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Production du beurre de Karité : Des jeunes filles prennent leur destin en main

Publié le mercredi 18 février 2004 à 06h08min

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L’Association burkinabè pour la promotion de la jeune fille (ABPJF) existe depuis 1997 et compte trois cent soixante dix (370) membres. Elle a pour mission de permettre l’épanouissement total de la jeune fille en particulier, de la femme en général. L’ABPJF œuvre à l’éducation, la communication sociale, l’appui aux activités génératrices de revenus (AGR), les formations et la lutte contre les discriminations à l’égard de la femme. Toutefois, cette association excelle spécifiquement en production du beurre de Karité.

Un des domaines d’activités de l’ABPJF est l’extraction et la commercialisation du beurre et des amandes de karité. A cela s’ajoute la transformation du beurre en savon de toilette, savon de lessive, savon liquide, shampooing.

La qualité supérieure est le beurre que l’on extrait en première position. Extrêmement pur, il est consommé et sert à la fabrication de savons de toilette.

Le beurre extrait en deuxième position peut servir à la fabrication du savon de lessive.

Le beurre extrait en dernière position, de couleur noirâtre, sert à fabriquer le savon noir utilisé pour laver les marmites.

Les résidus du beurre servent de combustible. Les femmes et les jeunes filles utilisent encore ces mêmes résidus pour la préparation ou cuisson du beurre.

"Tout est utile et rien ne peut être jeté, en ce qui concerne le karité, depuis le fruit jusqu’au produit fini", a expliqué la directrice fondatrice de l’association, Mme P.W. Assetou Nikièma. Celle-ci a, par ailleurs, précisé qu’il y a deux sortes de beurre : le beurre conventionnel et le beurre bio.

Dans le premier cas, les amandes sont ramassées partout, même dans les champs de coton où sont utilisés les produits chimiques. Par contre dans le second cas, ce sont des amandes provenant d’arbres et de terrain certifiés sans aucune trace de produits chimiques. De plus, les femmes productrices de beurre bio sont formées selon les critères du bio. Ce beurre est de haute qualité et coûte extrêmement cher, dans la mesure où l’Europe tend vers la consommation du bio.

Les difficultés d’écoulement

Mme Nikièma déplore le fait de produire sans pouvoir écouler. "Si toutes les productrices de beurre se regroupaient et s’unissaient, cela nous donnera beaucoup plus de force. Ne dit-on pas que l’union fait la force ?

Il faut que nous soyons unies pour avoir les marchés". Dans cette logique, Mme Nikièma souhaite la mise en place de bureaux régionaux de productrices de beurre de karité et l’appui des partenaires pour l’écoulement du beurre et de ses dérivés.

Un grand espoir à l’horizon

Mme Nikièma se déclare très satisfaite des journées du karité qui se sont déroulées du 12 au 15 février 2004, à l’hôtel Indépendance. "Ces journées nous ont permis de partager nos expériences, de nous frotter à d’autres productrices et à des partenaires, de rencontrer des partenaires techniques et de savoir beaucoup plus sur la production du beurre".

En dehors de la production du beurre de karité, l’ABPJF s’investit dans la sensibilisation des populations en matière d’hygiène et de protection de l’environnement, sur la santé de reproduction, les MST et le VIH/Sida, l’éducation nutritionnelle, sexuelle.

L’ABPJF se déploie aussi dans la production et la vente de produits à base de céréales, la production et la vente du soumbala, le séchage et la vente du poisson.

En outre, cette association pratique l’agriculture et l’élevage et fait également la couture et la broderie.

Historique de l’association

L’idée de la création de l’association est partie des causeries informelles et de la tontine que les femmes organisaient au cours des années 96-97.

Et finalement, elles ont pensé à investir cet argent dans la production du beurre de karité. Cela ne concernait que des vieilles femmes au départ.

Mais un matin, celles-ci ont découvert un bébé abandonné et dévoré en partis par les porcs. Cela les a toutes marquées, si bien qu’elles ont décidé de réorienter leurs activités en intégrant les jeunes filles démunies, abandonnées ou jeunes filles-mères. Les vieilles femmes se sont elles-mêmes chargées d’initier les jeunes filles à la fabrication du beurre.

Aimée Florentine KABORE
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 7 août 2006 à 09:55, par Assayag David En réponse à : > Production du beurre de Karité : Des jeunes filles prennent leur destin en main

    Bonjour ;
    Je souhaite plein succès à l’A B PJ F et vous informe que je suis désireux d’importer au Maroc du beurre de Karité.
    Pouvez vous me documenter ( emballages, prix des beurres de première et seconde extraction,moyen de transport, analyse de chacun des produits, quantité par expédition etc...)
    Je vous remercie et attends avec^plaisir de vous lire.
    Sincères salutations
    David Assayag
    Bio Clean Attitude
    adgestion1@yahoo.fr
    14, Bd. Zerktouni
    Casablanca Maroc

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