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Niamey : Les divorces en baisse en 2024 avec 1 433 cas, 2 565 réconciliations, le rôle majeur de l’Association islamique du Niger

Publié le mardi 10 juin 2025 à 20h44min

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Niamey : Les divorces en baisse en 2024 avec 1 433 cas, 2 565 réconciliations, le rôle majeur de l’Association islamique du Niger

Selon l’Agence nigérienne de presse, qui cite le rapport 2024 de l’Association islamique du Niger (AIN : une structure de médiation dans les conflits matrimoniaux), quelque 1 433 cas de divorce et 2 565 autres de réconciliation ont été enregistrés à Niamey en 2024. Ce qui représente une tendance baissière ces dernières années, avec 3 088 divorces entre 2021 et 2022 avant de chuter en 2023 avec 1 517 cas de divorce pour se poursuivre en 2024 avec 1 433 cas.

Parmi les principales causes de divorce relevées par l’association, dit la publication, on a la polygamie, le mensonge réciproque entre époux, l’incapacité de l’homme à subvenir aux besoins de sa famille, les problèmes liés à l’usage du téléphone (messages, photos, vidéos, contrôle du téléphone du conjoint), la question de la tontine, enfin l’infertilité.

« Les demandes de divorce ne proviennent pas uniquement de Niamey. Certaines personnes viennent de l’intérieur du pays, voire de la sous-région ou encore de la diaspora” et l’association reçoit entre 50 et 60 personnes par jour, pour divers types de requêtes. “Ce que nous faisons ici est immense. Il n’y a ni police ni avocat : uniquement une application stricte des textes religieux. Quatre étapes doivent être respectées avant qu’un divorce ne soit envisagé : le mari doit d’abord tenter de conseiller son épouse ; il peut cesser temporairement de partager le lit conjugal, si la situation persiste, il est permis au mari de porter la main sur sa femme très légèrement et enfin, une médiation entre les deux familles est fortement encouragée. Ce n’est qu’après l’échec de ces étapes que les couples viennent généralement nous voir. Nous leur donnons encore un mois, s’ils insistent, nous prolongeons le délai de trois semaines, puis d’une semaine. Si aucune solution ne se dégage, nous demandons à chaque partie de désigner un représentant familial. Ces derniers nous accordent un ultime délai pour tenter de régler le conflit. En dernier recours, le divorce est prononcé. Il arrive que certains conjoints rédigent eux-mêmes un acte de divorce à la maison et viennent nous le soumettre. Même dans ce cas, nous le prenons en considération. Dans la tradition islamique, le divorce, même prononcé sur le ton de la plaisanterie, est considéré comme effectif. Il est permis par Dieu, mais reste une action détestée, comme le rappelle un hadith. Il ne faut donc jamais en plaisanter », rapporte le confrère nigérien des propos du secrétaire général de l’AIN, Youssou Mounkaila, pour qui, ces chiffres montrent que l’action de l’association « vise avant tout à préserver les foyers ».

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Créée en septembre 1974, l’Association islamique du Niger est une organisation nationale, avec des représentations dans toutes les régions et communes du pays, ayant pour but d’accompagner l’État dans la résolution des problèmes sociaux, économiques et religieux, à travers les enseignements de l’islam, rappelle l’ANP. Elle œuvre notamment dans la formation des oulémas (savants religieux), afin de renforcer sa mission, poursuit-elle avant de préciser que ses principaux domaines d’intervention concernent le mariage, le divorce, l’héritage, les conflits familiaux et sociaux, ainsi que les litiges non résolus par les juridictions classiques. “Dans un pays où la plupart des unions sont coutumières et l’état civil est peu développé, les évènements matrimoniaux (mariages, répudiations, divorces) échappent en grande partie aux statistiques”, conclusion de l’Agence nigérienne de presse (ANP) partagée par d’autres médias nationaux qui font clairement ressortir que ces données de l’AIN ne sont que la partie visible de l’iceberg ; de nombreux couples se séparent dans l’anonymat, sans recours à une quelconque structure.

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O.L.
Lefaso.net

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