Burkina/Religion : Les personnes du troisième âge de la région du Nord en pèlerinage à la paroisse Saint Louis de Temnaoré

Les 22 et 23 mars 2025, les doyens de la région du Nord étaient en pèlerinage à la paroisse Saint Louis de Temnaoré. Venues des paroisses de La-toden, de Yako, de Temnaoré, de Nanoro, de Kindi, et d’Arbollé, ces personnes du troisième âge ont mis à profit cette démarche de prière et de pénitence, pour se rapprocher de leur créateur. Ils ont été accompagnés par le curé de la paroisse, des prêtres, des agents pastoraux et des milliers de fidèles chrétiens venus également se ressourcer en Christ. Au cours de ce pèlerinage, la première promotion des auxiliaires de vie en fin de formation a également prêté serment.
Le pèlerinage du doyenné de la région du Nord a lieu tous les deux ans. Il constitue pour les personnes du troisième âge un temps de ressourcement spirituel, de réflexion sur leurs actions, de conversion commune et individuelle et d’expérience d’une vie fraternelle. Pour cette édition, ils étaient nombreux à effectuer le déplacement de différentes paroisses de la région du Nord mais aussi de la capitale Ouagadougou. Dans leur quête d’un endroit approprié pour vivre ce moment particulier, les doyens ont pu trouver dans la paroisse Saint Louis de Temnaoré, un cadre adéquat qui permet la rencontre avec Dieu, par la prière, la pénitence et l’aumône.
Le thème retenu pour le pèlerinage était " faire des familles de véritables églises domestiques, où l’on prie, où l’on travaille, où l’on s’aime, où l’on se pardonne". Le 22 mars dans l’après- midi, le catéchiste Irénée Compaoré et l’abbé Mathias Ouédraogo ont au cours d’une conférence, animé plusieurs communications en lien avec ce thème. Le doyen des prêtres, abbé Joseph Zongo, a exhorté les fidèles à mettre en œuvre les vertus théologales au sein des familles et à les vivre pleinement. Les pèlerins ont pu recevoir le sacrement de la réconciliation et partagé un repas communautaire avec les fidèles de la paroisse hôte dans la soirée.
Au cours de la célébration eucharistique marquant le clou du pèlerinage le 23 mars, les pèlerins ont prié pour les intentions des fidèles chrétiens, les projets portés par chaque paroisse du doyenné ainsi que pour le retour de la paix au Burkina Faso. La quête du jour a aussi permis de lever des fonds pour le doyenné.

La première promotion des auxiliaires de vie s’engage à assister les personnes du troisième âge
A l’issue de la célébration eucharistique, la première promotion des auxiliaires de vie a fait son engagement solennel. La cérémonie était placée sous le parrainage de Ramata Edwige Ilboudo/Diallo, promotrice de l’école de santé sainte Edwige. Après une formation de quatre mois (novembre-mars 2025) dont un mois de stage pratique en milieu hospitalier au Centre médical avec antenne chirurgicale de Nanoro et au Centre médical de Temnaoré, les 23 impétrants, sont désormais aptes à accompagner les personnes âgées dont ils ont désormais la charge. Ils ont vu leurs capacités renforcées dans divers domaines tels que la gériatrie, la gérontologie, l’anatomie humaine, la sociologie de la maladie, la prévention des infections, la déontologie, la relation d’aide et les gestes et soins d’assistance.
Une équipe de formateurs composée de médecins, d’infirmiers et de nutritionnistes ont encadré les étudiants durant les quatre mois. Ils ont aussi bénéficié de formation en ligne avec l’appui de Burkimed-formation. Les gériatres français Luc BARCELO et Marie GROLEAU ont soutenu la formation en ligne par ICOPE (Integrated Care for Older People), qui est un programme développé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour retarder la dépendance en repérant précocement les facteurs de fragilité chez les séniors.
Les étudiants ont pris l’engagement devant l’assemblée de servir avec loyauté et intégrité les personnes qui seront à leur charge.
Ils ont promis de travailler selon la déontologie de la profession, dans le respect du secret professionnel et dans le but de promouvoir la vie des clients. Ils accueillent leur service comme un sacerdoce, une mission en collaboration avec l’Association SOS BAAS NEERE, à qui ils lient leur engagement.
Il faut noter que la formation d’auxiliaires de vie au profit des personnes âgées est un projet porté par l’abbé Jean-Marie Ouédraogo, directeur des études de l’école St Louis des assistantes de vie de Temnaore. Fort de son expérience dans trois établissements pour personnes âgées dépendantes (EPAD) situés en France dans les périphéries de Nantes, il a mis à contribution ses connaissances en éthique, en bioéthique et en gestion de la sénilité au profit de la pastorale familiale, pour développer ce programme de formation. Il a laissé entendre que ce programme avait pour but de prévenir les risques de l’acculturation en matière de gestion des personnes âgées.

Dr Marie Groleau, présidente de Burkimed Formation, a félicité les impétrants pour leur parcours couronné de succès et les a incités à se mettre à la disposition des personnes âgées qu’elles vont accompagner. " L’activité que vous allez mener auprès de nos aînés n’est pas une simple profession mais peut être considérée comme une mission, car il s’agit de prendre soin de personnes fragiles, de les accompagner avec bienveillance et professionnalisme en respectant leur dignité et leur intimité. Cette noble mission vous ouvrira des horizons insoupçonnés, si vous gardez toujours présent à l’esprit que vous contribuez à redonner de la vie aux années à défaut de pouvoir redonner des années à la vie. Votre savoir-faire et votre savoir-être auprès des anciens dépendants, permettra d’alléger la pénibilité de la perte d’autonomie ; ils vous seront reconnaissants de pouvoir continuer à rester chez eux au sein de leur famille et dans leur cadre familier", a-t-elle souligné.
La marraine de cette première promotion, Ramata Diallo, a félicité l’équipe pastorale pour son initiative en faveur de la personne âgée, souvent reléguée à la dernière place. Elle a encouragé ses filleuls à se montrer attentionnés dans le service de vie pour lequel ils s’engagent. " Votre mission a du sens, face au nombre croissant de vieilles personnes, alors que des structures d’accompagnement ne sont pas encore mises en place. Bien chers filleuls, vous êtes des pionniers, ce slogan vous revient, « oser lutter, savoir vaincre ». Alors, avancez au large et tracez un chemin nouveau pour l’accompagnement de nos personnes âgées", les a-t-elle exhortés.
Au regard de la demande d’assistance très grande, le recrutement d’une deuxième promotion est déjà envisagée.
Une synthèse d’Armelle Ouédraogo
Lefaso.net