu le troupeau aux environs d’une mare.

Peu avant, un producteur dit l’avoir vu dans son champ, soit à peu près au même endroit. En effet, arrivé dans le champ en question, ça y est ! Les éléphants viennent de passer par là et ils ne sont certainement plus loin, estiment maintenant les chercheurs. On recherche et suit les traces (fientes fraîches, troncs déracinés, branches cassées, jeunes plans piétinés...) en direction de la mare. Mais voilà à leur grande surprise à la lisière du champ, les éléphants sont là dans une zone bien touffue.

Ils sont au nombre de 6. On s’approche d’eux à moins de 30 mètres. Se sentant en danger, ils détalent pour rejoindre le groupe qui se trouvait dans la mare. Dans les minutes qui suivent, ce sont des barrissements qui résonnent dans une brousse profonde du côté de la mare.

C’est incroyable, on se croirait dans un film

Arrivé devant la mare, c’est incroyable, inimaginable, on se croirait dans un film. Ils semblent vivre dans la quiétude et sont en train de prendre un bain, mais sentant la présence humaine, ils quittent la mare. Ils traversent un champ de coton dont les cotonniers n’ont pas plus de deux semaines d’âge. Ils ne sont pas inquiétés, on tente de les dénombrer : ils sont environ 130 éléphants dont plus de 25 petits. Tranquillement, ils regagnent la zone touffue.

D’où sont-ils venus ? La question reste à présent sans réponse précise. Selon la plupart des riverains interrogés, ces éléphants qui sont arrivés il y a environ deux mois semblent provenir de Kwakwalé dans le Houet. Pour l’instant, le seul souhait et ardent des populations est que ces pachydermes quittent les lieux.

Les éléphants ont fait des dégâts

Selon des paysans, les éléphants ont déjà causé des dégâts. Beaucoup de champs ont reçu leur visite. En effet, on signale 3 moutons et 1 bœuf tués dans le village de Nandrifa où ils ont été identifiés. Alors, il va falloir que le ministère en charge de la question prenne le taureau par les cornes le plus vite possible.

Après le périple, un membre de la Direction provinciale de l’Environnement et du Cadre de vie de la Comoé, Haoua Fofana s’est dit très impressionnée par ce troupeau d’éléphants qu’elle venait de voir. Elle a promis d’informer son collègue du Houet et sa hiérarchie pour envisager les mesures à prendre. En attendant la réaction de sa hiérarchie, Haoua Fofana a invité les dozos à sensibiliser les populations riveraines pour que celles-ci ne troublent pas la quiétude des « étrangers ».

Le « Peulh » dormait ?

Il semblerait que dans la nuit du vendredi dernier, un couple peulh dans le village de Nandoufa a reçu la visite d’un des éléphants. Arrivé devant la hutte de notre ami, l’éléphant a fait tomber à l’aide de sa trompe, la paille tressée qui servait de porte.

La « porte » en tombant a tiré la femme de notre ami de son sommeil. Une fois la porte tombée, l’éléphant mit sa trompe pour fouiller la maison. Pendant ce temps, la pauvre femme qui ne pouvait pas réveiller son mari, de peur d’attirer l’attention de l’éléphant sur sa présence, passa tout son temps à embrasser le mur en suivant les va-et-vient de la trompe de l’éléphant. Après quelques instants, l’éléphant abandonna sa fouille. Et c’est bien après que la brave femme réveilla son mari. Coutoubou, le peulh dormait ou avait-il peur ?

Mamadou YERE
AIB/Banfora

Sidwaya

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