Burkina/Lutte contre l’abus de la drogue : Implémenter une approche inclusive et humaine plutôt que la répression

L’organisation de la société civile dénommée "Plateforme nationale de plaidoyer et de lutte contre l’abus des drogues au Burkina Faso", a animé une conférence de presse, ce lundi 30 juin 2025, à Ouagadougou, pour évoquer "la crise liée à l’abus de la drogue au Burkina Faso". Elle préconise une approche globale, inclusive et humaine pour venir à bout du phénomène.
Pour les acteurs de la Plateforme, la situation de la consommation de la drogue au Burkina Faso est à un point critique. Et le système actuel, principalement axé sur la répression, a montré ses limites. Malgré les efforts de l’État, la réponse demeure insuffisante face à l’ampleur du phénomène.
La Plateforme nationale de plaidoyer et de lutte contre l’abus de la drogue au Burkina Faso signale un manque d’encadrement généralisé et l’insuffisance de personnel formé pour offrir des soins adaptés. Par conséquent, cela met en péril toute stratégie durable.
Toutefois, la Plateforme a salué l’adoption du tout premier Plan stratégique national de lutte contre la drogue, fruit du travail collaboratif entre les autorités et les acteurs de terrain sous le leadership du Secrétariat permanent du Comité national de lutte contre la drogue.
Cependant, ont déclaré les conférenciers, pour que ce Plan soit une réalité tangible, un engagement fort du gouvernement et de ses partenaires est indispensable. Par conséquent, elle appelle à une mobilisation urgente de ressources pour : renforcer les actions de prévention et de réhabilitation ; mettre en œuvre des programmes de réduction de risques adaptés aux réalités du terrain et respectueux des droits humains.
En outre, la Plateforme nationale de plaidoyer et de lutte contre l’abus de la drogue au Burkina Faso propose une révision du code des drogues pour mieux intégrer la dimension santé publique et droit.
Cette rencontre de cette OSC de lutte contre l’abus de la drogue avec la presse entre dans le cadre de la journée mondiale de la lutte contre la drogue, commémorée tous les 26 juin. Cette année, elle a été placée sous le thème "Les preuves sont là : Investissons dans la prévention". L’OSC nationale de la lutte contre l’abus de la drogue l’a placé sous le sceau du soutien aux personnes dépendantes des drogues plutôt que la punition.
Parce que, a expliqué le Secrétariat général de la Plateforme, Charles Somé, plus de 50 ans que l’approche répressive est implémentée mais les résultats ne suivent pas. "Il faut aller vers la sensibilisation, l’éducation", a-t-il conseillé. Pour lui, on doit faire la part des choses entre le narcotrafiquant et celui qui est dépendant de la drogue, donc malade.
"La guerre que nous menons pour notre souveraineté sera vaine si une partie de la population, notamment les jeunes, se retrouvent en situation d’addiction sans accompagnement adéquat. Le combat contre l’abus de la drogue n’est plus seulement sanitaire ou sécuritaire, il est profondément sociétal", a-t-il fait savoir.
Par conséquent, a-t-il poursuivi, changer de cap devient une urgence. "Il est temps d’agir autrement. Seule une approche globale, humaine et inclusive permettra de répondre efficacement à cette crise silencieuse et de construire un avenir plus sain et plus sûr pour l’ensemble de la population burkinabè.
Plus tôt dans la journée, la Plateforme a tenu un atelier de sensibilisation et de renforcement des compétences des acteurs intermédiaires sur la réduction des risques, le VHI/TB et autres co-morbidités et la promotion des droits humains.
Obissa Juste Mien
Lefaso.net