L’unité de transformation a vu le jour grâce au Programme de développement intégré (PDI) financé par l’ONG luxembourgeoise Chrétiens pour le Sahel (CPS).

Ce partenariat a permis d’investir environ 100 millions FCFA dans la réalisation des infrastructures et l’aménagement de jardins nutritifs de deux hectares, où sont entretenus notamment des jeunes plants de baobab et de moringa, qui devraient à l’avenir jouer le rôle de pourvoyeurs de matières premières nécessaires au fonctionnement de l’usine. Ce joyau est aussi le fruit de la collaboration entre l’Ocades Dédougou et les services techniques régionaux de l’environnement et de l’agriculture de la Boucle du Mouhoun.

L’unité de transformation est bâtie sur un terrain de 8 000 m2 gracieusement offert à la coopérative par les coutumiers du village de Tionkuy. Elle fonctionne désormais à plein régime et se compose de plusieurs compartiments : un bloc de tri, de lavage, de séchage, de mouture, de conditionnement ; un bureau administratif et une boutique. Deux tricycles servent de moyens de transport des matières premières et des produits transformés, tandis qu’un château d’eau fonctionnant à base d’énergie solaire permet la distribution de l’eau sur le site. À cela s’ajoute un bloc de latrines-douches.

Le baobab et le moringa, deux plantes locales valorisées

Cette ouverture est, pour le président de la cérémonie, une étape importante dans le développement économique local. « L’unité de transformation du baobab et du moringa est un moteur de changement, un levier de développement et un creuset d’espoir », a souligné Mgr Prosper Bonaventure Ky.

L’évêque a relevé que la coopérative est constituée majoritairement de femmes « dynamiques et engagées » qui œuvrent à l’autonomisation économique et à la création de valeur ajoutée à partir des produits locaux. C’est pourquoi, précise le prélat, le baobab et le moringa, deux plantes riches en vertus nutritives et médicinales, sont au cœur de cette nouvelle unité. C’est donc désormais possible de transformer, sur place à Tionkuy, des feuilles, des fruits et des graines des deux plantes en divers produits comme la poudre alimentaire, l’huile, des produits cosmétiques et des feuilles à infuser. Ce qui implique que l’existence de l’unité de transformation va contribuer à générer de l’emploi et à réduire les pertes post-récoltes.

Le secrétaire exécutif diocésain de l’Ocades Caritas Burkina à Dédougou, abbé André Toé, avoue que la création de l’unité traduit la volonté de promouvoir le développement endogène à travers « des activités presque ordinaires ». Il ajoute que l’initiative cadre avec la vision des autorités qui est de susciter et d’encourager les initiatives locales de développement économique.

Du dynamisme à l’économie locale

Au nom des 55 femmes actives de la coopérative, Emilienne Sama, la présidente, a témoigné que les membres ont, auparavant, bénéficié de formations diverses. Notamment en lien avec la vie coopérative, la gestion administrative et financière, le marketing, l’utilisation et l’entretien des équipements de production et de transformation. Tout en exprimant une profonde reconnaissance à l’Ocades Caritas Burkina à Dédougou et à ses partenaires, elle a invité ses coéquipières au travail, afin d’en tirer profit pour s’auto-prendre en charge. Elle et ses camarades ne doutent pas de leurs capacités opérationnelles à faire fonctionner l’usine et à impulser du dynamisme à l’économie locale.

La représentante de la marraine, Nicole Palé, du Conseil national de l’agriculture biologique (CNABio), a déclaré que la présente ouverture signe l’entrée de Henayoro dans une dynamique plus structurée, professionnelle et ambitieuse ; une dynamique qui permet de construire des filières agricoles locales durables, équitables et respectueuses de l’environnement et de la santé des populations. Elle a promis l’accompagnement de CNABio à la coopérative, en termes de valorisation des produits, d’accès au marché et de renforcement des capacités.

Alphonse Dakuyo
Lefaso.net