Les valeurs illocutoires de quelques interjections littéraires et leurs usages dans les SMS téléphoniques.
Résumé :
Ce travail est inspiré de Amba Victorine DRABO (2025), un article scientifique qui étudie la particularité graphique, sémantique et discursive de ces interjections, dans l’optique d’appréhender comment la forme des interjections module leurs valeurs illocutoires. Dans cet article, nous combinons typologie primaires, secondaires, onomatopéiques, idéophones et un codage pragmatique basé sur l’assertif, le directif, l’expressif, le déclaratif, etc. afin de décrire les régularités d’usage.
1- Introduction
Les interjections sont des éléments du langage qui viennent donner de la couleur à la communication grâce à l’expression émotionnelle orchestrée par son auteur. La saisie d’un message téléphonique répond au besoin d’une personne de communiquer avec son correspondant. Le choix du SMS dépend d’un utilisateur à un autre. Des raisons économiques, l’incapacité à joindre le correspondant sont, entre autres, les justificatifs avancés dans le choix du SMS. La tranche juvénile semble être la portion de la société adepte de ce type de communication. Seulement, elle a conçu des formes de raccourcis permettant d’utiliser moins de caractères tout en exprimant en gros le contenu de son message.
Ce courant, souvent peu accessible à la grande masse, entraine des complications dans la saisie du message. Comment l’engouement pour l’utilisation des interjections littéraires dans les SMS téléphoniques entraîne-t-il leur altérité ? En SMS, quelles formes d’interjection observe-t-on ? Comment ces formes influencent-elles la force illocutoire et les effets perlocutoire ? L’objectif principal de ce travail est d’étudier la particularité graphique, sémantique et discursive de ces interjections avec en appui la théorie de la construction du sens dans la théorie des actes de langage chez John Searle.
2- Méthodologie
Cette recherche est une synthèse des résultats d’un article scientifique. Elle est basée sur la portée illocutoire de quelques interjections littéraires et leurs usages dans les SMS téléphoniques et est axée sur un corpus issu de la lecture de quatre (4) nouvelles littéraires. Chaque interjection y est analysée aussi bien dans le cadre littéraire que dans le cadre des SMS téléphoniques grâce à la théorie des actes de langage telle que développée par John SEARLE.
3- Résultats
Conformément à l’analyse de l’article scientifique, nous présentons les résultats en deux (2) points : le répertoire des interjections littéraires et leurs analyses.
3.1. Le répertoire des interjections littéraires
Nous rappelons qu’il s’agit de quelques interjections littéraires issues de la lecture de quatre (4) nouvelles littéraires. Dans la sélection, nous avons dégagé les interjections monosyllabiques, les interjections bisyllabiques et les interjections trisyllabiques
Interjections primaires : Mots brefs exprimant une émotion spontanée, comme « Oh ! » ou « Ah ! »
Interjections secondaires : Mots qui s’ajoutent à une phrase pour exprimer un sentiment, comme « ah, vous connaissez ces petites chansons là ? »
Onomatopées : Mots qui imitent des sons, par exemple « Vroum ! »
Idéophones : Mots qui expriment une sensation ou une action, comme « zigzag »
L’utilisation des interjections dans les SMS vise à rendre le message plus réel et à partager l’émotion.
Le point d’exclamation (!) est un ancrage graphique qui justifie l’émotion de l’auteur.
Les SMS sont souvent courts, ce qui fait des interjections un outil efficace pour exprimer une pensée profonde en peu de caractères.
L’emploi d’une interjection donne de la valeur à l’action décrite et au verbe utilisé.
Les interjections créent un effet stylistique et rompent avec la monotonie du texte.
3.2. Fonctions des interjections
Les interjections monosyllabiques à valeur expressive :
« Ah ! » : Exprime la surprise ou le plaisir.
« Hum ! » / « Hun ! » : Traduit le doute et les réserves.
« Ouf ! » : Indique le soulagement.
Les interjections à valeur directive :
« Hé ! » : Sert de formule d’appel pour contraindre l’interlocuteur à répondre.
« Chut ! » : Impose le silence ou le calme.
« Oups ! » : Invite à la prudence.
Dans le langage moderne, les émojis peuvent remplacer les interjections classiques.
Les émojis sont présentés comme les principaux vecteurs d’émotions et de sentiments.
Les émojis et les émoticônes renforcent le symbolisme des interjections dans la communication par SMS.
Cette utilisation illustre la volonté de l’être humain d’animer le langage écrit.
Conclusion
Les interjections font partie intégrante de la construction d’un texte.
Elles ont une fonctionnalité graphique et textuelle, et apportent une coloration émotionnelle au discours.
L’article démontre que les interjections, onomatopées et idéophones subissent une simplification et une adaptation dans la messagerie en raison des contraintes techniques.
L’usage de ces éléments dans les SMS est une forme de communication qui, bien qu’écrite, se rapproche de l’oralité.
En définitive, la compréhension des interjections est fondamentale pour analyser les nuances de la communication moderne et digitale.
DRABO Amba Victorine
Chargé de recherches
Institut des sciences des sociétés (INSS)
Centre national de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) Burkina-Faso
victodrabo@yahoo.fr
Références bibliographiques
Dao, Bernadette. La Femme de diable. Éditions Découvertes du Burkina, 2012.
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Drabo, Amba Victorine. “Les valeurs illocutoires de quelques interjections littéraires et leurs usages dans les SMS téléphoniques.” Uirtus, vol. 5, no. 2, August https://doi.org/10.59384/uirtus.2025.2984
Hien, Ansonwin Ignace. Secrets d’Alcôve. Éditions Le Lis, 2009.
Jaffré, Jean-Pierre. « L’écriture et les nouvelles technologies : ce que les unes nous apprennent de l’autre ». Réseaux humains / réseaux technologiques. S’écrire avec les outils d’aujourd’hui, MSHS/CRDP de Poitou Charente, no. 4, 2003, pp. 81-86.

