Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet BKF/023, dédié à la production d’informations environnementales fiables et au soutien de l’économie verte. Il avait pour objectif général d’informer et de sensibiliser les acteurs concernés sur la mise en place, l’organisation et le fonctionnement d’un réseau de capteurs de qualité de l’air.

De manière spécifique, il s’agissait entre autres de présenter le contexte, les objectifs et les résultats attendus du projet ; poser les bases d’un mécanisme de coordination et d’échanges d’informations ; expliquer les fondements scientifiques et réglementaires du suivi de l’air ; présenter les différentes technologies de mesure disponibles et décrire les étapes techniques et organisationnelles de la mise en place d’un tel réseau.

Dr Marie Sawadogo, chercheuse et coordonnatrice du projet BKF/023, a précisé que l’initiative mise en place depuis maintenant deux ans a consisté à installer une cinquantaine de micro-capteurs dans la ville de Ouagadougou. Ces capteurs ont suivi les niveaux des polluants identifiés.

« Ce projet vise à donner aux autorités et aux chercheurs des informations solides pour orienter les décisions, mais aussi pour sensibiliser la population. Les premières données montrent déjà des dépassements fréquents des seuils, notamment dans les zones où il y a beaucoup de poussière et où des déchets sont incinérés. Ces résultats confirment l’urgence d’agir », a-t-elle souligné.

« Nous savons que notre environnement est pollué, mais nous ignorons souvent à quel niveau », a reconnu le chargé d’études au secrétariat général du ministère en charge de l’environnement, Félix Ibrango. Ce projet est alors selon lui une grande opportunité à saisir.

« Le Burkina Faso fait face, comme de nombreux pays de la sous-région, à une pollution atmosphérique croissante. Avec l’arrivée de ces capteurs, nous pourrons suivre l’évolution de la pollution de notre air. Les résultats permettront de sensibiliser les populations et d’adopter des mesures pour prévenir les maladies liées à la pollution atmosphérique », a-t-il indiqué.

Il a ajouté que le ministère, à travers la Direction générale de la préservation de l’environnement et la Direction de l’éducation environnementale, jouera un rôle central dans la valorisation des données produites.

Le directeur du laboratoire d’analyse de la qualité de l’environnement, Renaud Dofini-Tuan Séni, a rappelé que le ministère produit déjà un rapport annuel sur la qualité de l’air. Cependant, les moyens techniques disponibles jusqu’ici ne permettaient pas de disposer de données suffisamment fiables et continues.

Avec les nouveaux capteurs, la surveillance sera assurée 24 heures sur 24 sur les différents sites d’implantation. Les données collectées permettront non seulement d’élaborer un indice de qualité de l’air adapté au Burkina Faso, mais aussi d’orienter les décisions publiques.

Au sortir de l’atelier, les participants devraient être capables de mieux comprendre les enjeux liés à la pollution atmosphérique au Burkina Faso ; d’identifier les composantes essentielles d’un réseau de capteurs de qualité de l’air et de contribuer à l’élaboration d’un dispositif national de surveillance environnementale.

Hanifa Koussoubé
Muriel Dominique Ouédraogo (stagiaire)
Lefaso.net