Burkina : Lancement du « Front des journalistes VDP » pour renforcer la riposte médiatique nationale
Face à la situation de crise que traverse le Burkina Faso, des journalistes ont décidé de mettre en place une organisation dénommée « Front des journalistes VDP » pour, disent-ils, contribuer à la lutte pour la reconquête du territoire national, notamment en renforçant la riposte médiatique nationale. L’initiative a été présentée à travers une conférence de presse, ce samedi 3 mai 2025 à Ouagadougou, au cours de laquelle les conférenciers ont également exhorté au resserrement des rangs autour du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, et à tout mettre en œuvre pour le protéger.
Les conférenciers qui disent constater qu’il y a, depuis l’accession du capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir, le 30 septembre 2022, un déficit de riposte de la presse et des médias burkinabè pour contrer la « la propagande conspirationniste récurrente des ennemis » de la transition, justifient ainsi la mise en place du « Front des journalistes VDP » (FJ/VDP).
L’organisation se veut donc une force de proposition de solutions plausibles pour pallier le déficit de riposte médiatique nationale, précisent-ils. « Le 1er avril 2025, le président du Faso, chef de l’Etat, a invité les Burkinabè à mettre exceptionnellement et provisoirement en hibernation cette démocratie tragi-comique bouffonne occidentalisée saupoudrée à l’africaine, pour se réapproprier, comme en 1983, la révolution progressiste populaire. Il s’agit de la révolution de la reconversion des nouvelles mentalités affranchies. C’est-à-dire, celle qui offre des menaces et risques potentiels aux Burkinabè, mais celle aussi qui leur permet d’arracher leur souveraineté pleine et entière », motive le secrétaire exécutif du FJ/VDP, Idrissa Nogo, précisant que l’objectif de cette conférence de presse est de répondre favorablement à l’invite du gouvernement de la Transition.
Il s’agit précisément « de mettre à contribution et au profit de la patrie, notre plume, nos micros et nos caméras, pour changer de paradigmes, retourner et imposer un regard uniforme en faveur de nos FDS (Forces de défense et de sécurité) et VDP (Volontaires pour la défense de la patrie) et déconstruire surtout les messages subversifs, complotistes et putschistes sur fond d’extrémisme violent prônés par les groupes armés terroristes, les militaires apatrides factieux et les personnalités civiles ‘‘égarées’’. »
Le Front des journalistes VDP est donc une association d’éveil de consciences des masses populaires qui parcourra les rédactions, les provinces et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) pour inviter les professionnels de la presse et des médias à se constituer en « journalistes VDP », projettent les conférenciers.
« Ibrahim Traoré est la réincarnation politique de Thomas Sankara »
Dans la pratique, situent-ils, la mise en place des journalistes VDP consiste à « créer des ‘‘Desk Défense et Sécurité’’ dans les rédactions ; former et spécialiser les professionnels de la presse et des médias nationaux sur les thématiques de communication de guerre ; aller au contact de l’ennemi au front pour informer au prix de notre vie ; anticiper et annihiler de la tête des populations et particulièrement des utilisateurs des réseaux sociaux, les techniques de désinformation insidieuses. »
À en croire Idrissa Nogo, il s’agit surtout de sensibiliser les populations à se départir des “fakenews” et des “deep fakes” véhiculés par les « médias-mensonges » occidentaux et « des Burkinabè atteints de vives démangeaisons dépressives ».
« Si la Révolution d’août 1983 a eu ses journalistes révolutionnaires, pourquoi la Révolution progressiste populaire ne dispose pas de journalistes VDP au moment où notre existentialisme même est menacé et notre patrie occupée par une horde de terroristes de tout acabit et agressée par des militaires apatrides factieux à la solde de l’impérialisme ? », a posé M. Nogo, ajoutant en commentaire que « Ibrahim Traoré est la réincarnation politique de Thomas Sankara ».
Figure bien connue des organisations de la société civile et journaliste dans un organe d’État, Idrissa Nogo se veut clair : « Attention ! Que l’on se comprenne bien : ici, il ne s’agit pas pour un journaliste de mentir, mais de faire et de gagner la guerre de la communication ».
Au cours de cette sortie, le porte-parole Idrissa Nogo n’a pas été tendre avec ceux qu’il a qualifiés d’« apatrides » militaires et civils ainsi que les « impérialistes ».
O.L.
Lefaso.net