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Burkina/ Projet de gestion durable des paysages communaux : Vers l’implémentation harmonisée du mécanisme de gestion des plaintes

Publié le vendredi 4 avril 2025 à 20h54min

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Burkina/ Projet de gestion durable des paysages communaux : Vers l’implémentation harmonisée du mécanisme de gestion des plaintes

Ouagadougou a abrité ce vendredi 4 avril 2025, un atelier de renforcement des capacités des acteurs du Projet de gestion durable des paysages communaux pour la REDD+ (PGPC/REDD+). Il a réuni une soixantaine de participants pour discuter de l’opérationnalisation du Mécanisme de gestion des plaintes (MGP), un outil essentiel pour garantir la transparence et la bonne gouvernance dans la mise en œuvre des projets environnementaux et de développement.

Lancé en mai 2023, le PGPC/REDD+ vise à assurer une gestion durable des paysages communaux tout en intégrant les préoccupations des populations locales. À travers cet atelier, les différents acteurs impliqués souhaitent améliorer la mise en œuvre du MGP et renforcer la collaboration entre les parties prenantes afin de garantir une prise en compte équitable des doléances des communautés concernées.

Mis en œuvre par le Secrétariat Permanent REDD+ et le PGPC/REDD+, le projet bénéficie du soutien financier de la Banque mondiale et de l’État burkinabè. L’approche adoptée consiste à harmoniser les mécanismes endogènes existants de gestion des plaintes afin d’éviter la fragmentation et de permettre une prise en charge efficace des préoccupations soulevées par les citoyens.

Vue des acteurs réunis pour mettre en œuvre un mécanisme de gestion harmonisée des plaintes

L’importance de cet atelier réside dans le fait que les plaintes mal gérées ou ignorées peuvent freiner l’exécution des projets et même compromettre leur réussite. Ainsi, un cadre structuré et reconnu de gestion des plaintes apparaît comme un levier stratégique pour assurer la durabilité des actions entreprises.

Ahmed Bakena, chargé d’études et représentant du secrétaire général du ministère en charge de l’Environnement, a souligné l’importance d’uniformiser les mécanismes de gestion des plaintes. "Il a fallu uniformiser cela et donner la gestion de ces mécanismes à une structure qui est reconnue par les partenaires et par l’État, qui est l’Agence nationale des évaluations environnementales", a-t-il expliqué.
Il a également précisé que l’objectif principal du gouvernement est la mise en œuvre d’un mécanisme commun de gestion des plaintes dans 30 communes pilotes avant de penser à une mise à l’échelle. "Après, ce modèle sera répliqué dans l’ensemble des autres communes afin d’avoir un mécanisme unique de gestion des plaintes", a-t-il ajouté.

Ahmed Bakena, chargé d’études et représentant du secrétaire général du ministère en charge de l’Environnement

Selon lui, le ministère reconnaît que tout projet de développement entraîne inévitablement des plaintes. "Le ministère a essayé parce qu’il savait qu’il ne pouvait pas avoir de mise en œuvre d’action de développement sans plainte. Et quel que soit l’auteur du financement et l’auteur qui met en œuvre ce programme de développement, il est essentiel de disposer d’un mécanisme structuré", a-t-il affirmé.

De son côté, Jean Bosco So, coordonnateur du PGPC/REDD+, a insisté sur l’importance d’un MGP efficace pour garantir la bonne exécution des projets de développement. "Quand on parle de mécanisme de gestion des plaintes, c’est un système endogène qui permet aux parties prenantes d’un projet de faire connaître leurs plaintes, les enregistrer et d’y apporter des solutions rapidement", a-t-il affirmé.

Jean Bosco So, coordonnateur du PGPC/REDD

Il a souligné que des plaintes ont déjà été enregistrées dans le cadre du projet, notamment sur des questions foncières. "Nous sommes vraiment beaucoup plus dans les forêts, les espaces boisés, et nous sommes également sur le foncier. Il y a toujours, par exemple, quand vous voulez faire l’immatriculation d’un espace, la nécessité que les propriétaires terriens et les populations locales soient impliqués", a-t-il expliqué.

Il a ajouté que l’absence de prise en compte des plaintes peut paralyser un projet : "Si à un moment donné, quelqu’un ne sait pas exprimer et à la mise en œuvre, il n’avait pas été impliqué, par exemple, pour telle chose, il ne peut pas reconnaître ce que vous avez fait. Et là, une seule personne qui se plaint, ça suffit pour bloquer le projet."

Photo de famille

Jean Bosco a également insisté sur les effets négatifs d’une mauvaise gestion des plaintes sur les résultats des projets. "Dès qu’il y a des plaintes qui ne sont pas bien évoquées et qui ne sont pas bien partagées, vous êtes bloqué à un moment donné dans vos activités. Et ça, ça ne fait qu’induire vraiment des aspects très négatifs sur le projet en termes de résultats", a-t-il précisé.

Enfin, il a souligné l’importance d’une bonne appropriation du mécanisme par les acteurs locaux. "Les projets qui vont intervenir en milieu rural doivent vraiment s’approprier ce genre de mécanisme pour assurer l’efficacité des projets et surtout la durabilité des résultats. Parce que quand quelqu’un n’est pas d’accord avec ce que vous faites, à la fin, il est prêt à détruire tout. Et là, à ce moment, vous ne faites que jeter de l’argent par la fenêtre."
Toujours en ce qui concerne le mécanisme de gestion harmonisée des plaintes, le directeur général de l’agence nationale des évaluations environnementales, N. Désiré Yaméogo, a fait savoir qu’il s’agit de mettre en œuvre de développer les mécanismes endogènes qui permettront de résoudre sans aller forcement en justice.

N. Désiré Yaméogo, directeur général de l’agence nationale des évaluations environnementales

En somme, l’atelier a permis de poser les bases d’une gestion harmonisée des plaintes liées aux projets de développement. La mise en place d’un mécanisme commun et reconnu par tous constitue un pas décisif vers une meilleure gouvernance environnementale et sociale. Les parties prenantes espèrent que cette initiative garantira une gestion transparente et efficace des conflits, renforçant ainsi l’adhésion des populations aux projets de développement durable. Avec l’engagement du gouvernement et de ses partenaires, ce mécanisme pourrait devenir un modèle de référence pour d’autres initiatives de développement au Burkina Faso et au-delà.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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