LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Eau et environnement : Un institut africain d’ingénierie au Burkina

Publié le samedi 17 juin 2006 à 10h30min

PARTAGER :                          

Le président du Faso, Blaise Compaoré a procédé au lancement officiel et à la pose de la première pierre de l’Institut international d’ingénierie, de l’eau et de l’environnement (2 IE) de Ouagadougou, le 16 juin 2006.

Les 14 Etats membres du groupe de l’Ecole des ingénieurs de l’équipement rural, des techniciens supérieurs de l’hydraulique et de l’équipement rural (EIER/ETSHER) n’auront plus besoin d’aller au Nord pour former des spécialistes au profit de leur développement.

Pour cause, le 16 juin 2006, le président du Faso, Blaise Compaoré, accompagné des membres du gouvernement et des partenaires techniques et financiers, a présidé la cérémonie officielle de lancement et de pose de la première pierre de l’Institut international d’ingénierie, de l’eau et de l’environnement (2 IE) de Ouagadougou.

Selon Blaise Compaoré, cet institut situé à Kamboinsé, à quelque six kilomètres de Ouagadougou et qui participe à l’extension et au renforcement des capacités du groupe EIER/ETSHER, « formera en Afrique et pour l’Afrique, des scientifiques, des ingénieurs et des techniciens bilingues à la pointe de la connaissance scientifique ».
Ces spécialistes, a poursuivi le président du Faso dans son argumentation, « permettront à l’Afrique de réduire son retard, car le problème des Etats africains, c’est la fracture scientifique et le déficit en capital humain compétent ».

Blaise Compaoré étant convaincu que « l’avenir des sociétés africaines dépendra principalement des acquis en matière de formation de la jeunesse », son gouvernement a octroyé 50 hectares supplémentaires de terrain au groupe EIER/ETSHER pour assurer sa croissance et sa transformation en 2 IE.

Cette transformation se fera en deux phases. La première phase de croissance (2006 - 2010) permettra d’accueillir plus de 1 000 étudiants et de construire une plate-forme scientifique de classe mondiale. Un investissement de plus de 18 milliards de F CFA est prévu pour cette phase et plus de la moitié de la somme, soit 11,5 milliards de F CFA est de déjà mobilisée et sera disponible dès janvier 2007. Quant à la deuxième phase (2010 - 2015), un montant supplémentaire de 20 milliards de F CFA sera nécessaire et fera l’objet de requêtes ultérieures en fonction de l’atteinte des objectifs de la première phase.

L’Institut international d’ingénierie, de l’eau et de l’environnement de Ouagadougou (2 IE) est partie intégrante de l’initiative de l’Institut africain des sciences et de la technologie (IAST).

Ce projet à son tour est porté par l’Institut Nelson Mandela (INM) qui ambitionne de mettre à la disposition du continent, les ressources humaines compétentes indispensables pour un développement soutenu. Ainsi, les enseignements qui seront dispensés dans les 2 IE permettront de renforcer le développement et la diffusion de solutions technologiques adaptées aux besoins et au contexte africain dans les domaines de l’eau, de l’assainissement, des ressources naturelles et environnementales.

Le président du Faso à exhorté « la diaspora africaine à apporter sa contribution à l’édification des 2 IE, car l’ambition est d’offrir à un plus grand nombre d’étudiants, les possibilités d’étudier et de travailler en Afrique ». Quant au vice-président de la Banque mondiale, Jean Louis Sarbib, il a affirmé que les 2IE de Ouagadougou contribueront au développement de l’industrie, à la diversification de l’économie et à la réduction des coûts de formation des étudiants de l’Afrique.

Il a souligné que l’Institut permettra surtout de limiter la fuite de cerveaux des pays africains. Pour cela, Jean Louis Sarbib a soutenu que la Banque mondiale est heureuse d’être un partenaire du projet et que des discussions sont en cours pour soutenir les 2IE.

Le directeur général de la coopération internationale au développement, Philippe Etienne, lui, a fait retenir qu’à travers la décision de transformer le groupe EIER/ETSHER en 2IE, ses pays membres indiquent « qu’il est possible de se former en Afrique et dans des écoles de qualité ».

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)


La vie du groupe EIER/ETSHER

Le groupe EIER/ETSHER est un institut inter-Etats d’enseignement supérieur et de recherche dans les domaines de l’eau, de l’énergie et de l’environnement. Ses infrastructures sont basées à Ouagadougou au Burkina Faso. Créée il y a 35 ans et émanant de 14 Etats africains francophones dont le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée Conakry, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo, l’école a formé depuis sa création 805 ingénieurs, 1 114 techniciens et 787 titulaires de DESS. Le groupe réalise 7000 jours de formation continue par an et des prestations d’ingénierie, en forte synergie avec le secteur privé.

Il mène, en collaboration avec des établissements du Nord et du Sud, comme l’IRD et le CRAD, des travaux de recherche, principalement dans les domaines de l’eau, de l’énergie et de l’environnement.

L’EIER/ETSHER a été reconnu pôle de l’excellence de l’UEMOA depuis septembre 2005. Ce groupe deviendra désormais l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement de Ouagadougou (2IE).

A.T.

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique