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Burkina/Agropastoralisme : Une rencontre nationale pour une transhumance apaisée

Publié le jeudi 27 mars 2025 à 21h45min

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Burkina/Agropastoralisme : Une rencontre nationale pour une transhumance apaisée

Le Centre de dialogue humanitaire (HD) et ses partenaires (Union européenne et la Coopération suisse), ont initié une rencontre nationale entre les communautés et les autorités pour une transhumance apaisée au Burkina Faso, ce jeudi 27 mars 2025, à Ouagadougou. Au menu, des échanges structurés et directs en plénière qui permettront aux acteurs de mieux connaître la politique nationale sur la transhumance apaisée et les résultats phares des rencontres régionales, entre autres.

Ce n’est un secret pour personne. Au cours de ces dernières années, la dégradation du climat social et environnemental a eu pour conséquence l’effritement de la cohésion sociale et du vivre-ensemble. Malgré les efforts du gouvernement pour trouver des solutions appropriées à même de résorber les difficultés, notamment liées à la transhumance, des obstacles persistent. La rencontre nationale entre les communautés et les autorités initiée par le Centre de dialogue humanitaire (HD) et ses partenaires, autour de la transhumance apaisée au Burkina Faso offre donc un cadre d’échange entre les acteurs impliqués dans la gestion de la transhumance.

Le représentant du ministre a posé pour la postérité avant de prendre congé des participants

Cela pour permettre aux représentants des communautés d’exposer les problématiques auxquelles elles sont confrontées dans leurs localités respectives. Selon la représentante des communautés des régions de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, du Centre-est, du Centre-ouest, de l’Est, des Hauts-Bassins, et du Sud-ouest, Halima Ouoba/Lampo, les leaders communautaires ont décidé de mettre la main à la patte dans la quête de solutionnement. Ils apportent leur contribution dans la prévention et la gestion des conflits liés à l’accès et au partage des ressources naturelles. Par exemple, en 2024, a-t-elle déclaré, avec 12 réseaux forts de 380 médiateurs, 110 conflits ont été résolus.

La représentante des communautés a fait un plaidoyer pour la prise en compte de leurs difficultés

Du renforcement des infrastructures pastorales

Cependant, l’occupation des infrastructures pastorales et l’obstruction des couloirs de passage d’animaux par divers usagers créent des tensions entre les acteurs. C’est pourquoi, les communautés, par la voix de Me Ouoba, demandent au gouvernement d’aider à la libération des couloirs de passage, de renforcer la sécurisation des infrastructures pastorales, de renforcer les instruments juridiques en lien avec le pastoralisme. Ce n’est pas tout. Les communautés souhaitent la matérialisation et la formalisation des anciennes infrastructures pastorales traditionnelles et la création, si possible, de nouvelles zones de pâturage et de pistes d’accès.

Cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet : « Médiation agropastorale au Burkina »

Une autre doléance des communautés, non des moindres, est la facilitation par les autorités d’un retour sécurisé des éleveurs vivant dans les pays côtiers. Ce problème se pose également au niveau national, notamment à Saho, où les éleveurs ont dû quitter à un moment pour des raisons d’insécurité et qui manifestent la volonté d’y retourner. Ils exhortent egalement à la mise en place des mécanismes d’alerte précoce communautaire car le phénomène de vols et de détournement de bétail se pose également avec persistance.

La représentante de la Coopération suisse a réitéré l’engagement de sa structure à accompagner les populations du Burkina

Cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet : « Médiation agropastorale au Burkina » financé par la Coopération suisse et l’Union européenne. Pour le chef du bureau du Centre HD, Moussa Tall, ce projet couvre sept régions et 26 communes. Il vise essentiellement dans un premier temps à structurer et appuyer les leaders dans les efforts de médiation autour des conflits d’accès aux ressources naturelles. Dans un second temps, à accompagner les réseaux dans la médiation communautaire et enfin, faciliter le dialogue entre les communautés et les autorités sur les enjeux agropastoraux au niveau local, national et régional. Il a terminé ses propos non sans témoigner sa gratitude au ministère de l’Agriculture, le ministre délégué en charge des ressources animales et celui de l’action humanitaire et les partenaires techniques et financiers dont l’Union européenne et la Coopération suisse.

De l’engagement de la Coopération suisse

La représentante de la Coopération suisse, Annalia Bodeo, a indiqué qu’en tant que partenaire au développement du Burkina Faso depuis plusieurs décennies, La Coopération suisse est consciente des défis que rencontrent les populations agropastorales. Financer ce projet, a-t-elle fait savoir, est l’occasion pour eux de témoigner leur soutien auxdites populations. « Nous croyons fermement que la transhumance peut et doit être une force motrice pour le développement rural. Pour cela il est impératif de renforcer la concertation et le dialogue », a-t-elle préconisé. Mme Bodoe a profité de l’occasion pour remercier le gouvernement pour sa disponibilité constante à accompagner la Coopération suisse et ses partenaires dans la mise en œuvre des activités d’appui aux populations.

Ces cadres d’échanges permettent d’affiner les interventions du gouvernement sur le terrain, a déclaré le représentant du ministre délégué en charge des ressources animales

Le représentant du ministre délégué auprès du ministre de l’agriculture, Dr Jean Simporé, s’est réjoui de l’impact des activités du Centre HD dans le règlement des conflits. Il a rassuré les leaders communautaires que les doléances formulées seront transmises aux plus hautes autorités qui accordent une importance particulière à la prise en compte des préoccupations des communautés dans les politiques de développement. Le représentant du ministre délégué auprès du ministre de l’agriculture en charge des ressources animales, a adressé ses félicitations aux organisateurs pour l’initiative d’une telle rencontre. « Ces cadres d’échanges dans le contexte actuel que connaît le pays permettent d’affiner nos interventions sur le terrain, de comprendre un peu plus les défis auxquels les populations sont confrontées », a-t-il déduit.

Obissa Juste Mien
Lefaso.net

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