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Accident d’avion : "Le Burkina a un ciel sûr"

Publié le lundi 5 juin 2006 à 07h30min

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Après l’accident d’avion qui s’est produit le samedi 27 mai 2006, sur le trajet Ouagadougou - Yilou (province du Bam), nous avons rencontré le mardi 30 mai dernier, le directeur général de l’aviation civile et de la météorologie, Raphaël Marie Salambéré. Que s’est-il passé dans le ciel pour que ce crash se produise ? L’avion était-il dans un bon état ? Ce sont, entre autres questions, celles auxquelles notre interlocuteur apporte des réponses.

"Le Pays" : Dans quel cadre avait lieu ce vol ?

Raphaël M. Salambéré : Ce vol se situait dans le cadre des activités habituelles, normales de l’aéro-club de Ouagadougou qui est une structure associative à but de formation et de loisir. Ce club sert à promouvoir l’aviation et la formation des pilotes amateurs entre autres choses.

Quelles peuvent être les causes de cet accident ayant entraîné la mort des deux occupants de l’avion ?

Pour les faits, l’avion a heurté le sol suite à une décélération brusque. Le choc a été violent et l’appareil est en état de débris. Un incendie s’est déclaré après la chute de l’appareil. Il est difficile actuellement de préciser les causes exactes de l’accident, et les enquêtes sont en cours. Une procédure judiciaire et une enquête technique ont lieu. L’ASECNA n’avait pas relevé de conditions anormales pouvant entraver l’exécution de vol. Le périmètre dans lequel le vol se déroulait ne comportait aucune anomalie.

L’appareil est-il dans un bon état ?

L’avion n’était pas défectueux si l’on prend en compte les paramètres usuels pour apprécier l’état d’un avion. Il n’était donc pas en état de non-navigabilité. Il s’agit d’un appareil de type Piper 28-140B équipé d’un moteur de fabrication américaine et ayant quatre places dont celle du pilote. Son certificat de navigabilité était valable jusqu’au 30 juillet 2006. En termes techniques, la cellule de l’avion, c’est-à-dire le moteur, disposait d’un potentiel de 311 heures de vol. L’hélice totalisait, à la date du 21 mai 2006, 306 heures de fonctionnement, et son potentiel était toujours de 2000 heures de vol. C’est dire que nous avions encore pour cet appareil, 1664 heures de vol non consommées. Il s’agissait d’un avion qui n’avait pas une charge excédant sa capacité.

Peut-on connaître l’identité des deux occupants ?

Nous avons le pilote du nom de Vrézil Michel Raymond, de nationalité française, qui dispose d’une licence de pilote privé délivrée le 24 mai 1993 et encore valable jusqu’au 31 septembre 2006. Sa licence a été renouvelée pour la dernière fois, le 21 septembre 2005. Pour l’aptitude médicale, il avait reçu un certificat médical délivré le 20 septembre 2005 pour une validité d’un an.

En tant que pilote, il totalisait à la date du 3 septembre 2005, 197 heures de vol dont 136 heures de vol en qualité de commandant de bord, et six heures effectuées dans les six derniers mois, et 4 heures dans les trois derniers mois. Le passager s’appelait Mamadou Ouédraogo, en service à l’aéro-club de Ouagadougou en tant que barman. Tous les deux étaient donc des membres de cet aéro-club.

Combien y a-t-il eu d’accidents d’avions au Burkina et est-ce que les avions sont en bon état au Burkina Faso, selon vous ?

Sans disposer de statistiques très précises, nous pouvons rappeler un accident d’avion de type Charter en 1974 qui transportait des pèlerins sur le parcours Kano-Niamey et devant se déporter sur Ouagadougou. Il s’était crashé à Linoghin dans l’Oubritenga. Récemment en 2004, un gros porteur cargo a subi des dommages à l’atterrissage à Bobo Dioulasso. Dans le premier cas, il y a eu de nombreuses pertes en vies humaines.

En outre, et concernant un accident d’avion immatriculé au Burkina, nous pouvons citer celui d’un vol régulier de la compagnie Air Volta, il y a de cela, plus de dix ans.

De façon générale, le Burkina connaît-il plus d’accidents d’avions que les autres pays de la sous-région ?

Je peux vous parler plus particulièrement des avions civils immatriculés au Burkina, et dont nous avons la charge de suivre. Nous appliquons les règles usuelles de l’OACI, l’Organisation de l’aviation civile internationale à laquelle le Burkina appartient. Toute administration membre est donc tenue de suivre l’état et le maintien de navigabilité des aéronefs. Dans ce domaine, il y a deux aspects importants que sont le dispositif préventif, préalable à tout vol. Nous procédons à la délivrance de tous documents afférant au vol, c’est-à-dire le certificat de navigabilité et le permis d’exploitation. C’est ainsi que toute opération de maintenance intervenant en cas d’exploitation fait l’objet d’un contrôle avant la remise en vol. Les ateliers de maintenance, de fourniture de pièces détachées sont tous soumis à des contrôles et à des agréments préalables. En plus l’OACI, recommande de développer des inspections sur le site lors de l’exploitation en milieu aéroportuaire ou en vol. Pour satisfaire à cette exigence, nous avons mis en place une cellule d’inspecteurs formés aux normes internationales, et un programme d’inspection inoppinée d’avions de tous types, et fréquentant les plateaux du Burkina. Dans l’ensemble, retenez que le nombre d’accidents n’est pas le critère pour apprécier la sécurité, disons, d’un ciel. Malgré les dispositions que l’on peut prendre pour suivre les avions, il y a la liberté du ciel, c’est-à-dire qu’on ne peut empêcher des avions entretenus et exploités sous d’autres cieux de fréquenter un espace de leur choix. La liberté du ciel est un principe érigé. Nous avons, jusqu’ici, obtenu des résultats satisfaisants.

Nous avons un ciel sûr et un service de navigation aérienne qui obéit aux mêmes standards que ceux de la plupart des pays africains de notre zone. Dans cet épisode dur du crash qui s’est produit, j’adresse mes condoléances aux familles éplorées. Nous leur manifestons toute notre compassion."

Propos recueillis par Philippe BAMA


Le moine qui aimait le Burkina

Le pilote en question, monsieur Michel Raymond Vrézil, était communément connu sous le nom de Dada Rudreshvarananda. De nationalité française, il est né le 1er juillet 1949.

Dada Rudreshvarananda était un moine yogi dans une organisation caritative et socio-spirituelle indienne dont les moines sont reconnaissables par leur grande robe et leur turban jaune-orange. Cette organisation est implantée au Burkina Faso depuis 1986. Il a ainsi oeuvré dans plusieurs pays africains. Il aimait particulièrement le Burkina Faso où il a vécu régulièrement pendant 15 ans.

Dada était également directeur d’un projet AMURT. Grâce à AMURT, il a mené de multiples projets de développement en faveur des populations burkinabè défavorisées. Il avait un amour particulier pour Bissiri dans la province du Bazèga et Déou dans la province de l’Oudalan. Dans ces deux localités, il a fait des réalisations qui marqueront les bénéficiaires pendant des générations.

Source : AMURT


Avis de décès

Nous avons le regret de porter à votre connaissance que Monsieur Michel Raymond Vrézil communément connu sous le nom de Dada Rudreshvarananda, de nationalité française né le 1er juillet 1949, est rappelé à Dieu à la suite d’un accident d’avion survenu le samedi 27 mai 2006 à Ilou dans la province du Bam.

Dada Rudreshvarananda était un moine yogi dans une organisation caritative et socio-spirituelle dénommée Ananda Marga, implantée au Burkina Faso depuis 1976. Il a servi pendant plus de 20 ans dans plusieurs pays africains.

Que le Dieu tout-puissant et miséricordieux l’accueil comme il le mérite dans son royaume.

Le Pays

Source : AMURT

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Vos commentaires

  • Le 7 juin 2006 à 13:31, par Un burkinabe a l’etranger . En réponse à : > Accident d’avion : "Le Burkina a un ciel sûr"

    Bonjour .
    Toutes mes condoleances aux familles de Mr Dada et de Mr Ouedraogo .Que la terre leur soit legere , qu’ils reposent en paix .
    Je m’adresse a ceux qui ont seulement adresse leur condoleance a la famille de Mr Dada .
    Mr Ouedraogo ne merite pas les condoleances ? N’etait-il pas un etre ? Pourquoi cette discrimination ?
    Souvent nous nous en prennons aux blancs alors que nous sommes nous meme fautifs .
    Alors que ca s’arrete cette discrimination .

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