Après les étudiants de l’Institut panafricain pour le développement (IPD/AOS) et du Centre universitaire de Ziniaré, des élèves du lycée des jeunes filles de Kamboinse et du lycée professionnel de Yako, et des producteurs d’igname de Arbolé, c’était le tour des producteurs et élèves de Nadion de recevoir l’équipe de l’INERA dans le cadre du jeu de rôle « J’IGNAME ». Ce jeu est un outil développé par l’INERA et ses partenaires en vue d’enseigner les bonnes techniques de gestion des ressources naturelles, notamment la ressource terre avec un accent sur les systèmes de culture à base d’igname. Dans ce jeu de rôle, le joueur se met dans la peau d’un chef d’exploitation pour prendre des décisions qui vont impacter la vie de sa famille. Le choix des scolaires est d’une symbolique capitale, indique Dr Delwendé Innocent Kiba, chef d’équipe et par ailleurs maître de recherches à l’INERA. « Nous avons décidé de faire l’expérimentation de ce jeu avec les acteurs du monde de l’éducation, parce que ce sont eux les acteurs de demain qui seront en charge des questions des ressources naturelles. Il serait bien de leur inculquer très tôt les bonnes pratiques, de bons comportements, afin de faire en sorte de garantir une meilleure gestion de ces ressources », a-t-il laissé entendre.

L’activité s’inscrit dans le cadre du projet « Education sur la gestion durable des sols au Burkina Faso à travers un jeu de rôle appliqué à la culture de l’igname, plante alimentaire, commerciale et culturelle (J’IGNAME) » financé par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) dans le cadre du programme de participation. L’objectif global, est de contribuer à la sécurité alimentaire et à l’accroissement des revenus des producteurs à travers une éducation sur les bonnes pratiques de gestion des ressources naturelles en agriculture, avec un accent sur la culture de l’igname au Burkina Faso. « Ces élèves auront la chance de faire un apprentissage sur les bonnes pratiques de gestion des ressources naturelles et la gestion des sols avec un accent sur la culture de l’igname sans endommager l’environnement », a expliqué Dr Delwendé Innocent Kiba.

L’approche est en droite ligne avec les missions de cet organisme onusien, qui sont entre autres d’encourager et de promouvoir les initiatives à caractère éducatif, scientifique et culturel ainsi que les idéaux de compréhension mutuelle entre les peuples. « La science, parce que toutes les informations qui seront collectées aujourd’hui, seront traitées et utilisées pour sortir de l’information pour les populations. Et la culture, parce que l’igname est une plante culturelle. Dans certains rites de mariages, de funérailles, l’igname est beaucoup demandée. C’est aussi une plante propre à l’Afrique parce qu’elle est cultivée depuis des millénaires. C’est une culture de nos ancêtres », a souligné le chef d’équipe.

Dr Vincent SEDEGO, secrétaire général de la Commission nationale burkinabè pour l’UNESCO (SG/CNU), dans son mot, est revenu sur l’historique de la création de ce programme qui date de 1957 et dont l’ambition est de renforcer la visibilité de l’UNESCO dans ses États membres. Il a par ailleurs traduit la satisfaction de la CNU, car cette mission lui a permis de constater la bonne exécution du projet financé à hauteur de 18 000 dollars, soit environ 11 millions de francs CFA. Cette mission a contribué à renforcer la conviction de la CNU quant à la pertinence du projet. Le projet J’IGNAME, compte tenu de sa pertinence, a été sélectionné avec six autres projets parmi la vingtaine de projets reçus pour le biennium 2024/2025 du programme de participation de l’UNESCO.

Les élèves bénéficiaires se sont réjouis de cette initiative. Blandine Nignan, élève en classe de 4ᵉ, apprécie l’idée de ce jeu. « Je suis très contente d’être parmi les bénéficiaires. Cette sensibilisation va nous permettre de mieux protéger les ressources naturelles et je remercie les organisateurs », a confié l’élève.

Pour rappel, ce jeu a été développé par l’INERA en partenariat avec des universités et centres de recherches de la Suisse, de la Côte d’Ivoire, du Benin et du Nigéria.

Serge Ika Ki
Lefaso.net