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Désenclavement routier du Burkina Faso : Les perspectives du CSLP

Publié le mardi 23 mai 2006 à 05h32min

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Les infrastructures routières constituent un enjeu hautement névralgique dans la stratégie globale de développement d’un pays comme le Burkina Faso. C’est à la limite une lapalissade que de répéter après celui qui l’a formulé que "Le développement du Burkina passe par le développement de la route".

Malgré l’existence d’abondantes études dans le domaine, la simple observation directe permet de voir que le dynamisme économique d’une localité est étroitement tributaire de l’existence d’une voie viable et pérenne de communication routière.
Même en prenant le cas du chemin de fer, on peut remarquer que les localités jadis florissantes situées sur le tracé du chemin de fer valorisaient grâce aux rails leurs produits du cru.

Pastèques et mangues à Dorossiamansso et Kouentou, Oignons à Koudougou et Batondo, viande grillée et carcasses de petits bétails à Siby et Pompoï, vin de rônier, noix de palme et mangues à Toussiana et Bérégadougou etc. De nos jours, la chute du trafic ferroviaire due aux événements survenus en Côte d’Ivoire a amené la fermeture de la quasi totalité des gares. Les localités "ferroviaires" naguère prospères sont redevenues l’ombre d’elles-mêmes et les effectifs des populations de ses localités, selon une enquête, ont été amputés, selon les zones, de 3 à 17 % de leurs forces vives. Arrêt du dynamisme commercial, migration, baisse en disparition des opportunités de revenus et donc du niveau de vie sont les résultantes de la disparition d’une infrastructure routière. Les rails en sont une, même si l’exemple semble particulier.

L’équipe ayant enquêté sur l’impact des infrastructures routières sur la qualité de vie des populations a précisé qu’il faut au plus cinq ans pour qu’une localité qui se retrouve connectée à une voie de grande circulation prenne un essor et un dynamisme non envisageables autrement. C’est pourquoi il faut saluer le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) et derrière lui ses concepteurs pour ses perspectives 2006-2008 qui annoncent une stratégie de renforcement des pistes rurales fondés sur une approche évolutive et sur la décentralisation en s’appuyant sur la synergie entre l’Etat et les collectivités, l’implication des populations, l’enjeu étant de passer d’une culture de la "réparation" à une culture de l’"entretien". De manière générale, les actions spécifiques du CSLP dans le cadre du renforcement des infrastructures routières seront les suivantes :

- Construire 1000 km de pistes rurales dans quatre (04) provinces d’ici fin 2007 avec le concours financier de la BID,

- Réaliser les travaux d’aménagement de 975 km de pistes cotonnières et rurales dans treize (13) provinces d’ici fin 2008 sur financement de la BAD,

- Poursuivre et achever, dans le cadre du financement de l’IDA, les travaux d’aménagement de points critiques sur 80 km de pistes rurales en 2006 ; achever les études techniques d’exécution de 300 km de routes de desserte départementale, 250 km de pistes rurales et 250 km de pistes cotonnières en 2006 et démarrer les travaux relatifs aux 800 km de pistes et routes prévus pour durer 12 mois : exécuter les études techniques détaillées de 1238 km de routes départementales et 670 de pistes rurales d’ici fin 2006 et les travaux les concernant en 2007 et 2008. Durant cette période, il faut rechercher des financements et faire des études techniques pour l’aménagement de 2066 km de pistes agricoles et 3848 km de pistes rurales,

- Entretenir un réseau de plus de 3000 km de pistes rurales tout en impliquant au maximum les populations concernées,

- Réaliser en ce qui concerne le budget de l’Etat, l’entretien courant de 1770 km de pistes cotonnières entre 2006 et 2007 ainsi que 2850 km d’autres pistes rurales ; construire les 45 antennes provinciales des pistes rurales d’ici fin 2008 afin de soutenir la décentralisation,

- Mettre en place une assistance technique et une base de données au niveau de la direction générale des pistes rurales. Avec en toile de fond le renforcement des pistes bitumées, le désenclavement du Burkina deviendra une réalité indiscutable dans seulement quelques années. Dans tous les cas les enjeux ont été compris et c’est là un acquis dont il ne faut plus se séparer.

Luc NANA

L’Hebdo

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Vos commentaires

  • Le 23 mai 2006 à 22:39, par isaac delmas En réponse à : > Désenclavement routier du Burkina Faso : Les perspectives du CSLP

    mon cher je trés touché par ce que vous venez exprimer á popos de cette situation d’enclavement qui hante de developpement de notre cher "BOUKINA’’. pour appuyer la theorie selon laquelle ’’ le developpement du burkina passe par le developpement de la route ’’j’aurai préféré quelle soit une loi afinque nos chers dirigeants puissent comprendre que c’est lá qu’il faut passer...en ce qui me conserne je crois et je peux meme appuyer qu’il est préférable de déenclaver un village d’abord avant de lui offrir une ecole ou un dispensaire,,,,si vous ne partager pas ma pensée, reagissez........

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