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Médicaments essentiels : "L’ACAME pour des produits de qualité, disponibles et à moindre coût"

Publié le mardi 16 mai 2006 à 07h33min

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L’Association des centrales d’achats des médicaments essentiels (ACAME) veut donner une nouvelle dynamique à ses activités. Elle a tenu à ce sujet une rencontre à Ouagadougou le 12 mai dernier.

La présidente de l’association, Dr Aïcha Guindo Yatassaye, aborde ici les nouveaux axes d’intervention, l’assistance technique de la coopération française et la nécessité de lutter contre le "fléau des médicaments de rue qui gangrène nos pays"

"Le Pays" : Votre association vient de tenir une rencontre à Ouagadougou. De quoi a-t-il été question ?

Dr Aïcha Guindo Yattassaye : Cette rencontre s’est articulée autour de certains points très importants. Il s’agit de l’organisation de la 9e assemblée générale de l’ACAME, de la participation de notre association au forum de Brazzaville, et la présentation de l’assistance technique de la coopération française.

Que comptez-vous concrètement faire après cette rencontre ?

Nous comptons nous réorganiser à nouveau. Concernant la 9e assemblée générale de l’ACAME, il a été décidé de façon consensuelle et à l’unanimité de la tenir à Ndjamena au Tchad. Il fallait donc se rassurer si certaines dispositions sécuritaires avaient été prises par notre collègue. Ce dernier nous a rassurés. La date de la rencontre sera connue plus tard.

Comment l’ACAME compte-t-elle s’y prendre pour mettre davantage à la disposition des populations les médicaments essentiels ?

L’ACAME a été créée depuis 1996. Elle a pour objectif, entre autres, d’aider à la création de centrales d’achats dans les pays qui n’en disposent pas. C’était récemment le cas du Congo-Brazzaville. Mais la centrale d’achat de médicaments essentiels est en train d’être mise sur pied. Nous allons y apporter l’aide nécessaire. Il s’agit aussi pour l’ACAME de contribuer à l’approvisionnement correct du pays en médicaments de façon régulière, de qualité et à moindre coût. Nous avons aussi comme objectif d’aller progressivement vers une politique d’achat en commun et de promouvoir la prescription, la dispensation et surtout l’utilisation rationnelle de ces médicaments essentiels génériques.

Quelles sont les difficultés concrètes que vous rencontrez sur le terrain et qui ont nécessité la création de l’ACAME ?

Nous avons jugé nécessaire de nous réunir afin de mettre nos expériences en commun et d’identifier des fournisseurs qualifiés, donc respectant les normes requises en matière de fabrication de médicaments. Toutefois, les médicaments que nous achetons sont systématiquement contrôlés par nos laboratoires de référence avant que nous les mettions à la disposition des populations.

Après dix ans d’existence, quels sont les acquis majeurs de l’ACAME ?

Aujourd’hui, nous sommes fiers de notre association parce que nous avons contribué de façon notable à rendre effectivement disponibles les médicaments essentiels dans nos pays. Cela a contribué à diminuer la pauvreté car il s’agit de médicaments achetés à des coûts abordables partout où ils sont. Nous invitons les différents gouvernements à oeuvrer davantage pour renforcer la capacité des centrales d’achats, notamment dans l’approvisionnement en médicaments tels les antirétroviraux, les antipaludiques, etc.

La santé des populations est aujourd’hui menacée par l’invasion de produits parallèles, notamment les médicaments de rue. Comment comptez-vous faire face à cette situation ?

C’est un fléau qui prend malheureusement de l’ampleur, entraînant ainsi une concurrence déloyale. Nous demandons à nos autorités de s’investir, de nous soutenir dans cette lutte. Comme dit l’adage, "aux grands maux, les grands remèdes". Ce n’est pas l’affaire d’un seul département ministériel. Il faut que plusieurs départements s’impliquent. A titre d’exemple, le ministère de l’Administration territoriale doit faire la police de la rue aux côtés des services techniques de la santé. Il faut que chacun joue sa partition. C’est ensemble qu’on pourra éventuellement éradiquer ce fléau qui grangrène nos pays.

Quels sont les grands projets de l’ACAME ?

Lors de notre rencontre, il a été question de nous affecter un assistant technique de la coopération française afin qu’il nous apporte son appui. Cela vient à point nommé. Au niveau des centrales d’achats, nous avons d’énormes charges de travail, si bien que nous ne pouvons pas nous occuper de ces centrales comme nous l’aurions voulu. Cet appui de la Coopération française nous permettra donc de mieux coordonner nos activités. Il nous aidera aussi à identifier ensemble les fournisseurs, les présélectionner, et avoir ainsi une banque de données de fournisseurs qualifiés et de produits de qualité. Cet appui permettra également à l’ACAME d’être mieux connue car il s’agit d’un outil important de développement de nos pays.

Propos recueillis par Hervé D’AFRICK et Abdoulaye TAO

Le Pays

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