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Burkina/Littérature : Vient de paraître, « Droit et financement du secteur privé en Afrique de l’Ouest » de l’ancien ministre, Dr Ousséni Tamboura

Publié le lundi 19 mai 2025 à 17h51min

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Burkina/Littérature : Vient de paraître, « Droit et financement du secteur privé en Afrique de l’Ouest » de l’ancien ministre, Dr Ousséni Tamboura

L’ancien ministre de la communication et des relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, ancien député et vice-président de l’Assemblée nationale, Dr Ousséni Tamboura, a, mardi 13 mai 2025 à Ouagadougou, publié une œuvre intitulée : « Droit et financement du secteur privé en Afrique de l’Ouest ». La publication met en relief la gouvernance d’entreprise et le nécessaire rapport entre le droit et le financement du secteur privé.

« Droit et financement du secteur privé en Afrique de l’Ouest » fait un constat que les déficits de développement correspondent à d’importants besoins de financements dans les pays de l’UEMOA. Le secteur privé ouest-africain, après avoir été décrit sous une prédominance de la PME (petite et moyenne entreprises) et du secteur de l’économie domestique, n’a pas accès au financement.

Dr Ousseni Tamboura.

« La problématique principale de l’ouvrage transparaît dans son titre : ‘’Droit et financement du secteur privé en Afrique de l’Ouest”. Autrement dit, quelle peut être la contribution du droit à l’amélioration de l’accès au financement du secteur privé en Afrique de l’ouest, les pays de l’UEMOA considérés comme espace géographique. Ce qui nous a poussé à en faire un ouvrage, ce sont les résultats de nos travaux de recherche dans le cadre d’une thèse, qui a été conduite de 2012 à 2016, et les solutions apportées à la question principale, qui était de comment trouver plus de financements pour le secteur privé, en interrogeant un peu le système juridique qui pouvait être une des causes de la contre-performance du système de financement. Cela nous a conduit à dire que nous pouvons mettre ces sujets de solutions dans un ouvrage, pour une lecture plus facile », a motivé l’auteur, ajoutant qu’il y avait aussi cette ambition de rendre le sujet plus simple, plus accessible, car destiné non seulement aux universitaires, mais aussi aux étudiants, à tous les acteurs du secteur économique et financier ainsi qu’au grand public.

Vue partielle des invités à la dédicace.

« L’angle d’attaque de la thèse, puis de l’ouvrage, était de considérer l’offre du crédit (système financier qui donne du crédit) ; et le crédit ou le financement est indirect (quand il est servi par les banques) et direct (lorsqu’on peut avoir accès au marché financier en présentant un projet d’entreprise, en levant des Fonds et en finançant). L’autre angle, c’est la demande de crédit (ce sont les entreprises qui en ont besoin). Là aussi, nous avons abordé des solutions. Donc, ce sont deux angles d’approche. Sur la demande de crédit, ce qui était important et qu’on a relevé, c’était de considérer que la qualité de la gouvernance de l’entreprise devenait une variable patrimoniale, pour pouvoir lever des fonds ; parce que, plus l’entreprise est bien gouvernée (respect des règles, transparence, informations financières et économiques, informations sur le promoteur...), vous réglez en même temps la question de l’asymétrie de l’information, qui permet souvent au banquier de dire qu’il fait confiance à telle personne, qu’il lui donne de l’argent. Donc, c’est important que l’entrepreneur, celui qui demande le crédit, se rappelle qu’il n’obtiendra le crédit que si lui-même est bien présenté et avec des garanties. Pour donner un exemple sur l’autre approche qui concerne le système financier, c’est qu’on a observé que l’Afrique de l’Ouest hérite d’un système financier orienté banque. Mais, c’est un héritage ; ceux qui avaient fait les lois à l’époque, l’ont fait pour des objectifs économiques qui leur étaient propres. Mais dès lors qu’il y a de nouveaux défis de mobilisation de ressources financières, d’investissements aussi publics que privés, il faut s’approprier le droit, le réactualiser et lui donner de nouveaux objectifs. C’est ce que l’ouvrage démontre, en rappelant qu’il faut avoir conscience que quand on veut des objectifs économiques, on s’organise pour y aller, mais on ne prend pas une ancienne construction pour répondre à de nouveaux défis », détaille Dr Ousséni Tamboura.

L’auteur et le directeur général des Éditions et de la librairie Mercury, Thierry Millogo.

De l’avis de l’auteur, même s’il faut féliciter le cadre juridique communautaire, il y a lieu d’interroger certains des aspects. « Par exemple, nous avons analysé le droit OHADA, qui est véritablement une avancée sur le continent, parce que c’est la première fois qu’on a un droit communautaire qui s’applique à tous les pays membres ; de sorte que, lorsque je fais des affaires au Burkina, je ne me préoccupe pas de quel droit s’applique en Côte d’Ivoire, en Ile Maurice, au Congo .... C’est le même droit. C’est une avancée. Mais, quand on interroge plus loin, est-ce que ce droit a fait le choix du créancier (celui qui donne le crédit), ce qui encouragerait les structures bancaires et quelqu’un à vous donner de l’argent parce que la loi lui permet rapidement de récupérer son argent ou bien ce droit a fait le choix du débiteur, protège beaucoup le débiteur, de sorte que si une structure bancaire ou un individu donne de l’argent à quelqu’un, le droit ne permet pas de récupérer son argent. Donc, on interroge, et nous avons fait une recommandation, en disant que, si on veut que les entreprises soient financées, il faut courageusement faire évoluer le droit pour favoriser certainement le créancier. Au niveau du traité monétaire par exemple, vous savez qu’il y a un débat sur la monnaie, le franc CFA, depuis 2016, la conclusion de la thèse était qu’il faut renégocier le traité monétaire, puisqu’historiquement, c’est du droit de plus de 100 ans, qui a secrété le système bancaire et monétaire. Si on veut donc qu’il évolue, il faut forcement sortir du lit historique, pour construire un nouveau droit », examine l’ancien ministre, Dr Ousséni Tamboura, enseignant dans des universités publiques et privées du Burkina et à l’étranger.

De 225 pages et subdivisé en deux grandes parties, « Droit et financement du secteur privé en Afrique de l’Ouest » est disponible à la librairie Mercury, à la librairie Jeunesse d’Afrique, et bientôt dans les autres librairies, au prix de 10 000 FCFA.

O.L
Lefaso.net

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