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Fête de la musique : la musique burkinabè toujours en quête d’identité

Publié le mercredi 21 juin 2006 à 08h03min

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Issouf Saré de Seydoni Production

Instituée en 1981 par M. Jack Lang, ministre français de la Culture d’alors, la fête de la musique célébrée, chaque 21 juin de l’année, est une journée au cours de laquelle, musiciens amateurs et professionnels partagent une même scène pour le bonheur du public à travers des concerts gratuits. Au-delà de son aspect récréatif, il y a lieu de voir son importance pour le rayonnement de notre musique.

Initiative française dès le départ, la fête de la musique le demeure toujours dans la plupart des pays francophones comme le nôtre.

Elle est chaque fois commémorée sous la houlette des Centres culturels français dans nos pays, tant et si bien que d’aucuns ont peur qu’elle ne devienne « un décoratif francophone ». C’est pour dire que les artistes- musiciens ont le devoir de faire de cette journée la leur, en allant au-devant des choses.

La fête de la musique est un moment pour la magnifier, il faut alors qu’elle soit un moment où l’on reconnaît son importance dans la société, dans la vie de tous les jours. La plupart du temps, c’est la musique qui accompagne les différents éléments qui marquent la vie au plan social, religieux, coutumier.

« Au quotidien, on vibre musique, on chante musique, on danse, on apprécie une œuvre musicale », avance M. Issouf Saré, responsable marketing et promotion de Seydoni Production. Il s’agit donc à travers cette journée, de fêter la musique puisqu’en d’autres circonstances, c’est la musique qui fait fêter. Fêter la musique, c’est l’amener dans la rue, plus proche de son public à travers des concerts gratuits. Des observateurs de la scène musicale estiment cependant que les contours de cette journée doivent prendre en compte d’autres considérations que l’aspect gratuite et festivité.

La musique burkinabè demande le soutien du public

Pour les responsables de Seydoni Production par exemple, la production de l’artiste-musicien a un coût. Acheter un album ou un CD d’un artiste est la meilleure façon de soutenir cet artiste. La fête de la musique devrait être une opportunité pour nos artistes de s’interroger sur leurs productions, l’organisation du secteur. En somme, un moment de réflexion à travers des symposiums ou autres genres de rencontre pour plancher sur la place et l’avenir de la musique aussi bien au niveau national qu’international.

Comme l’a avancé M. Emmanuel Kouela, directeur du Jardin de la musique « Reemdoogo », notre musique a besoin de se faire connaître : « dans l’histoire récente, notre musique s’est fait connaître à travers de grands noms comme Zêdess, Wango Roger, le Gandaogo National ; ceux-là ont fait en sorte qu’on puisse savoir qu’il existe des musiciens burkinabè. Maintenant, quant à savoir si notre musique est connue, cela est une autre paire de manche ».

Il est bien vrai que la musique est universelle mais quoiqu’on dise, chaque pays cherche à imprimer sa marque sur la scène internationale.Les Congo-Brazzaville et Kinshasa ont imposé la leur à travers les rythmes de Soukouss, la Côte d’Ivoire, le Zouglou, le couper-décaler, etc.

Bil Aka Kora, Ahmed Smani indiquent la voie

La musique du Burkina Faso, quant à elle, cherche toujours son image sonore. Pour Emmanuel Kouela du « Reemdoogo », notre musique n’a pas d’identité car les premiers musiciens, mais également les consommateurs, n’ont pas travaillé à la forger. Beaucoup de musiciens burkinabè se sont épuisés à copier des rythmes extérieurs mais sans grand succès. L’on se réjouit actuellement du fait que Bil Aka Kora, Ahmed Smani, Alif Naaba aient pu imposer des rythmes typiques à eux et au territoire burkinabè. La Djongo Music fait des merveilles, le Takiborsé épate les mélomanes. Beaucoup pensent que c’est la voie à suivre pour qu’un jour on puisse enfin, dire que la musique burkinabè a une image sonore et que notre musique se développe.

Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 22 juin 2006 à 21:49, par ARIA Gérard En réponse à : > Fête de la musique que des guitares electriques !

    J’ai fait le déplacement hier soir à Bobo place de la gare.
    Quelle ne fut ma stupéfaction : un concert de guitares electriques.
    Pauvre pays où avez vous rangé votre culture.
    Un groupe de balafon à eu le droit de jouer 3 minutes, puis éjecté,
    les pauvres petits s’étaient entrainé ferme. Je suis aller discuter avec eux.
    21h30 après 1/4 h de bruit je suis reparti.
    Décus

    • Le 27 juin 2006 à 21:59, par Fousséni KINDO, journaliste Bobo Dioulasso En réponse à : > Fête de la musique que des guitares electriques !

      je pense qu’il faut éviter le folklore aussi dans la musique burkinabé. si c’est ce coté que notre musique doit développer pour se faire accepter, je crois que ça ne vaut pas la peine. pas plus que l’imitation servile , la singerie ne arrange pas également. soyons nous même, essayons de trouver notre voie. en matière de création artistique les années ne compte pas seul le résultat importe.

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