Grippe aviaire : Les oiseaux migrateurs dans la ligne de mire
Un atelier d’initiation des agents forestiers aux techniques d’identification, de dénombrement et de suivi des oiseaux sauvages a débuté le 10 mai 2006 à Ouagadougou au parc urbain Bangr-Wéogo. Cette formation entre dans le cadre des mesures de précaution contre la grippe aviaire.
Le monde avicole vit dans la hantise de la grippe aviaire notamment de sa forme la plus dangereuse, l’influenza pathogène, le H5N1, transmissible à l’homme.
Sévissant en Asie et en Europe, cette pathologie aviaire a fini par toucher l’Afrique sous l’action des oiseaux migrateurs, principaux vecteurs de ce virus.
Au Burkina Faso, c’est seulement dans la région du Centre, dans la zone de Gampéla près de Ouagadougou, que des cas de grippe aviaire ont été confirmés. Depuis, les autorités sanitaires ont activé le plan de riposte élaboré contre cette épizootie.
La lutte contre la grippe aviaire passe aussi par une maîtrise des mouvements des oiseaux migrateurs. C’est pourquoi il faut saluer la tenue de cet atelier, qui permettra d’initier une quinzaine d’agents forestiers de la région du Centre aux techniques d’identification, de dénombrement et de suivi des oiseaux sauvages.
Selon Urbain Belemsobgo, directeur de la Faune et des Chasses, cette formation donnera aux séminaristes des rudiments pour connaître les oiseaux. « Nous sommes tous forestiers, mais on a besoin d’être formés, de connaître les oiseaux et de savoir les suivre autour des points d’eau ».
Le suivi des oiseaux sauvages se fera sur cinq sites sensibles dans les départements de Saaba, Koubri, Pabré, Loumbila, Komki-Ipala/Komsilga.
Sur ces sites, des cours d’eau ont été identifiés comme accueillant chaque année une colonie d’oiseaux migrateurs venant d’Europe.
Durant l’atelier, les séminaristes vont effectuer de nombreuses sorties sur le terrain « pour se familiariser à la connaissance, à l’identification et au dénombrement des oiseaux sauvages ».
Après cet atelier, on attend des participants qu’ils deviennent eux aussi des formateurs. En effet, selon Urbain Belemsobgo, « ils vont former à leur tour des agents villageois ». Comme on le voit, il s’agit à terme d’impliquer les villageois dans la surveillance des points d’eau.
Financé par la Cellule de coordination de gestion des fonds d’appui contre la grippe aviaire, cet atelier de formation prend fin le 14 mai 2006.
San Evariste Barro,
Estelle Millou (stagiaire)
Observateur Paalga