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Education de base : Comment résoudre le calvaire des enfants rapatriés de Côte d’Ivoire ?

Publié le vendredi 20 février 2004 à 08h46min

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La direction régionale de l’Enseignement de base des Hauts Bassins, en accord avec le service de l’Action sociale, la mairie, et les servies de la santé ont tenu une rencontre de concertation mardi 17 février dernier avec les parents d’élèves et d’enfants rapatriés de Côte d’Ivoire. L’initiative concernait surtout ceux résidant dans l’arrondissement de Dafra.

S’adressant à l’assistance composée de rapatriés pour la plupart, le directeur régional de l’Enseignement de base, Missa Souara dira d’entrée : "Si nous avons programmé cette rencontre, c’est parce que nous vivons une situation critique. A faire un tour dans les écoles, c’est la surcharge dans les classes, avec souvent entre 100 à 200 enfants. Des parents ont encore des enfants sur les mains surtout les rapatriés". La rencontre de la mairie de Dafra avait pour but de tenter de dresser un tableau assez probant des réalités dans les familles, des situations des uns et des autres surtout des femmes, du point de vue revenus, occupations. Les responsables de l’Enseignement de base ont été heureux d’entendre des rapatriés dire qu’ils avaient une qualification, ce qui laisse augurer des possibilités d’embauche.

Question sociale et question de scolarité sont restées liées tout au long des échanges, car la question globale de l’éducation interpelle plusieurs domaines. La surcharge des classes est très préoccupante. Dans des écoles, c’est à même le sol que de nombreux enfants reçoivent les cours. Cela pose des problèmes de propreté, de santé, d’entretien du matériel scolaire minimum à leur disposition. Aux secteurs 24, 25, dans les écoles de Sarfalao et à Koua, les cas sont criants, dira le maire adjoint. Presque toutes les écoles de l’arrondissement nous ont adressé des requêtes. Mais nos moyens restent insuffisants, ajoutera-t-il. Face à cette situation d’ensemble, n’importe quelle innovation pédagogique s’avère compromise, voire impossible, dira un conseiller pédagogique de la circonscription scolaire N°-6. "Jusqu’à fin décembre, il y avait encore des arrivages dans les écoles" !

Au cours de cette rencontre, on a voulu recueillir des propositions, des suggestions concrètes de la part des participants, parents d’élèves notamment. Par-ci et par-là, on a donc proposé la construction de hangars en guise de classes additionnelles, la mise à profit des espaces verts créés par la mairie dans les secteurs, la levée de cotisations auprès des parents pour réaliser des infrastructures complémentaires, l’allocation de subventions d’Etat à des écoles privées à effectifs limités aux fins d’y accueillir des enfants nécessiteux.

Les urgences sont là, qui viennent aggraver la précarité déjà existante du système éducatif depuis bien avant la guerre en Côte d’Ivoire. Le tout n’est pas d’absorber les effectifs d’enfants rapatriés. On le voit bien, c’est une question sociale d’ensemble à résoudre. Les propositions qui ont été recueillies au cours de la rencontre de Dafra seront, aux dires du directeur régional de l’Enseignement de base, Missa Souara, transmises au gouvernement. Le débat n’est pas clos. D’autres rencontres suivront. Les bonnes volontés sont attendues par la mairie et les directions de l’Enseignement de base.

Jean Luc BONKIAN
Sidwaya

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