Outre les allocutions et les messages dédiés, la cérémonie officielle a été marquée par une visite de la foire de promotion des initiatives écologiques initiée pour la circonstance, l’installation de nouveaux « Éco-clubs », la remise de matériels d’assainissement à la ville de Kaya et la remise d’attestations à des personnalités.

Selon le parrain, le thème, qui appelle à une attention toute particulière, traduit une urgence environnementale, sanitaire et socio-économique qui ne saurait être ignorée. « Le plastique, bien qu’initialement conçu pour simplifier la vie moderne, est devenu au fil des décennies un véritable fléau planétaire. Sa prolifération incontrôlée menace la biodiversité, pollue les sols, étouffe nos cours d’eau, contamine les chaînes alimentaires et aggrave les problèmes de santé publique. Au Burkina Faso, les sachets plastiques à usage unique jonchent nos routes, nos marchés, nos champs. Ils sont à l’origine de la mort d’une partie non-négligeable de notre cheptel (30%), causent l’engorgement des caniveaux, accentuent l’insalubrité urbaine et contribuent au dérèglement des écosystèmes », a présenté le ministre d’État Emile Zerbo.

« Le développement durable ne saurait être atteint sans un environnement sain »

Face à cette menace, relève-t-il, l’inaction n’est plus une option. Il faut désormais renforcer le cadre législatif et réglementaire pour interdire la production, l’importation et l’utilisation des plastiques à usage unique ; encourager la recherche et l’innovation pour le développement de matériaux de substitution, produits localement et adaptés au contexte. Toujours au titre des actions, le ministre Zerbo a cité la nécessité de soutenir les entreprises et les initiatives vertes, en particulier celles portées par les jeunes et les femmes, dans le domaine du recyclage et de la valorisation des déchets ; impliquer les collectivités territoriales, les associations et les citoyens dans une dynamique nationale de propreté et de gestion durable des déchets. Il est également crucial, poursuit-il, de renforcer l’éducation environnementale à tous les niveaux du système éducatif, dans les structures publiques et privées et dans les communautés. L’éco-citoyenneté ne doit pas être une simple notion théorique, mais un mode de vie intégré dans les comportements quotidiens.

« Notre pays fait face, depuis quelques décennies, à des défis environnementaux majeurs, dont le péril plastique. Il est donc temps que nous nous engagions à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la gouvernance environnementale, à accompagner les politiques publiques dans ce domaine et à œuvrer pour une synergie d’actions entre tous les acteurs. Nous savons que le développement durable ne saurait être atteint sans un environnement sain. Protéger notre cadre de vie, c’est protéger notre souveraineté, notre économie, notre santé et notre dignité en tant que bons patriotes d’une vraie nation. (…) Je voudrais attirer l’attention de tous sur le fait que cette journée dédiée à l’environnement ne doit pas être un simple rituel symbolique. Elle doit marquer le point de départ d’un renouveau, d’un élan national vers une rupture écologique salutaire », a interpellé le ministre d’État Émile Zerbo, félicitant le ministre en charge de l’Environnement pour son engagement constant dans la sensibilisation, la coordination des efforts et la mise en œuvre des conventions internationales relatives à la lutte contre la pollution.

« Nous avons pris le taureau par les cornes… »

Pour l’autorité de tutelle, le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Roger Baro, en célébrant l’édition 2025 à Kaya (chef-lieu de la région du Centre-Nord), le gouvernement honore la résilience des communautés et montre sa volonté de mettre fin au péril plastique par la mise en œuvre de la loi 045-2024 sur le sachet plastique.

« Le 31 décembre 2024, le camarade président a promulgué la loi 045-2024 portant sur l’emballage sachet plastique au Burkina Faso. Pourtant, la loi a été votée le 30 décembre. Donc, en 24 heures, le chef de l’État a montré le chemin. C’est pourquoi nous avons pris le taureau par les cornes pour sa mise en œuvre. Cela passe par deux phases. La première, c’est lutter contre la pollution plastique, en nettoyant le pays des différents déchets plastiques qui le jonchent. C’est pourquoi la Journée mondiale de l’environnement 2025 s’est axée contre la pollution plastique. Donc, ici, à Kaya, dans la région du Centre-Nord, il y a eu des activités d’assainissement pour rendre la ville plus propre. L’autre pan (la deuxième phase) de la mise en œuvre de la loi, c’est la promotion et la vulgarisation des alternatives ; vous avez vu, avec le ministre d’État, dans les différents stands, qu’il y a des alternatives qui sont disponibles. La lutte contre la pollution plastique, ce ne sont donc pas des mots ; c’est sur le terrain par le nettoyage et la mise à disposition d’alternatives aux emballages plastiques », a dressé le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement, Roger Baro.

Selon le directeur général de la préservation de l’environnement, Dramane Savadogo, la tenue de cette journée a permis de doter la région d’un certain nombre d’infrastructures. Il s’agit entre autres de l’aménagement au gouvernorat avec de nombreuses plantes, de la création de cinq jardins botaniques dans cinq établissements qui pourront servir de lieux d’apprentissage pour les élèves et constituer des zones de séquestration du gaz carbonique pour adoucir un tant soit peu la température. « Nous avons également sensibilisé la population à la loi 045-2024 portant sur les emballages et les sachets plastiques et formé un ensemble d’acteurs, à savoir les élèves, les associations, les groupes d’éveil, pour qu’ils transmettent le message de la lutte contre la pollution plastique », fait-il ressortir.

En marge de cette journée, le ministre Roger Baro a officiellement lancé, à Kaya, un projet-pilote dénommé « Aménagements paysagers pilotes dans les centres urbains pour renforcer la résilience des populations face aux changements climatiques ». Ce projet devra contribuer à la fois, selon le ministre, à l’embellissement des villes et à la séquestration de carbone pour ainsi atténuer les effets des changements climatiques.

O.L
Lefaso.net