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Top management : Les 7 cerveaux de l’entreprise intelligente

Publié le lundi 8 mai 2006 à 08h38min

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Une trentaine de chefs et de hauts cadres d’entreprises du public et du privé ont bénéficié d’une formation sur « les sept cerveaux de l’entreprise intelligente », initiée par Perfectum Afrique.

Ce séminaire, qui s’est déroulé le jeudi 27 avril 2006 à l’hôtel Sofitel Ouaga 2000, a permis aux participants de se familiariser avec les 7 référents culturels et managériaux, véritables leviers d’excellence et de compétitivité.

Pour ce séminaire de Perfectum Afrique parrainé par le ministre du Commerce, Benoît Ouattara, plus d’une trentaine de hauts dirigeants d’entreprises, d’institutions et de sociétés privées et publiques ont dû faire des réaménagements de leurs emplois du temps pour y participer, preuve que les intéressés et leurs organisations respectives, en attendant ceux qui ne manqueront pas de s’y investir à l’avenir, accordent une importance au sujet traité.

Les objectifs principaux étaient de créer un cadre de réflexion stratégique sur sept référents culturels et managériaux pouvant constituer de véritables axes de progrès personnel, d’optimisation du management des organisations et de capitalisation réciproque des meilleures expériences managériales des dirigeants participants.

Ces référents constituent « les 7 cerveaux de l’entreprise intelligente », brillamment exposés par le directeur général de Perfectum Afrique, Abdoul Karim Traoré, formateur du jour, qui a tenu en haleine son auditoire, du matin au soir, avec les facilités discursives qu’on lui connaît. Il s’est agi « de la pensée complexe ; de la mission et de la raison d’être ; de l’orientation résultat ; de l’orientation client ; de la qualité totale ; du leadership partagé ; du management motivationnel ».

En guise de justification du présent thème de réflexion, le formateur fit remarquer qu’absorbés par les soucis de victoires quotidiennes et immédiatement rentables dans une économie qui a perdu la boule, nous avons tendance à devenir des « managers minute », faisant peu de place au stratégiquement adéquat.

Et d’ajouter, que de nombreux chefs d’entreprises ne cessent d’investir immensément dans les équipements et autres matériels de travail pendant que le renforcement des capacités des ressources humaines, premiers producteurs de richesses, est complètement négligé. Et même s’il existe des ressources en nombre suffisant, elles sont généralement gaspillées, mal utilisées, a-t-il ajouté.

Il fera donc cas des coûts cachés, qui découlent de cette incurie. Selon lui, à chaque fois qu’un résultat n’a pas été obtenu, cela est considéré comme un coût caché. Malheureusement, affirme-t-il : « Chaque fois que nous ne faisons pas bien du premier coup, nous programmons une dépense, un coût qui grève le coût de revient de nos produits et services, dégradant ainsi notre compétitivité ».

Autre handicap de nos entreprises, c’est la structure du pouvoir synonyme d’une organisation en forme de pyramide où la voie hiérarchique, la bureaucratie, et le cloisonnement des services étouffent l’initiative. Pour lui, il faut plutôt une structure de performance où la pyramide est renversée afin de donner la liberté opérationnelle au personnel, qui n’est plus considéré comme une entité statistique.

Abdoul Karim Traoré a également insisté sur l’importance pour les entreprises d’un plan stratégique avec une vision, une stratégie, des objectifs et des moyens clairs et précis de mise en œuvre. Cet atelier a été aussi un commerce fraternel d’idées, où il n’y avait pas un spécialiste vitupérant du haut de sa chaire et un public se contentant de boire ses paroles, mais un cadre de partage d’expériences entre les patrons d’entreprises.

Une occasion pour le Directeur général d’ECODIS, Hamado Traoré, de donner un témoignage sur le formateur dont les compétences en management ont permis à sa modeste équipe de football (NDLR : le RCK) d’être gonflée à bloc et de remporter le titre de champion national en 2004/2005. Comme quoi ce n’est pas seulement dans les usines et les fabriques que le top management a besoin de ces outils modernes de gestion, mais partout où la quête de l’excellence est un souci permanent, et donc sur les terrains de sport également.

Cyr Payim Ouédraogo


Des participants apprécient

Honorine Damiba, DG/SOTRACO : « L’intérêt de cette formation en management, c’est d’avoir les outils nécessaires pour gérer au mieux les hommes qui animent la SOTRACO. Ces derniers ont, en effet, une importance capitale dans le devenir de la société. Cette formation répond par conséquent à nos attentes, car elle permet d’inculquer un autre esprit, une culture d’entreprise aux collaborateurs ainsi que le changement de mentalités des uns et des autres pour que nous puissions mettre nos clients au centre de notre entreprise. Il s’agit pour nous également de partager notre vision avec notre clientèle pour aller ensemble dans la même direction pour la satisfaction de tous ».

Jean Marie Sawadogo, CNSS-BF : « Le contenu de ce séminaire prend en compte nos préoccupations parce que de plus en plus il est difficile dans nos entreprises de manager les ressources humaines. A travers les modules exposés au cours de cette rencontre, nous nous sommes appropriés de nouvelles connaissances pour un management efficient de nos hommes. Ce séminaire est donc venu à point nommé, et j’ai même échangé avec certains collègues de la CNSS participants afin de voir comment Perfectum Afrique peut faire profiter une telle formation aux cadres de notre maison ».

Illassou Na-Maganga, gestionnaire à l’hôpital national du Niger : « Cette initiation au management sur les « 7 cerveaux de l’entreprise intelligente » est très bénéfique pour les sociétés publiques et privées, d’où notre participation. Des problèmes, voire des préoccupations spécifiques, ont été posés, et les réponses du formateur à ce propos sont bien applicables pour la bonne marche de nos entreprises respectives.

Pour notre cas, par exemple, en tant qu’entreprise publique devant faire du social et fonctionnant sur la base d’une subvention de l’Etat nigérien, il y a des situations assez complexes et aléatoires que nous vivons au quotidien. Mais, je puis vous dire que si l’on s’en tient aux 7 conseils de Perfectum Afrique, nos entreprises seront développées et viables ».

Nazaire Noumonvi, chef du service Analyses économiques et financières de la Société béninoise d’énergie électrique : « Ce séminaire est très important pour nous, car allant dans la logique d’amélioration des performances de notre entreprise. Vous savez la stratégie d’une entreprise, c’est cet outil qui permet de baliser le chemin, de se fixer des objectifs et des moyens à mettre en œuvre pour les atteindre. Et cette formation va dans ce sens. C’est une satisfaction pour moi et pour notre entreprise, qui a déjà commencé le même travail avec le consultant qu’est Perfectum Afrique. Notre présence ici, c’est donc de poursuivre l’élan important déclenché chez nous, au Bénin ».

C.P.O.


Abdoul Karim Traoré, DG/Perfectum Afrique et formateur :
« ...une réponse complexe face à la complexité du monde »

A l’issue du séminaire, le formateur a bien voulu revenir sur le sens et le pourquoi du choix du thème, qui est d’actualité. Des propos qui peuvent éclairer plus d’un responsable d’entreprise.

Pourquoi « les sept cerveaux de l’entreprise intelligence » ?

• « Notre longue expérience en conseil, en formation et en recrutement nous a permis de constater que beaucoup d’entreprises africaines manquent de vision stratégique, de coeur intellectuel capables d’inspirer leur organisation et leurs pratiques. Beaucoup de chefs d’entreprise investissent dans le « hard », c’est-à-dire les infrastructures et autres équipements en croyant avoir fait l’essentiel. Ce dont nos entreprises souffrent aujourd’hui, c’est du poids écrasant de la hiérarchie, de l’hypertrophie des services centraux qui constituent l’héritage de l’organisation pyramidale traditionnelle.

La pyramide en tombeau, qui est le siège de la bureaucratie, de l’immobilisme continu où règnent la logique du « ça y est dans le circuit », du « on est là-dessus », la logique de mur, de territoires séparés, siège des complots et des intrigues. Tout le contraire de ce qu’il faut dans un monde loufoque où tout se transforme sous les poussées ininterrompues des changements technologiques.

Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est la pyramide de la liberté opérationnelle, du savoir et du pouvoir partagé à des équipes plurifonctionnelles orientées marché et fonctionnant en auto-organisation. Fini, les fonctions d’administration, d’appui ou de soutien. Désormais, chaque membre de l’entreprise doit à la fois avoir les compétences pour s’autoappuyer, prendre les décisions qui conviennent aux situations de travail vécues et produire les résultats contractualisés.

Ceux qui ont pour métier d’appuyer et d’assister n’ont plus d’avenir, car demain les hommes et les femmes de l’entreprise, les équipes souples et mobiles seront efficaces parce qu’elles sont autonomes et en autocontrôle. Nous sommes vraiment passés de la civilisation du geste à la civilisation de l’intelligence ».

Quelle appréciation faites vous de la participation des séminaristes au cours de la formation ?

• « Les dirigeants d’entreprises participant à ce séminaire étaient très motivés. Ils ont adopté l’approche résolution de problèmes en suscitant des échanges sur leurs préoccupations. Les problèmes soulevés ont confirmé la pertinence des axes de réflexion sélectionnés. Il est clair, par exemple, que dans un environnement concurrentiel on ne peut pas réussir sans une vision forte qui décline des axes stratégiques, des objectifs et des plans d’actions.

Ces objectifs doivent être pris en charge du haut vers le bas par des contrats d’activité périodiquement négociables (CAPN). Les situations de travail, elles, doivent être analysées en termes de résultat (DPR) pour sortir des descriptions classiques des postes de travail. Un chef d’entreprise qui n’a pas de projet d’entreprise est certainement à la gestion, mais pas à l’initiative.

Comment peut-il alors devenir un « passionneur », un vendeur de désir, un donneur d’envie ? Réduire les coûts cachés, s’orienter client, voilà des axes stratégiques de développement qui ont passionné nos séminaristes, qui sont repartis avec la soif du changement.

Je tiens à remercier le ministre du Commerce, de la promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat, M. Benoît Ouattara, qui a accordé le plus grand intérêt à ce séminaire ainsi qu’à M. Diawara Lassiné, qui nous a donné des conseils pertinents pour la réussite de ce séminaire, dont la deuxième session aura lieu en juin prochain. Merci également à nos clients, sans lesquels il n’y aurait pas eu de formation aujourd’hui ».

C.P.O.

Observateur Paalga

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