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Secteur privé au Burkina : Quelle contribution à l’emploi et au PIB ?

Publié le mardi 23 mai 2006 à 05h36min

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La rencontre de Ouagadougou de la Commission économique africaine (CEA) a tablé sur la problématique de l’emploi en Afrique. La réduction du taux de chômage sur le continent noir ne peut pas être seulement à la charge de l’Etat. Le secteur privé doit y contribuer énormément. Que peut être alors au Burkina la contribution du secteur privé à la promotion de l’emploi et à l’accroissement du Produit intérieur brut (PIB) ?

Défini comme étant l’ensemble des activités de production et de commerce de biens et services en dehors de celles où l’Etat ou ses démembrements possèdent des intérêts majoritaires, le secteur privé doit son émergence au Burkina grâce à l’adoption de la politique de l’économie de marché. Il regroupe ainsi les activités du secteur économique y compris celles de l’économie rurale. Il joue en somme le rôle de créateur de richesses et de pourvoyeur d’emplois.

Sa place de choix dans l’économie nationale lui donne les traits caractéristiques suivants :

- Le secteur primaire de l’économie du Burkina est essentiellement privé. Il emploie 85 % de la population et participe pour 40 % à la formation du PIB. Si les chiffres sont d’une importance vitale pour le Burkina, la principale faiblesse de ce secteur réside dans l’exploitation agricole à petite échelle avec des méthodes et des instruments obsolètes.

- Le secteur secondaire quant à lui participe pour environ 18 % au PIB. Faiblement développé, ce secteur est dominé par l’industrie manufacturière (textile, bâtiments et travaux publics (BTP), agro-industrie, industrie chimique, etc.) et par un secteur minier très peu exploité.

Au-delà de leur capacité de production limitée due en partie à leur modeste niveau de technicité, ces industries qui sont pour la plupart tournées vers le marché intérieur connaissent depuis 1999 des performances très importantes avec souvent des taux de croissance à deux chiffres.

- Le secteur tertiaire se caractérise par l’importance du secteur informel dans les centres urbains et dans les campagnes.

En effet, après l’agriculture, le secteur informel est le second employeur au Burkina. Il emploie ainsi une population fragile du fait de la modestie des revenus procurés aux salariés, caractérisé par une diversité d’activités, la part du secteur tertiaire dans le PIB en 2001 se situait à 44 %. Cette part s’est améliorée fortement dans la formation du PIB au cours des dix dernières années.

Ainsi, en termes de croissance, la valeur ajoutée du secteur tertiaire est, de tous les secteurs, celle dont la croissance est la plus considérable avec un rythme annuel qui a même été de 8,4 % en 1997 et environ 7 % en 1999.

La contribution du privé à l’emploi

Selon l’enquête prioritaire de 1998, la contribution du secteur privé surtout formel, caractérisé par environ 3000 entreprises à l’emploi est de l’ordre de 2 % de salariés. Ce chiffre est presqu’au même niveau que les emplois publics.

De façon générale, les Burkinabè en majorité trouvent l’emploi dans le travail domestique c’est-à-dire les aides familiales (71,2 %) ou dans le travail indépendant (23,6 %). L’enquête révèle que les régions de l’Ouest et du Sud sont celles où l’emploi privé est très faible. Par contre, le salarié privé est très bien développé dans les régions du Centre-Ouest, du Centre, du Nord, du Nord-Ouest et du Sahel. Le travail sous forme d’aide familiale est exclusivement féminin (89,2 %) contre 52,6 % pour les hommes.

La situation de l’emploi selon le secteur d’action se caractérise d’après l’enquête prioritaire par la prédominance du secteur primaire, suivi de près par le secteur tertiaire avec 7 % de l’emploi salarié et le secteur secondaire avec seulement 2 %. Quant à la situation de l’emploi dans le secteur privé, elle est dominée par le secteur tertiaire (70,9 %) ; l’emploi dans le secondaire n’est que 20,4 %.

Le secteur privé et la valeur ajoutée

La contribution du secteur privé à la valeur ajoutée est allée croissante de 1990 à 2002 passant ainsi de 372 milliards de F CFA en 1990 à 886 milliards de F CFA en 2003, soit un taux de croissance annuelle moyen de 7,5 %. Cette performance est imputable au secteur privé formel (6 % de taux de croissance annuelle moyen). En effet, la contribution du secteur privé formel à la valeur ajoutée est passée sur la même période de 166 milliards à 373 milliards, soit un taux de croissance annuelle moyen de 10,22 % contre 5,99 % pour le secteur informel.

En revanche, la part du secteur privé dans le PIB est stable : 43 % en 1990, 42 % en 2002. Cette stagnation est imputable au secteur privé informel dont la part relative est passée de 30 % en 1990 à 24 % en 2003. Par contre la part du secteur privé formel a connu une hausse avec un gain de quatre points en passant de 13,7% en 1990 à 17,7 % en 2002, soit un taux de croissance annuelle moyen de 2,1%.

Abou OUATTARA

L’Hebdo

Source : 4e conférence des partenaires au développement

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