Burkina/Gestion durable des terres (GDT) : Les acteurs en réflexion pour une meilleure synergie d’action dans la lutte

Le ministère de l’Environnement, de l’eau et de l’assainissement, à travers le Secrétariat permanent du Conseil national pour le développement durable (SP-CNDD), avec l’appui technique et financier de l’Agence belge de coopération internationale (Enabel), a organisé le deuxième atelier de concertation des acteurs de la Gestion durable des terres (GDT) au Burkina Faso, ce mercredi 14 mai 2025, à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre est de continuer la mobilisation de l’ensemble des acteurs intervenant dans le domaine de la GDT en vue d’échanger pour une meilleure synergie d’action en faveur des terres au pays des hommes intègres.
Depuis plusieurs décennies, les terres du Burkina Faso sont assujetties à une dégradation continue. Cela est principalement due à la croissance démographique, aux facteurs climatiques, mais surtout à l’exploitation incontrôlée des ressources naturelles par la population. L’étude sur la situation de référence de dégradation des terres menée en 2017 a révélé qu’environ 19% des terres du territoire national sont en péril. Entre 2002 et 2013, 2 632 220 hectares des terres ont perdu leur couverture terrestre, 2 537 232 hectares ont perdu leur productivité et 798 521 hectares sont sans carbone dans le sol. Il est donc impératif d’agir.
Dans cette course contre la montre, les acteurs travaillent, la plupart du temps, en rangs dispersés. Ce qui constitue un obstacle pour l’atteinte des objectifs. Pour y remédier, Enabel, le SP-CNDD en collaboration avec la Coalition nationale pour la Gestion durable des terres (CN-GDT) a animé le premier cadre d’échange des acteurs le 6 mai 2024 pour servir d’approche et de renforcement de la synergie d’action et de la coordination de toutes les initiatives de gestion durable des terres et de Neutralité en matière de dégradation des terres (NDT) au Burkina Faso. Cette rencontre a connu la participation de plusieurs acteurs qui traitent de la thématique. Des recommandations ont également été formulées.
L’acte deux de ce cadre de concertation des acteurs de la GDT qui s’est tenu ce 14 mai va permettre de façon concrète de : présenter le bilan des recommandations du premier cadre de concertation tenue en 2024. En outre, de présenter la coalition nationale pour la gestion durable des terres au Burkina Faso. Aussi, de discuter des initiatives et cadres existants en matière de NDT au Burkina Faso (répertoire de toutes les plateformes GDT). Enfin, de discuter à nouveau de l’opérationnalisation d’un système unique et robuste de suivi-évaluation de la GDT au Burkina Faso à travers le manuel de suivi-évaluation de la GDT/NDT.
L’atelier rassemble des acteurs issus des directions régionales (agriculture, eaux et forêts et environnement), de la recherche, des collectivités territoriales, des chambres régionales d’agriculture, de la société civile, et de toutes les structures concernées par les questions de la gestion durable des terres au Burkina Faso.

« Des efforts sont faits au niveau national non seulement pour remédier cette situation mais aussi pour atteindre les cibles fixées en termes de neutralité en matière de dégradation des terres d’ici à l’horizon 2030. Cependant, on constate que ces acteurs ne parlent pas toujours le même langage. Conscient que ce problème ne saurait être traité par une seule partie, des concertations périodiques et permanentes sont nécessaires pour sa meilleure gestion.
Je vous invite à un franc dialogue et à des échanges fructueux à même de décrire une nouvelle trajectoire de la gestion durable des terres au Burkina Faso », a déclaré dans son allocution, le coordonnateur technique du SP-CNDD, Jacques Bonkoungou, représentant le secrétaire permanent.
Enabel, un ami du Burkina Faso dans la lutte pour la préservation de l’environnement
Dans la lutte pour la préservation de l’environnement et plus particulièrement celle de la gestion durable des terres, le Burkina Faso compte parmi ses partenaires, Enabel. Dans le cadre du projet Portefeuille thématique climat Sahel (PTCS) – volet Burkina Faso, l’agence a signé une convention avec le SP-CNDD pour l’organisation de ce type d’activités.
Le chargé de projet à Enabel, Norbert Ouédraogo a expliqué que « dans le cadre de cette convention, il y a un volet qui est dédié à la mobilisation des acteurs en matière de dégradation des terres. Nous avons donc établi un programme d’activités qui contient un cadre de concertation des acteurs en faveur de la gestion durable des terres », a-t-il souligné.

Il a ajouté que le projet PTCS œuvre pour l’amélioration de la gestion intégrée des ressources naturelles et la restauration de manière durable des écosystèmes naturels du Sahel dans la lutte contre la désertification et les conséquences négatives des changements climatiques.
C’est un projet de cinq ans (2022-2026) qui va être exécuté dans treize communes de trois régions du Burkina (le Centre-est, le Centre-nord et le Plateau central). Près de 8 milliards de FCFA vont être injectés pour le volet Burkina Faso.
SB
Lefaso.net