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Rencontre SOFITEX - producteurs : Tenir bon malgré les difficultés

Publié le vendredi 28 avril 2006 à 00h00min

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Comme il est de coutume, la SOFITEX a entamé la série de rencontres qu’elle organise, chaque année, en début de campagne. Pour la région cotonnière de Koudougou, la première rencontre a eu lieu à Yé dans le Nayala, ce 27 avril 2006.

Cette année encore, le prix du coton payé aux producteurs va connaître une baisse. De 175 F, le kilogramme du premier choix, il passera à 165 F. Le 2e choix sera payé à 140 F, le 3e choix ne sera plus retenu. Une triste nouvelle que les braves cultivateurs du Nayala, ont apprise à Yé, au cours d’une rencontre qu’ils ont eue avec les responsables de la SOFITEX, le jeudi 27 avril 2006.

Cette réunion s’inscrit dans le cadre des concertations que la SOFITEX organise chaque année en début de campagne avec les cotonculteurs. Elle vise à échanger non seulement sur les échecs et les succès de la campagne écoulée, mais aussi, à préparer la prochaine campagne. La présente rencontre se situe dans un contexte particulièrement défavorable.
En effet, pendant que les subventions américaines se poursuivent, le prix du coton ne fait que chuter sur le marché mondial. Une situation difficile que la hausse constante du prix du baril de pétrole ne va, sans doute, pas arranger.

Déjà, l’ensemble des structures qui évoluent dans la filière coton (SOFITEX, Faso Coton, Socoma) enregistrent pour la campagne 2004-2005 un déficit d’environ 35 milliards de francs CFA.

C’est d’ailleurs, toutes ces raisons qui ont conduit les trois sociétés à procéder à des réaménageants.

Outre les changements intervenus dans la structure des prix, le mode de paiement connaîtra une modification contrairement aux années précédentes. Il se fera en deux temps. Les bénéfices ne seront répartis qu’après la phase de commercialisation terminée, c’est-à-dire 12 mois après les récoltes. En cas de déficit, les producteurs devront rembourser le trop perçu à la prochaine récolte.

Toutefois, des efforts ont été fournis pour ne pas décourager les producteurs.

Le prix des intrants (insecticides, engrais,...) connaîtra une légère baisse. Le sac d’engrais passe de 12 950F à 12 400 F. De plus, la Banque agricole et commerciale du Burkina (BACB), a accepté de réduire ses intérêts de 10 à 9 %. Ces efforts, mêmes s’ ils sont a saluer, ne semblent pas faire l’affaire des cotoncuteurs. Pour le président de l’Union provinciale des producteurs du Nayala, Célestin Gala, la baisse sensible du coût des intrants ne peut en aucun cas compenser les 10 francs qu’ils perdront sur chaque kilo de coton graine. Omar Zerbo estime, quant à lui, que la SOFITEX peut mieux faire, ne serait-ce que diminuer le coût des semences.

Devenu premier producteur africain, avec un record exceptionnel de 700 000 tonnes, la campagne écoulée, le Burkina n’a plus droit à l’erreur, selon le chef de la mission, Saïdou Dicko, de l’Inspection générale. « Malgré les difficultés, nous ne devons pas baisser les bras », a-t-il déclaré. Aussi a-t-il demandé aux producteurs de redoubler d’effort, de faire mieux que la campagne dernière et au pie de maintenir le pays au même rang. Ainsi, la seule zone de SOFITEX attend une production de 650 000 tonnes contre 600 000 tonnes, la campagne écoulée. L’espoir est en tout cas au regard de la pluviométrie qui s’annonce bonne.

La série de rencontres devra se poursuivre au cour de la semaine dans d’autres localités telles que Ouri et Léo.

Fatouma Sophie OUATTARA

Sidwaya

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