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Interconnexion ferroviaire Burkina-Ghana : Le financement en question

Publié le mercredi 14 juin 2006 à 07h13min

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Gilbert Noël Ouédraogo et Ameyay Akumfi

Burkinabè et Ghanéens étaient en conclave, ce mardi 13 juin à Ouagadougou pour poursuivre les travaux du projet ferroviaire en cours entre les deux pays.

La deuxième réunion du Comité des experts sur le projet ferroviaire d’interconnexion Burkina-Ghana se tient à Ouagadougou les 13 et 14 juin 2006. Ce projet a vu le jour en 2004 avec la signature d’un protocole d’accord. Mais le chemin qui mène de Ouagadougou à Accra est long et parsemé d’embûches, au nombre desquelles, la question du financement.

C’est d’ailleurs l’objet de la présente rencontre. Le comité conjoint d’experts devra au cours des deux jours de travaux faire le point de ce qui a déjà été fait en matière de financement pour les études de faisabilité du projet. Celles-ci coûtent, à elles seules 3 milliards de F CFA. Pour l’instant seule la coopération canadienne s’est signalée. Des experts canadiens sont déjà sur le terrain dans le cadre de cette étude.

Ils devront, très bientôt, présenter le tracé définitif de ce chemin de fer tenant compte des impacts environnementaux.

Au delà des préoccupations concernant l’étude de faisabilité, les experts vont examiner les sources de financement possibles pour la réalisation de cet ambitieux projet.

Mais d’ores et déjà, le ministre des Chemins de fer et des ports du Ghana, Ameyay Akumfi plaide pour un partenariat public-privé au regard de l’importance des ressources financières à mobiliser.

Les experts devront également définir les modalités d’acquisition de ce financement. Il s’agit surtout de voir s’il faut chercher un financement conjoint c’est-à-dire un montant financier unique ou au contraire si chaque partie devrait chercher les fonds pour son tronçon. Selon le ministre des Transports du Burkina, Gilbert Noël Ouédraogo, le coût du projet est estimé à 300 milliards de F CFA (sans les études de faisabilité). La contrepartie burkinabè s’élève à environ 53 milliards de F CFA.

Le tronçon concerné sera long de 975 km dont 170 en territoire burkinabè. Il joindra Ouagadougou à Bouankoura. Pour Gilbert Noël Ouédraogo, cette ligne est d’un enjeu capital pour le Burkina. L’accès à la mer par le rail va réduire considérablement le coût du transport et faciliter par la même occasion la circulation des personnes et des biens.

Aussi faut-il le souligner, le Burkina, suite aux événements de Côte d’Ivoire, a pris conscience de la nécessité d’avoir plusieurs accès à la mer. D’autres projets d’interconnexion ferroviaire avec des pays comme le Mali, le Niger, le Togo et le Bénin sont envisagés même s’ils sont toujours au stade primaire. Dans le cadre de l’Union africaine, il est aussi question d’établir un plan de connexion ferroviaire entre les différents pays du continent. En effet, en la matière, l’Afrique accuse un grand retard. Si en Europe, la densité des chemins de fer avoisine 400 km sur 1 000 km, l’Afrique enregistre une densité très faible 1,20 km sur mille.

Malgré la volonté affichée par les différents pays, la réalisation de ces projets n’est pas pour demain.

Pour pouvoir prendre le train reliant Ouagadougou à Accra, il faudra peut-être attendre entre 5 et 15 ans.

Fatouma Sophie OUATTARA
Estelle MILLOU (Stagiaire)

Sidwaya

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