Sécurité routière : L’ONASER rassure sur l’utilisation de l’alcootest et renforce la sensibilisation à Bobo-Dioulasso
La sécurité routière s’impose aujourd’hui comme une priorité nationale. Face à la recrudescence des accidents de circulation, souvent dus à l’imprudence et à la consommation d’alcool au volant, le gouvernement burkinabè a décidé d’agir. Dans cette dynamique, l’Office national de la sécurité routière (ONASER) a été mandaté pour mener des campagnes de sensibilisation dans tout le pays, avant l’entrée en vigueur de la phase de répression.
Le 15 octobre 2025, une équipe de l’Office national de la sécurité routière (ONASER) était dans les rues de Bobo-Dioulasso pour expliquer aux usagers les règles de prudence à respecter : port du casque, ceinture de sécurité et surtout interdiction de conduire après avoir consommé de l’alcool. Pour l’adjudant-chef major Zongo, chef de l’équipe de sensibilisation, la sécurité routière commence par une prise de conscience individuelle. Il estime que « protéger sa vie et celle des autres, c’est aussi refuser de prendre le guidon ou le volant après avoir bu ».
Depuis le début de la campagne, certaines rumeurs ont circulé parmi les usagers de la route, notamment concernant l’hygiène des alcootests utilisés par les agents. Des citoyens craignent que le même embout soit utilisé pour tester plusieurs personnes, les exposant ainsi à des risques sanitaires. C’est pourquoi l’équipe de l’ONASER tient à rassurer.
« L’inquiétude est légitime, mais infondée », explique donc l’adjudant-chef major Zongo. « Nous utilisons des tubes individuels et à usage unique. Chaque conducteur prend lui-même son embout scellé, il le déballe lui-même, souffle dans l’appareil. Une fois le test effectué, il repart avec son tube. Il n’y a donc aucun risque d’hygiène », a-t-il déclaré. Il insiste sur le respect des normes d’hygiène dans toutes les opérations. « Nous sommes formés sur ces questions. Il n’y a aucun risque de contamination, car les embouts ne sont jamais réutilisés », a-t-il insisté.
Comment fonctionne l’alcootest ?
Pour mieux comprendre également le processus, l’équipe de l’ONASER a accepté de détailler le fonctionnement de l’appareil. L’alcootest mesure le taux d’alcool présent dans l’air expiré par le conducteur. « Quand une personne consomme de l’alcool, une partie passe dans le sang, puis se retrouve dans l’air qu’elle expire. L’appareil capte un échantillon d’environ 1,2 litre d’air et détermine la concentration d’alcool présente », explique le chef de mission.
Le seuil légal d’alcoolémie au Burkina Faso est de 0,5 g d’alcool par litre de sang, soit 0,25 mg par litre d’air expiré. Pour certaines catégories de conducteurs, notamment les nouveaux conducteurs, les professionnels de la route, les enseignants et évaluateurs d’auto-école, la tolérance est encore plus stricte : 0,2 g/l de sang, soit 0,10 mg/l d’air expiré. « Lorsque le taux dépasse la limite, l’individu est mis en attente. Après environ trois heures, le corps élimine une partie de l’alcool et il peut reprendre la route, si son état le permet », précise M. Zongo.
Si un conducteur est testé positif à un taux d’alcoolémie supérieur au seuil autorisé, plusieurs sanctions peuvent s’appliquer. Selon l’arrêté nᵒ 0826 du 25 septembre 2017, l’amende forfaitaire est fixée à 50 000 francs CFA. Mais d’autres mesures plus sévères peuvent être prises selon la gravité de l’infraction, à savoir la suspension du permis de conduire pour une durée de 6 à 24 mois, voire l’annulation pure et simple du permis en cas de récidive ou de mise en danger manifeste d’autrui. Lorsque les conditions de sécurité ne permettent pas de retenir le conducteur sur place, le véhicule est conduit en fourrière, aux frais du contrevenant, jusqu’à la régularisation de sa situation.
La sensibilisation, un maillon essentiel
Pour l’ONASER, l’objectif n’est pas de punir, mais de sauver des vies. Les agents rappellent qu’au Burkina Faso, la majorité des accidents de la circulation sont liés à des comportements à risque : excès de vitesse, non-port du casque, téléphone au volant, ou consommation d’alcool. « Nous voulons que les gens comprennent que la sécurité routière, ce n’est pas seulement une affaire de lois ou d’agents. C’est une responsabilité collective. Quand un accident survient, ce sont des familles entières qui sont brisées », souligne l’adjudant-chef Major Zongo.
« Quant aux rumeurs sur l’alcootest, le message est clair : chaque test est unique, propre et sécurisé. En emportant leur embout après le contrôle, les conducteurs peuvent à leur tour devenir des relais de sensibilisation dans leurs familles et leurs quartiers. Parce qu’au-delà des chiffres et des appareils, la sécurité routière repose avant tout sur un changement de comportement », a conclu le chef de mission.
Romuald Dofini
Lefaso.net



