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Dr Zéphirin Dakuyo (Laboratoire Phytofla) : “Dans un an, l’ouverture de l’unité industrielle”

Publié le jeudi 15 juin 2006 à 07h06min

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Dr Zéphirin Dakuyo

Dans le cadre des premières journées portes ouvertes sur la médecine et la pharmacopée traditionnelles tenues du 8 au 10 juin, le Dr Zéphirin Dakuyo, directeur fondateur du laboratoire Phytofla à Banfora a fait une communication sur son expérience dans la valorisation de la pharmacopée traditionnelle.

Sidwaya l’a rencontré et au fil de l’entretien, l’homme se laisse découvrir. Son laboratoire semi-industriel jusque-là pourrait devenir bientôt une unité industrielle.

Sidwaya (S). : Depuis plus de deux décennies maintenant, vous vous êtes engagé à valoriser des plantes qui ont des vertus médicinales. Pourquoi cette option ?

Zéphirin Dakuyo (Z.D.) : C’est une passion pour moi. J’ai toujours aimé tout ce qui est médicament à base de plantes. Je n’ai pas hérité de cela. C’est tout simplement une passion pour moi de contribuer à la promotion de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles dans mon pays.

S. : Quelle satisfaction en tirez-vous ?

Z.D. : C’est un combat que nous menons depuis 23 ans et je me rends compte aujourd’hui que la pharmacopée traditionnelle retrouve sa place dans la sphère de la santé aussi bien au niveau national qu’international. De plus en plus, beaucoup de gens s’y intéressent y compris les autorités politiques. C’est un grand pas que nous venons de faire parce qu’avec cet appui, nous sommes plus à l’aise pour faire la promotion de la médecine traditionnelle.

S. : Mais au début, il y avait une certaine incompréhension quant à votre démarche !

Z.D. : Quand je suis arrivé à Banfora en 1983, j’ai commencé mes activités dans le domaine. C’est moi-même qui partais creuser les racines et les écorces dont j’avais besoin, je les nettoyais et je les pilais à l’hôpital.

A un certain moment, les gens ont commencé à dire que je n’étais pas un pharmacien. Ils tenaient des propos du genre. “ Ce n’est pas un pharmacien celui-là ! Comment après 6 ans d’études à Dakar, il peut être là à creuser des racines et à piler des écorces ”. Seulement, je savais ce que je voulais et aujourd’hui, les gens voient où je voulais en venir, c’est-à-dire faire la promotion de notre médecine traditionnelle. Je suis convaincu que personne ne le fera à notre place. Il faut être courageux, se battre pour sa promotion. Partout ailleurs, les gens s’efforcent de faire la promotion de leur médecine traditionnelle alors qu’en Afrique, nous avons plutôt tendance à abandonner cette médecine.

S. : Est-ce que le Burkina regorge de potentialités en matière de plantes médicinales et est-ce que l’activité nourrit son homme ?

Z.D. : Nous avons beaucoup de potentialités dans notre pays. Quand je me réfère à ma petite expérience de Banfora, je pense que ces potentialités ne manquent pas au niveau des plantes médicinales. Dans notre petite unité de production semi-industrielle, il y a beaucoup de personnes qui sont impliquées dans l’activité. Il y a d’abord les producteurs de plantes médicinales en passant par les transformateurs, les distributeurs et les consommateurs. A ceux-là, il faut ajouter les impôts, le fisc qui font que l’Etat gagne quelque part de l’argent. Au niveau du laboratoire Phytofla, on emploie une trentaine de personnes dont une vingtaine de permanents. C’est déjà un grand pas pour résorber ne serait-ce que le problème de l’emploi. Il y a près de 250 personnes qui nous ravitaillent en matières premières. Cela contribue à améliorer leur niveau de vie.

S. : On sait que vous avez fait des études en pharmacie, ce qui n’est pas le cas pour bon nombre de tradipraticiens. Comment voyez-vous l’avenir de cette médecine traditionnelle dans ces conditions ?

Z.D. : Je crois qu’on n’a pas forcément besoin d’être pharmacien pour faire la médecine traditionnelle. Sa pratique est culturelle. Dans bien des cas, on hérite de ce savoir-faire traditionnel et je sais que tous les acteurs qui sont impliqués dans la promotion de la médecine traditionnelle ont leur place. Le reste relève plus de la collaboration entre acteurs. Chacun apporte de toute façon sa contribution dans l’amélioration de l’état de santé des populations.

S. : Phytofla soigne plusieurs pathologies. Donnez-nous quelques exemples que vous jugez intéressants.

Z.D. : Nous avons environ une cinquantaine de spécialités que nous distribuons au Burkina et à l’extérieur, même jusqu’en Europe. Nous soignons essentiellement le paludisme, la fatigue, la toux pour lesquels nous avons des produits très connus. Nous traitons également le diabète, l’hypertension artérielle, la goutte, les vers intestinaux, les dermatoses. Pour la cinquantaine de spécialités, il y a une dizaine de produits assez connus. Nous développons à côté de ces produits, des cosmétiques (savons, shampooings), des produits alimentaires à base d’huile de sésame qui interviennent dans plusieurs domaines. Nous les recommandons contre le surmenage, le stress, les troubles de la mémoire, contre les problèmes de circulation sanguine, l’hypertension artérielle et l’excès de cholestérol.

S. : Est-ce qu’on peut s’attendre à ce que le laboratoire Phytofla soit un jour une unité industrielle ?

Z.D. : C’est mon projet et mon rêve depuis longtemps. Je suis en train de me battre pour que cette unité industrielle voie le jour dans un délai assez court. Je me donne les moyens pour cela en termes de financement. Par ailleurs, je suis en train de m’organiser aussi bien au niveau de l’approvisionnement en matières premières que de leur transformation et de leur distribution. Si les moyens financiers sont disponibles, je vous donne rendez-vous dans un an pour l’ouverture de l’unité industrielle à Banfora.

Propos recueillis par Urbain KABORE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 23 août 2006 à 13:25, par Repellin roger . Psychothérapeute -Bio-énergéticien En réponse à : > Dr Zéphirin Dakuyo (Laboratoire Phytofla) : “Dans un an, l’ouverture de l’unité industrielle”

    j’habite Grenoble . france. Le Dr WOLGA médecine générale, médecine tropicale et des voyages qui a travaillé dans votre pays propose pour ma compagne, porteuse d’une hépatite B non active , et d’une hépatite C très virulente. Depuis +de 18 mois un traitement de Copegus 200 (Ribavirine) 2 cachets matin et soir avec une piqûre d’Interferon par semaine avait permis la disparition de l’hépatite C au bout de six mois avant un échappement au traitement permettant au virus de repartir de façon très active. Le professeurZWARSKI en Hepato , avec notre accord à augmente la dose de Copegus à 6 cachets jour et 2 piqûres d’Interferon semaine sans succès. 4 piqûres d’Aranesp 40 ont été nécessaire. Le Dr Wolga nous propose de prendre la décoction de la plante N’DRIBALA avec laquelle il s’est soigné de son hépatite B. Il a une grande espérance dans le fait que cette plante sera pour Carmela, ma compagne, au minimum ,protectrice pour le foie.
    N’arrivant pas à vous joindre téléphoniquement, merci monsieur le professeur ZEPHIRIN de bien vouloir me faire parvenir vos coordonnées téléphoniques, me dire en l’ état de vos connaissances ce que vous pensez de notre démarche face à ces hépatites.existe-t-il d’autres médicaments a tenter ? Soyez assuré, monsieur le professeur, de mes remerciements et de ma plus profonde gratitude.

  • Le 28 avril 2015 à 17:36 En réponse à : Dr Zéphirin Dakuyo (Laboratoire Phytofla) : “Dans un an, l’ouverture de l’unité industrielle”

    Bjr Dct,
    suis une jeune mère, et j’aimerai savoir si vous avez des produit contre la drépanocytose.si oui peut -on l’administrer à un enfant de 02 ans ? Comment peut -on l’avoir ?
    Merci,
    Dans cette attente

  • Le 19 octobre 2017 à 22:03, par MAWOUGNA En réponse à : Dr Zéphirin Dakuyo (Laboratoire Phytofla) : “Dans un an, l’ouverture de l’unité industrielle”

    Je suis au togo je voulais suivre cette formation quelle sont les conditions

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