Burkina/Désertif’Actions 2026 : Les acteurs lancent les préparatifs à travers un atelier stratégique

Les acteurs du développement autour de la préservation de l’environnement, de la santé des sols et de la préservation des ressources naturelles tiennent un atelier les 19 et 20 juin 2025 au sein du Secrétariat permanent des organisations non gouvernementales (SPONG) à Ouagadougou. Durant deux jours, le SPONG et ses partenaires réfléchissent à des solutions pour faire face à la dégradation des terres au Burkina Faso.
À travers cette rencontre d’échanges, les acteurs veulent prendre le taureau par les cornes. En effet, il s’agira de faciliter la concertation des organisations de la société civile, des collectivités locales, des institutions publiques et privées du Burkina Faso sur les problématiques spécifiques, et d’élaborer un plaidoyer collaboratif à destination des décideurs nationaux et internationaux en faveur d’une meilleure résilience des territoires face aux sécheresses lors de la COP17.
Le président du conseil d’administration (PCA) du SPONG, Abdoulaye Ouédraogo, a rappelé dans son discours que plus de 12 millions d’hectares de terre sont perdus chaque année à travers le monde et qu’environ 42 milliards de dollars US de revenus sont perdus chaque année en raison de la désertification et de la dégradation des terres. Au Burkina Faso, poursuit-il, la réalité n’est pas autre. La situation sécuritaire, explique-t-il, a davantage contribué à la dégradation des sols. D’où l’urgence de mobiliser les ressources humaines et financières pour faire face à la préoccupation.

« Tous ces phénomènes sont exacerbés par une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent, qui met à mal les politiques et programmes, et tous les efforts de développement », a-t-il laissé entendre, indiquant que la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et la sécheresse, réunit tous les deux ans les États partis à travers la conférence des parties sur la désertification (COP désertification) et déploie des efforts pour soutenir les actions des gouvernements afin d’inverser la tendance de la dégradation continue des terres. C’est donc dans cet élan que s’inscrit cet atelier en vue de mieux coordonner les actions dans le cadre de cette lutte.
En effet, le Centre d’actions et de réalisations internationales (CARI) et ses partenaires de la société civile, dont les membres du Réseau Sahel désertification (ReSaD) représenté au Burkina Faso par le SPONG, ont initié depuis 2016, un mouvement mondial d’actions de plaidoyer en appui à la mise en œuvre de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et la sécheresse (CNULCD) à travers le sommet Désertif’Actions.
Le point focal de l’UNCCD, Dambatia Lazare Tagnabou, a présenté une communication sur “les grandes conclusions de la COP 16 (défis et opportunités) et les éléments cadres de définitions et de concepts autour de la sécheresse”. Il a indiqué que le contexte mondial actuel est marqué par la dégradation de 100 millions d’hectares de terres saines et productives chaque année. Au regard de cette situation, poursuit-il, il est demandé aux États d’accroître les ambitions de restauration et les investissements.
En termes de défis au niveau national, confie-t-il, il s’agira d’arrêter la dégradation et de restaurer les terres dégradées d’ici 2030. « Il faudra restaurer d’ici 2030, 5,16 millions ha (100 %) des terres dégradées ; mobiliser 2,7 milliards USD, soit environ plus de 1 600 milliards de francs CFA », a-t-il mentionné.
L’atelier se tient sous le thème « Promouvoir des solutions pour la résilience des territoires et communautés face aux sécheresses ».
S.I.K
Lefaso.net